Chronique familiale de l’ancêtre François Bélanger
Cette généalogie a été préparée en collaboration avec le généalogiste Jean-Jacques LEBEAU.
L’histoire de François et de ses descendants a été établie sur 14 générations.
L’ancêtre québécois François Bélanger
L’ancêtre François Bélanger est né en Orne, Perche, France. L’extrait des registres de la paroisse de Saint-Pierre-de-Séez, indique : « le septième jour d’octobre 1612 fut Baptisé François Bellanger, fils de François Bellanger et de Françoise Horlays et fut nommé pas honorable homme François Dumesnil, Escuier, Sieur de St-Teny et honorable homme Nicolas Bougts, Sieur de Fosses, le contrôleur, et Damoiselle Loyse Gurou, femme du noble… ».
Par contre, son acte de confirmation à Château-Richer en Nouvelle-France, le 2 février 1660, indique que François est originaire de Touques, évêché de Lisieux en Normandie. Doit-on conclure qu’il est né en Perche mais a grandi en Normandie.
On ne sait pas à quel moment il est arrivé en Nouvelle-France, mais le 27 juillet 1636, il est témoin au contrat de mariage de Robert Drouin et d’Anne Cloutier, à Québec. Sa signature y dénote un degré d’instruction supérieur à la moyenne des colons de cette époque.
Dès 1634, il signe, probablement à Mortagne en France, un contrat de trois ans avec Robert Giffard, seigneur de Beauport. La même année, il arrive à Québec sur le même bateau qui transporte son employeur et peut-être même sa future épouse et sa famille.
Après avoir respecté son contrat à la seigneurie de Beauport et s’être marié, il reçoit enfin une concession de six arpents de front à Château-Richer. Il s’y établit avec sa jeune famille dès 1639.
L’année suivante, le 12 juillet 1637, François qui a 25 ans prend comme épouse Marie Guyon, 13 ans, fille de Jean et de Mathurine Robin, née à Saint-Jean de Mortagne, au Perche. Cette union fut bénie par le père jésuite Charles Lallem et , curé de Notre-Dame-des-Anges, à Québec dans la petite chapelle de Notre-Dame de Recouvrance. Ils engendreront 12 enfants.
François travaille chez le seigneur Robert Giffard pour qui il exerce les métiers de maçon et de cultivateur par la force des choses. Il aura toujours plusieurs fers au feu.
Le 9 août 1653, François est nommé syndic pour la côte de Beaupré de la région de Québec à titre de représentant de la Longue Pointe, la future paroisse de Sainte-Anne de Beaupré. La même année, il s’associe à Massé Gravel dans l’exploitation d’une concession sur la Côte-de-Beaupré. En 1660, ceux-ci sont: élus marguilliers de la paroisse de Château-Richer.
En 1662, il devient curateur public pour gérer les affaires d’Olivier le Tardif, devenu caduc, coseigneur et juge de paix à Beaupré.
Lors de la fondation du Conseil Souverain, en 1663, l’ancêtre Bélanger est l’un des principaux habitants de la région, car il avait la confiance des autorités et des colons. Il était un homme probe, mais dur en affaires, car il aura souvent recours au Conseil Souverain.
Le recensement général des habitants de la Nouvelle-France en 1667 mentionne que François Bélanger possède 50 arpents en valeur et 13 bêtes à cornes, ce qui en fait l’un des plus riches propriétaires terriens de cette époque. Il paie des études à sa fille Mathurine chez les Ursulines de Québec et engage sur la ferme deux domestiques.
François est un homme actif et débrouillard, et les notaires du temps, dans leurs contrats, nous montrent tantôt l’homme d’affaires averti, probe et honnête, tantôt l’homme recherché comme expert et évaluateur. Pour être juste, il faut ajouter qu’il était aussi autoritaire et violent, tenace dans ses revendications et voulait, avant tout, que ses idées priment celles des autres, ce qui lui occasionna quelques ennuis car il n’était pas infaillible. Étant instruit, cela le plaçait déjà dans une situation avantageuse parmi les premiers colons de la Nouvelle-France.
En 1669, lors de l’établissement des milices dans la colonie, François est nommé capitaine pour la Côte-de-Beaupré. Ceux-ci étaient les chefs de l’organisation municipale et devaient exécuter les ordonnances des gouverneurs ainsi que surveiller la confection et l’entretien des routes. Il obtient le grade de capitaine de milice de Château-Richer.
Mais il est aussi reconnu pour son côté emmerdeur. Il est un plaideur acharné devant les notaires et devant le Conseil souverain. On dit qu’il semble collectionner les procès pour le plaisir de la chose.
De 1670 à 1674, il est sans arrêt devant les tribunaux. On ne compte plus ses démêlés avec ses voisins, ses parents ou ses associés qu’il poursuit pour des questions d’arpentage, de droits de passage et de comptes à payer réels ou imaginaires. Lorsqu’il ne se chicane pas avec son beau-frère, Simon Guyon, c’est avec son ancien associé Massé Gravel à qui il est contraint de payer sa dette et de présenter ses excuses devant l’intendant. À son gendre, Simon Chesnay de la Garenne, il est contraint de s’entendre. Ses procès, il les perdra tous ou peu s’en faut. Le Conseil souverain devient exaspéré par une mauvaise volonté aussi évidente qui perturbait les affaires courantes de la colonie.
Le premier juillet 1677, le gouverneur de Frontenac lui concède des terres couvrant une lieue et demie de front sur le fleuve Saint-Laurent par deux lieues de profondeur sur la rive sud. On l’appela plus tard, la seigneurie de Bonsecours, il s’y fixa en 1680. Il devient ainsi le seigneur de Bonsecours à l’Islet, la patrie des premiers marins. Il a alors quatre domestiques à son emploi. À remarquer qu’il a obtenu sa seigneurie par son seul mérite et non par cadeau de la part du gouverneur comme beaucoup d’autres. Cinq ans plus tard, malgré son âge relativement avancé, il était très bien organisé.
Le 16 octobre 1685, François fera don de tous ses biens à son fils Jacques en récompense de ses bons et loyaux services par un acte ratifié par Marie Guyon.
La date précise de sa mort n’est pas connue mais il fut inhumé dans le cimetière du cap St-Ignace vers 1690. Selon l’Institut généalogique Drouin, François Bélanger serait décédé au cours de l’hiver 1690-1691. C’est au même cimetière que fut inhumée Marie qui lui a survécu jusqu’au 29 août 1696. On dit de lui alors : « François Bélanger aura été un colonisateur, un homme public, un plaideur et un colon relativement à l’aise à la fin de sa vie « .
Marie vivra près de six autres années, car les registres de la paroisse de Cap-Saint-Ignace mentionnent sa sépulture le 1er septembre 1696. Elle était âgée de 78 ans.
La famille de François et de Marie comptait 12 enfants dont 10 feront souche : Charles, marié à Barbe Cloutier; Marie-Madeleine unie au seigneur Bertr et Chesnay; Marguerite, mariée à Antoine Berson dit Châtillon et remariée à Louis Levasseur; Jean-François a épousé Marie Cloutier; Françoise Charlotte à Jean Langlois dit Boisverdun et remariée à Thomas Rousseau; Martine eut trois époux, soit Jean Maheu, Antoine Deserre et François Grégoire. Louis, premier seigneur de L’Islet, épousa Marguerite Lefrançois; Louise à Jean Cloutier; Geneviève épousa Guillaume Ferté; Jacques marié à Élisabeth Thibault; Guillaume et Anne n’ont vécu qu’un an.
Grâce à leur formidable fécondité, deux ancêtres Bélanger, François et un autre du prénom de Nicolas, sont: à l’origine d’un patronyme qui a peuplé largement toute l’Amérique. Dans la région de Québec et dans l’est du Québec, les Bélanger sont: les quatorzièmes des familles par le nombre de descendants, selon l’Institut québécois de la statistique
Parmi les personnalités des familles Bélanger, il y a : Léonidas, historien et généalogiste;
Anne-Marie, militaire, première femme à accéder au rang de Lieutenant-colonel des Forces canadiennes;
Arthur, avocat, député du Libéral de Lévis à l’Assemblée législative;
Dina, musicienne et religieuse de la Congrégation de Jésus-Marie, béatifiée à Rome par le Pape Jean-Paul II;
Edwyn, musicien et chef d’orchestre, fondateur de l’orchestre symphonique de Québec;
Guy, gestionnaire, député du Libéral de Laval-des-Rapides à l’Assemblée nationale;
Lucien, commerçant, député libéral de Saguenay à l’Assemblée législative;
Michel, financier, président de la Banque Canadienne Nationale; Pierre, avocat, député du parti québécois d’Anjou et ministre.
à droite: Octave, célèbre peintre québécois, et qui avec son père Octave Bélanger, sénior, construisit une auto à Montréal en 1918.
Maurice, ingénieur, qui participa à la réalisation de l’usine de filtration, d’ozonation et de filtration Charles-J.-Des Baillets, pour l’eau potable de la ville de Montréal, qui alimente les réservoirs du Mont-Royal avec l’usine Atwater.
Claude Dupras
Sources: Internet, sites généalogiques, livres d’histoires, familles Bélanger
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Guillaume BELANGER
13 novembre 2018 at 02:01Merci beacuoup d’avoir complete l’abre genealogique des BELANGER.
C’est une resource inestimable.
Hélène Marguerite Bélanger
14 novembre 2019 at 17:13Je viens de lire tout ça, très intéressant. Cependant, je n’ai rien retrouvé versus ma famille. J’ai 70 ans et mon grand-père fut établi à Louiseville. Adhélard Belanger marié à Ernestine Lesage de Québec.