Chronique familiale de l’ancêtre Robert Caron
Robert Caron est arrivé en Nouvelle France en 1634, 26 ans après la venue de Samuel de Champlain et la fondation de la ville de Québec. Il a épousé Marie Crevet le 25 octobre 1637 à Québec. Il était originaire de la Charente Maritime et elle est née dans le Calvados en Normandie à Bénouville en France.
Cette généalogie a été préparée en collaboration avec le généalogiste Jean-JACQUES LEBEAU.
L’histoire de Robert et de ses descendants a été établie sur 12 générations.
L’ancêtre Caron, Robert, est un des tout premiers Français à s’être établi en Amérique du Nord. Le moins qu’on puisse dire, c’est que Robert ne se firent pas prier longtemps pour venir en Nouvelle-France. Il compte aussi parmi les premiers fondateurs du pays.
Déjà, avant lui, Joseph Le Caron a été l’un des premiers missionnaires de la jeune colonie. Ce Récollet, un contemporain et un compagnon de Champlain, est arrivé dès 1615, soit sept ans après la fondation de Québec. Joseph est né France vers 1586, et était une sorte de provincial des Récollets, une branche des Franciscains qui, comme les Jésuites, faisaient passer le rayonnement de leur foi religieuse avant leur propre vie. La plupart de ces missionnaires valaient mieux que les biographies édifiantes que l’Église catholique a imposées aux fidèles. Ils étaient tout sauf des illuminés et des fanatiques. Joseph était l’un de ces hommes admirables qu’il faut regarder avec les yeux de leur époque. La vérité historique oblige de dire que sans ces communautés religieuses d’hommes et de femmes, la Nouvelle-France n’aurait été qu’une belle utopie. Et jamais un pays n’aurait pu naître et grandir à partir des rives du Saint-Laurent. Les missionnaires n’étaient pas des fondateurs de lignée, par définition. Ils n’en participèrent pas moins à la fondation du pays.
Après la capitulation de 1629 devant les frères Kirke, ces corsaires au service de l’Angleterre, Joseph Le Caron, comme Champlain et comme 60 des 80 habitants de la colonie, sera forcé de rentrer en France. Il y mourra, victime de l’épidémie de peste de 1632. Ce » fou de Dieu » était aussi profondément attaché à la Nouvelle-France.
Les différentes versions au sujet des origines de l’ancêtre Robert Caron pourraient à elles seules faire l’objet d’un ouvrage volumineux. Tous les généalogistes patentés, dirait-on, ont écrit sur l’ancêtre Robert Caron tant son parcours est intrigant.
Dans son ouvrage en 30 tomes, « Nos ancêtres », Gérard Lebel résume l’opinion de plusieurs au sujet de l’origine française du premier ancêtre des Caron. Et il pose la question : » D’où est-il venu ? Trois siècles et demi ont coulé au fond du sablier et les généalogistes n’ont pu encore trouver de réponse absolument sûre à la question… »
Dans le bulletin de recherches historiques (1937), l’abbé Yvanhoe Caron rejoint le père Julien Déziel et ses Médaillons d’ancêtres pour avancer que Robert Caron est originaire de la Saintonge (la Charente maritime d’aujourd’hui). » Quelques auteurs, écrit l’abbé Caron, ont prétendu que Robert Caron venait de la Normandie, d’autres ont dit qu’il était Breton. Plus nous étudions les origines des premiers colons du Canada, plus nous nous convainquons qu’il y avait parmi ceux qui vinrent dans la Nouvelle-France, de 1630 à 1640, une forte proportion de gens de la Saintonge et de l’Aunis… Robert venait de la Saintonge et il s’embarqua à La Rochelle pour le Canada. »
Un autre généalogiste marquant, le père Archange Godbout, a découvert que plusieurs familles Caron habitaient La Rochelle au XVIIe siècle. Elles étaient pour la plupart protestantes, ce qui ne veut pas dire que l’ancêtre Robert l’était.
Gérard Lebel conclut que le dossier au sujet de l’origine de Robert Caron reste ouvert. Il signale, fait important, que son acte de mariage est disparu avec les autres actes inscrits aux registres de l’église Notre-Dame de Québec avant 1640. Le 15 juin de cette année-là, un incendie les a réduits en cendres, en même temps que les papiers du greffe et une grande partie des contrats entre particuliers. On a tenté de les reconstituer à partir de la mémoire des familles et des témoins de l’époque, mais ils sont forcément restés incomplets. Cela explique la difficulté des généalogistes avec les origines de certains ancêtres.
Gérard Lebel se fie pour sa part à un écrit attribué à l’intendant Talon selon lequel Robert Caron serait arrivé à Québec avec Robert Giffard, le 4 juin 1634. Si c’est le cas, il serait embarqué, à Dieppe, à bord d’un vaisseau des Cent-Associés commandé par le capitaine Nesle.
Le généalogiste Michel Langlois fait autorité. Dans son « Dictionnaire biographique des ancêtres québécois », il écrit : » La période et le contexte de son arrivée au pays, tout comme le fait qu’il épouse une Normande et se fixe sur la Côte Sainte-Geneviève en 1642, nous portent à croire qu’il était lui-même d’origine normande. L’acte de baptême d’un Robert Caron, fils de Johan Caron, trouvé au registre de la paroisse Saint-Vivien de Rouen en 1613, pourrait bien être le sien. » Michel Langlois fixe au 30 novembre 1636 la date de son arrivée au pays.
Pour sa part, l’Association des familles Caron d’Amérique se contente de mentionner dans son site Internet que » Robert Caron arriva en Nouvelle-France, vraisemblablement en 1635, sur un bateau de la Compagnie des Cent-Associés venant de Dieppe, en Normandie « . Cette association a bien raison de ne pas faire un plat avec le mystère des origines de l’ancêtre. Ce qui importe c’est son mariage, heureux, semble-t-il, avec Marie Crevet et son installation non moins réussie dans son pays neuf. Robert a fait tout très vite à partir de son arrivée. C’est peut-être qu’il sentait qu’il y avait urgence.
Quelques mois après être débarqué à Québec, Robert Caron s’installe dans ses meubles et prend épouse. Il se fixe d’abord sur la côte de Beaupré à un endroit appelé Longue- Pointe, sur une terre que lui concède Pierre Le Gardeur de Repentigny. Et, le 25 octobre 1637, il épouse, à Québec, Marie Crevet, fille de Pierre Crevet et de feue Marie Lemercier, de Bénouville, évêché de Bayeux, en Normandie. Le mariage a lieu dans la chapelle Notre-Dame-de-la-Recouvrance. Il est béni par le jésuite Charles Lallemant, qui faisait fonction de curé à Québec. Jamen Bourguignon, un ami, Noël Langlois, un colon de la première heure, et Robert Giffard, chirurgien et seigneur, assistent au mariage comme témoins. De cette union naîtront sept enfants.
Robert ne reste pas longtemps sur la côte de Beaupré. Dès octobre 1642, il vend sa maison et sa terre de Longue-Pointe à Guillaume Couillard pour la somme de 150 livres. Il vient s’installer sur le côteau Sainte-Geneviève, parmi les autres ancêtres d’origine normande fixés à cet endroit. Selon Victor Caron, l’un des bons généalogistes de l’Association des familles Caron, ce côteau Sainte-Geneviève se trouverait sur remplacement de l’actuel Collège des Jésuites, coin René-Lévesque et Joffre.
Dès le printemps de 1643, il s’adonne au défrichement de sa terre des hauteurs de Québec. La compagnie des Cent-Associés lui remet trois ans plus tard le titre officiel de sa concession de 40 arpents de terre, entre les propriétés de Louis Sédillot et de Claude Larchevêque. Le gouverneur Louis D’Ailleboust lui donnera bientôt vingt arpents de plus. Le 6 décembre 1652, le gouverneur Jean de Lauzon reconnaîtra ces deux titres pour, semble-t-il, l’inciter à demeurer à cet endroit.
Mais l’ancêtre Caron a la bougeotte. Après 12 années passées sur sa belle terre de Sainte-Geneviève, il la vend à Charles D’Ailleboust, neveu du gouverneur, pour la somme considérable de 1700 livres. En fait, il vend toutes ses propriétés de Québec pour une raison que lui seul connaît.
Quelques mois auparavant, il avait acheté de Julien Fortin dit Bellefontaine, au prix de 500 livres, une terre de cinq arpents de front par une lieue de profondeur sur la côte de Beaupré, à Sainte-Anne-du-Petit-Cap, à moins de deux kilomètres de l’actuelle basilique Sainte-Anne.
II n’aura pas le temps de profiter de sa nouvelle maison de la Côte de Beaupré. Le 8 juillet 1656, il meurt subitement à l’hôpital de Québec. Accident ou maladie ? On ne le saura jamais. Il avait 44 ou 45 ans, selon Gérard Lebel.
Sa veuve Marie Crevet attendra 10 ans avant de se remarier. Elle épousera Noël Langlois, veuf de Françoise Grenier, ce même bon vieux colon qui avait été témoin à son premier mariage. Pour éviter les querelles entre les héritiers Langlois, le mariage se fera en séparation de biens. Un mariage d’amour de toute évidence. En 1684, Noël Langlois décède à l’âge de 80 ans. Il était l’habitant le plus âgé au pays. Marie vivra encore jusqu’en 1695. Son acte de sépulture lui donne 92 ans. Selon Lebel, elle était âgée de 86 ans, ce qui était tout de même une longévité exceptionnelle pour l’époque. Quatre ans après la mort de son premier mari, Marie a vécu une terrible épreuve. Sa fille aînée, prénommée Marie elle aussi, est enlevée par huit malfaiteurs de race huronne en même temps que trois jeunes enfants dont elle avait la garde. Âgée de 21 ans, Marie était l’épouse de Jean Picard. Elle habitait la côte de Beaupré. Les ravisseurs réussirent à traverser le fleuve avec leurs captifs. Ils furent rejoints à la Pointe-Lévis par des Algonquins amis des colons. Une bagarre s’ensuivit au cours de laquelle Marie et un enfant perdirent la vie. La vie en Nouvelle-France n’était pas de tout repos.
Une dizaine d’ancêtres Caron ont fait souche en Nouvelle-France. L’ancêtre Robert est le plus intéressant au point de vue de la généalogie. Parce qu’il a été le premier arrivé et parce que sa descendance est la plus nombreuse.
Voici une liste de CARON éminents:
.René-Édouard Caron, premier maire de Québec (1833), président du Conseil Législatif (1843-1853) et deuxième lieutenant-gouverneur du Québec (1873).
.Louis Caron (1848-1917), fondateur d’une dynastie d’architectes qui ont enrichi le patrimoine bâti, notamment dans les régions de Victoriaville et de Nicolet. Une descendante, Andrée Caron-Dricot, leur a consacré un livre : Les Caron, une dynastie d’architectes depuis 1867. L’ouvrage a été publié, en 1997, aux éditions Les Racontages.
.Joseph-Édouard Caron, né à Sainte-Louise de l’Islet, en 1866. Docteur ès sciences agricoles, député, ministre de l’Agriculture et ministre de la Voirie dans le gouvernement Gouin.
.Alexis Caron, pionnier de Grande-Vallée, il a donné son nom à un grand parc. Marié à Angélique Frigault, il débarque à Grande-Vallée en 1842 avec ses quatre enfants.
.Louis Caron, écrivain né à Sorel en 1942. Il est l’auteur notamment des romans Le Canard de bois, La Corne de brume, Le Coup de poing, La Tuque et le béret.
Un monument érigé à Saint-Jean-Port-Joli, en 1986, rend hommage aux ancêtres Robert Caron et Marie Crevet, et à leur fils Joseph, premier défricheur de Port-Joly en 1686.
texte internet corrigé et adapté
Loading...
Alain. Caron
2 juin 2019 at 20:35Amédé Caron d 1951
Fils de Fernand Ludger Caron( 1918)(d 1997)brigadier général) DSO CD ED
Mari de Marie bigonnesse (1920 d 2010)
Marier 1941
Alain Caron 1947
Mari de Andree Tremblay 1948
Marié 1971)
Deux filles
Caroline 1977 . Fille Alexandra 2008
Fils Jonathan Caron 2013
Conjoint marc Thibault 1963
Mélanie Caron 1975 marié à Alexandre Bergeron
3 filles
Livia. Floriane, Livia
Jeanne d'arc Caron
27 juin 2019 at 13:49Je viens juste de decouvrir ce merveilleux document J’espere dns decouvrir d’autre comme celui la. merci Ca m’a beaucoup aide.
Hélène Sabourin
31 août 2023 at 09:17J’aimerais connaître les noms des notaires que Robert Caron a eu pour les dates des contrats suivant :
1 – pour sa terre des hauteurs de Québec, qu’il commence à défricher en 1643, entre Louis Sédillot et Claude Larchevêque et le contrat où Louis D’Ailleboust lui donne 20 arpents de plus, le 6 décembre 1652.
2 – Le nom du notaire où il vend cette terre 12 ans plus tard au neveu de Louis, Charles D’Ailboust. Et la vente de ses propriétés de Québec.
3 – Et pour finir le nom du notaire et le contrat où il achète à Julien Fortin dit Bellefontaine une terre de 5 arpents de front et une lieu de profondeur sur la côte de Beaupré, à Sainte-Anne- du-Petit-Cap, à moins de 2 kilomètre de l’actuelle basilique de Sainte-Anne.