L’histoire
Les Amérindiens arawak ont habité les Îles Vierges autour de 1500 avant notre ère, arrivant du bassin Orinoco en Amérique du Sud. Ils furent chassés par les Caribes, plus agressifs vers le milieu du XVe siècle.
Quelques décennies plus tard, Christophe Colomb, lors de son second voyage en 1493 dans le Nouveau Monde, a aperçu la région. Il aurait nommé les îles Las Vírgenes («les Vierges») en souvenir d’une légende attribuée à sainte Ursule et à ses compagnes: Santa Úrsula y las Once Mil Vírgenes (11000 vierges). Il a aussi donné les noms de Gorda Virgen («la Grosse Vierge») et Anegada («l’île submergée»), lesquels sont demeurés aujourd’hui. L’île de Gorda Virgen fut presque aussitôt colonisée par les Espagnols qui, au début des années 1500, y exploitèrent des mines de cuivre. Les colons apportèrent avec eux la maladie et l’esclavage, expédiant beaucoup d’autochtones dans ce qui deviendra la République Dominicaine pour les faire travailler dans les mines. Beaucoup moururent de maladies (surtout de la variole et de la grippe). Tous les autochtones avaient disparu dès 1596. Puis les Espagnols abandonnèrent les îles vierges au profit de terres plus riches.
Par la suite, la région devint le refuge de pirates anglais, hollandais, français, espagnols et danois. En 1648, les Hollandais s’établirent sur les îles de Tortola et de Virgen Gorda, qui servirent encore de refuge pour les pirates hollandais. Joost van Dijk étant demeuré le plus célèbre; on donna son nom à l’une des îles Vierges. Tous les Hollandais furent expulsés par des flibustiers anglais en 1666, lesquels revendiquèrent les îles au nom de la Couronne anglaise.
Les British Virgin Islands
Les Îles Vierges Britanniques (153 km²), constituent un archipel des « petites Antilles » avec les Îles Vierges Américaines (344 km²), dites les U.S. Virgin Islands. Ces dernières sont devenues une dépendance des États-Unis lorsqu’acquises en 1917 du Danemark, et leurs îles les plus connues sont St-Thomas, Ste-Croix et St-John. Plus à l’est il y a Puerto Rico et ses petites îles de Culebra, Vieques, Palamino que plusieurs surnomment les « îles vierges espagnoles ».
En 1773, elles furent autorisées par le parlement de Londres à former un gouvernement constitutionnel doté d’une certaine autonomie. Depuis 1967, les îles Vierges fonctionnent comme une démocratie parlementaire avec leur propre premier ministre.
Les Îles Vierges britanniques sont toujours une colonie britannique. Elles comprennent 36 îles et îlots, dont 16 sont habitées. Les principales îles habitées sont Tortola (81% de la population), Virgin Gorda (15,8%), Anegada, Jost Van Dyke, Peter Island et Salt Island. La capitale locale, qui est aussi l’unique ville du groupe, est Road Town, située sur la côte sud-est de Tortola. Depuis plus de 50 ans, l’industrie touristique est l’un des deux principaux moteurs de l’économie locale. L’autre est la finance « offshore ».
La population
L’archipel des îles Vierges Britanniques a près de 25000 résidents qui y coulent une vie tranquille et où le soleil et les légendes font bon ménage. La plupart des insulaires sont des Noirs, dans une proportion d’environ 90 %; les autres sont Blancs, Mulâtres, Antillais, Hispaniques, Indo-Pakistanais et Asiatiques.
Les langues
Soixante pourcent de la population parle le créole anglais difficilement compréhensible des îles Vierges. Les autres parlent l’anglais, l’espagnol (10%), le créole anguillais, le papiamento, le créole barbadien, etc.
L’anglais est la langue officielle des îles. C’est donc la langue du gouvernement, de la justice et de l’éducation. Seul 10 % de la population a l’anglais comme langue maternelle. Ce sont surtout des Britanniques (plus de 1 000), des Américains (près de 700) et certains Antillais originaires de pays anglophones.Évidemment, la langue anglaise bénéficie d’un grand prestige, parce qu’elle est associée à la mobilité sociale et qu’elle est amplement utilisée dans les milieux professionnels et celui des affaires.
Les médias écrits utilisent l’anglais comme véhicule de communication, mais la radio n’hésite pas à recourir au créole local dans un grand nombre d’émissions.
La stabilité économique des îles est assurée par le tourisme international à grande majorité américaine, anglaise et canadienne. En effet, quelque 300 000 personnes visitent annuellement les Îles Vierges britanniques. La langue anglaise demeure donc omniprésente.
En somme, la politique linguistique des îles Vierges apparaît peu coercitive et reste ce qu’elle a toujours été: la non-intervention.
La loi et les religions
Les droits personnels sont garantis par la loi. Quiconque est arrêté ou détenu doit être informé rapidement, dans une langue qu’il comprend, des motifs de son arrestation ou de sa détention et de son droit de garder le silence. Dans les faits, cela signifie que l’anglais est normalement la langue de la justice, mais le recours à un interprète est un droit lorsqu’un individu ne comprend pas cette langue. Si une personne est accusée d’une infraction pénale et, à moins que l’accusation ne soit retirée, un procès équitable doit être accordé dans un délai raisonnable par un tribunal indépendant et impartial établi par la loi. Elle est présumée innocente jusqu’à ce qu’elle soit reconnue coupable.
Les insulaires sont de religion protestante dans une proportion de 86 % et de catholique romaine de 10%.
Les photos de haut en bas: cartes des Îles Vierges Britanniques, la grande baie de Peter Island, Norman Island, île de Virgin Gorda (internet), baie de Joost Van Dyke(internet)
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