les jacquets


Les jacquets

Des quatre coins de l’Europe, les pèlerins de St-Jacques, qu’on finit par surnommer « jacquets », quittaient leur foyer et traçaient leur route vers la Galice. Pour des raisons pratiques, ils finirent par converger sur des voies précises et des lieux de rassemblement se constituèrent à Paris, Vézelay, le Puy-en-Velay et Arles. Quatre voies principales se mirent en place sous l’impulsion des grandes abbayes avec un système d’aide aux pèlerins reposant sur des hospices, des chapelles et des étapes. Les rois de Navarre et de Léon améliorèrent de leur côté les routes et construisirent des ponts afin de faciliter les pérégrinations.

Un moine poitevin, Aimery Picaud, rédige le dernier livre incorporé au Codex Calixtinius. Il y décrit les quatre routes principales en France, qui fusionnent pour trois d’entre elles à Ostabat dans les Pyrénées-Atlantiques. puis à Puente la Reina en Espagne, pour former le camino francès, le chemin français. Il y détaille les étapes mais donne aussi des renseignements sur les régions traversées et leurs populations. Peu connu avant son édition en latin en 1882, c’est une française, Jeanne Vielliard, qui lui a donné le titre de Guide du pèlerin dans sa traduction de 1938. Depuis il est considéré, à tort, comme l’ancêtre des guides des pèlerins contemporains.

Le pèlerinage n’en restait pas moins semé d’embûches pour les jacquets et il n’était pas rare que certains d’entre eux périssent avant d’arriver à destination (cela arrive encore en 2008). Aux intempéries succédaient des brigands, surnommés «les coquillards», bien heureux de profiter de l’aubaine que représentaient ces braves gens en les détroussant lors de péages imaginaires, quand ce n’était pas tout simplement pour les laisser pour morts.

* origine de certaines informations de Wikipedia

Le randonneur contemporain

Aujourd’hui encore, cette démarche demeure universelle comme tout au long de l’histoire humaine, dans toutes les religions, sur tous les continents. Devenant un étranger, quittant son monde familier, perdant son statut social et ses références hiérarchiques, le randonneur prend conscience de lui-même, de ses limites et apprend parfois à les dépasser.

Quelques richesses de cette longue marche à pied:

1. Il s’agit d’une démarche de toute notre personne: corps et esprit.

2. Emportant l’essentiel sur le dos, on se désencombre de l’inutile, du superflu.

3. On goûte le silence, la paix et la beauté de la Création de Dieu.

4. C’est une école de patience. Image de notre propre vie, il s’agit d’avancer jour après jour avec courage.

5. Les gestes simples de la vie prennent une autre saveur: boire, se laver, accueillir un sourire en chemin, etc. On y apprend aussi l’entraide: indiquer le chemin, partager la nourriture, etc.

6. C’est une école d’égalité: riche ou pauvre, savant ou non, il s’agit d’avancer patiemment et humblement.

7. Elle donne la chance de rencontres profondes avec d’autres pèlerins ou avec des habitants des lieux traversés.

8. Elle ouvre le cœur à l’Être suprême: « Seigneur, je te donne du temps, je te fais de la place. Agis en moi, donne moi ta lumière ».

9. Le chemin donne le temps de prier, aidé par de nombreux lieux saints rencontrés (églises, sanctuaires); aidé aussi par le témoignage d’innombrables frères humains qui l’empruntent depuis plus de dix siècles.

Parti randonneur, celui-ci devient petit à petit pèlerin et sa marche un pèlerinage. Comme disent les pèlerins: « On ne prend pas le chemin de St-Jacques, c’est lui qui nous prend ».