DEUXIEME PARTIE : Le krach mondial et la grande crise économique
L’ère des illusions collectives prend fin
Tout le monde attend la reprise. Elle ne viendra pas. Les prochains mois verront les Bourses s’effondrer complètement, entraînant dans leur chute finale les économies réelles. Les foules avaient cru à la génération spontanée des richesses. Le surendettement était devenu la règle dans les secteurs privé et public. Le système s’implose.
L’opinion publique ne vois pas venir le krach
« Le monde est parti pour la crise économique du siècle », déclarait récemment Ryoji Musha, stratège de la Deutsche Bank au Japon, au magazine américain Forbes. Les marchés boursiers sont engagés dans une chute vertigineuse. L’économie mondiale roule inexorablement vers la catastrophe. Et pourtant, tout allait si bien naguère. Les conseillers financiers parlaient de « long terme » le trend « est toujours à la hausse ». La preuve? Les graphiques des « performances » des cinq dernières années haussières. La bourse semblait un bon moyen de gagner de l’argent. On parlait peu de risques. Et si un client méfiant évoquât le krach de 1929, le conseiller le rassurait sans difficultés « 1929 ne pourrait pas se reproduire. Les techniques financières ont fait d’immenses progrès depuis cette époque… les banques centrales contrôlent parfaitement les cycles économiques… souvenez-vous du krach de 1987 et imaginez si vous aviez acheté quand les cours étaient bas » . Tout est si simple : il suffisait d’ « investir à long terme » et l’on était sûr de gagner.
Il semblait admis que les richesses naissaient désormais par génération spontanée.
De toutes les illusions collectives dont l’histoire a été prodigue, celle de la société d’abondance et de son corollaire, l’Etat-providence, dépasse toutes les autres : jamais tant d’humains ne se seront fourvoyés dans des espoirs d’enrichissement aussi irréalistes, entretenus par des leaders politiques d’une inconscience aussi absolue. Mais toute illusion a son prix. La note arrive, et elle est très salée.
Ignorante du désastre en cours, l’opinion publique reste « haussière ». et attend patiemment le retour à la hausse des marchés boursiers, et la reprise économique. On attend le train de huit heures. Mais il y a des trains qui n’arrivent jamais. Plus tard, la catastrophe économique aura atteint son apogée, devenant visible à tous, la pensée dominante (l’opinion partagée par un plus grand nombre sur un sujet) « fera son visage » et annoncera alors la fin du capitalisme. Il n’est point d’exemple, dans toute l’histoire de l’humanité, où une pensée dominante ait prévu et anticipé un virage politique, culturel, économique et financier décisif.
L’écroulement de l’Etat-providence
Le XXième siècle constituera, aux yeux des historiens futurs, le point culminant du pouvoir des masses. Il a vu s’affronter le capitalisme, fondé sur une vision individualiste de l’existence, et le socialisme, d’inspiration collectivisme. Il a été celui des grandes hallucinations collectives, social-nationalistes et social-économique. Ce fut l’ère des démagogues et des utopies politiques, des manifestations de masse. Et l’ère des grandes bulles financières : budgets étatiques hypertrophiés, les Bourses. Avec, en fin de parcours, la catastrophe économique, politique et sociale.
Le grand marché baissier en cours signale une expression d’un changement radical du système économique mondial. Pour la première fois, depuis les années trente, les économies chutent simultanément. C’est la grande déflation mondiale, soit l’effondrement d’un système économique basé sur le crédit qui a permis de financer la distribution illimitée de richesses organisée par l’Etat-providence. Ce système est arrivé à son terme.
Le capitalisme a fait l’objet d’un malentendu. C’est la production de richesses, mobilisant l’énergie et la créativité individuelles qui fait sa force et non pas son corollaire, la consommation (bien que l’être humain ait besoin et de l’effort et de la consommation). Le capitalisme met l’accent sur l’action, facteur d’épanouissement et de liberté. Il tresse une couronne de lauriers à l’entrepreneur. Ce dernier est diabolisé par le socialisme collectivisme. Qui insiste, lui, sur la consommation « la juste distribution » des richesses entre les membres du groupe, assurée par l’Etat-providence. Il tend à transformer les individus en consommateurs passifs et dépendants. De la Russie de 1917 à la social-démocratie moderne des années 1970-1980, en Europe et aux USA, un continuum s’est établi. Résultat : le poids économique de l’Etat-providence et le recours systématique à l’endettement général versèrent dans la démesure, échappant à tout contrôle. Ainsi se développa la bulle spéculative nécessaire au financement du paradis des foules.
Au début des années 80, le « trend » séculaire de concentration croissante des pouvoirs entre les mains de l’Etat-providence centralisé a subitement pris fin au profit des travailleurs indépendants et des entreprises privées. La globalisation a de plus fait échec au contrôle et à la confiscation par l’Etat-providence des biens des élites productrices de richesse qui se sont installées ailleurs, hors de portée de l’Etat spoliateur. L’efficience économique des Etats est désormais sanctionnée par la réalité des marchés.
Les castes bureaucratiques au pouvoir ont perdu leur situation monopolistique. La situation financière des Etats est suivie par des centaines de milliers d’ordinateurs qui ne jugent que sur les faits et les chiffres. Rouble russe, pesos argentin ou mexicain, monnaies des tigres asiatiques : les dépôts de bilans se sont multipliés sous le poids de dettes croissantes. Les masses des pays touchés se sont trouvées ruinées. En Europe et aux USA, l’opinion s’imagine toujours à l’abri du choc économique provoqué par l’explosion de la bulle de dettes planétaires produites par les Etats-providence.
En 1998, Alan Greenspan, président de la Banque Fédérale des USA (la Fed), disait : « il n’est pas pensable que les USA puissent rester une oasis de prospérité dans un monde qui éprouverait une tension toujours plus grandes ». En économie, le miracle de « l’effacement de la dette » n’existe pas. Ludwig von Mises, économiste éminent de l’Ecole autrichienne, écrivait : « les fables du Père Noël de l’école du WELFARE sont caractérisées par leur incompréhension totale des problèmes du capital. …Quelqu’un qui ne prend pas en considération que les capitaux matériels disponibles (les richesses réelles) existent en quantité limitée…..est un fabuliste ». Les gouvernements eux-mêmes sont passés maîtres dans l’art de faire croire aux foules que les richesses sont infinies : l’électeur a perdu toute notion des réalités.
Les loups et les lapins
Les recherches menées en sciences économiques concluent que la vie économique est constituée de systèmes vivants dans lesquels le particularisme de chaque acteur est primordial, et font apparaître deux groupes de traders, ou investisseurs, selon l’échelle de temps : les lapins caractérisés par la myopie extrême, l’impulsivité et l’aversion au risque et pour qui le sens du marché leur échappe totalement; les loups, beaucoup moins nombreux, comprennent la psychologie des lapins, scrutent le marché avec sagacité, posent des pièges : ce sont des prédateurs.
Les lois qui gouvernent la dynamique des systèmes humains, comme l’économie et la finance, n’ont rien à voir avec les désirs des hommes ou la morale. Les hommes ne sont pas les atomes identiques d’un gaz qui serait l’humanité. Comme dans les sports, les meilleurs sont ultra-minoritaires. Sur sept ans, seuls 10% des professionnels de la finance font mieux que l’indice du marché, et sur 10 ans, ils ne sont que 5%. « L’idée d’entrepreneur qui réussit et produit est précisément celle qui n’est pas venue à l’esprit de la majorité » expliquait Ludwig von Mises « Ce n’est pas une bonne prévision moyenne qui, par elle-même, procure des profits, c’est une prévision meilleure que celle des autres. La palme ne va qu’aux dissidents, à ceux qui ne se laissent pas entraîner par la multitude ».
Contrairement à la pensée que l’intérêt collectif ne saurait être bien défendu que par l’Etat, un marché, rencontre de tous les intérêts égoïstes, est plus que la somme de ses parties. Il fournit l’information économique indispensable à l’efficacité des acteurs, régule les excès inévitables. « Il est gouverné par les forces économiques fondamentales, qui sont affectées par l’état actuel du système politique… » rappelle le trader Victor Sperandeo, basé aux USA.
Le Krach par overdose de crédit
Dès 1965, le credo quasi mystique de la société d’abondance prenait d’assaut l’Occident. Comme le joueur de casino à l’optimisme pathologique, les masses prirent le principe de plaisir pour le principe de la réalité, et érigèrent la prodigalité des dépenses en système de gouvernement. Avec le temps, la bulle sociale dilate le secteur public, gonfle les finances publiques, les textes de lois, les règlements et documents, et exacerbe la réunionnite. La complexité croissante achève de paralyser l’Etat. Les élections se jouèrent sur l’économie : « les besoins » étant illimités, le rythme des dépenses publiques accéléré, dépassant rapidement la croissance de l’économie réelle. Ces politiques économiques qui se réclamaient du keynésiasnisme, outrepassaient les recommandations émises par Keynes dans les années vingt. Il avait soigneusement expliqué aux dirigeants de l’époque comment utiliser le volume du crédit : c’est une manette des gaz injectant des liquidités dans le circuit économique. Mais il ne faut pas l’utiliser avec excès et il invitait les décideurs à ne se servir de ce procédé qu’ « exceptionnellement, et allez-y doucement ». Mais pour les politiciens chaque élection est exceptionnelle.
En gros, la manette commande deux injecteurs : les taux d’intérêts, le niveau des réserves. Si les taux baissent, les acteurs économiques empruntent pour réaliser leurs projets de consommation ou d’investissement. Et on remonte les taux pour éviter un emballement de la machine (qui se traduit par une hausse des prix).
Le niveau des réserves est celui que la Banque Centrale exige de chaque banque pour garantir les prêts. Si c’est 100%, on ne peut prêter qu’à la hauteur de ses biens. Additionnez la valeur de votre maison et de vos économies et vous avez la somme que vous pouvez prêter à votre collègue de travail. « Mais c’est risqué », direz-vous. Exact. Vous prenez le risque. Si votre génial collègue arrive un soir et vous dit « Je suis ruiné, alors on efface la dette », il vous entraîne dans sa chute. C’est exactement ce que les financiers entendent par « le risque systémique ». Ici, le système est simple : deux cellules, vous et votre voisin. Dans la réalité, le système financier devenu multinational, comporte un grand nombre de cellules, et fonctionne exactement sur le principe des assurances : quand les sinistres ne sont pas trop nombreux, tout va bien.
Les dépressions économiques commencent toujours par une cascade de faillites bancaires devenues subitement incontrôlables. En 1931 ce fut après les banqueroutes d’une banque viennoise et d’une banque allemande. En 1997, le « krach » des monnaies des Dragons d’Asie du Sud-est commença par la cessation de paiements d’une banque japonaise. Les banqueroutes du Mexique, de l’Argentine, du Brésil et de tous les autres pays furent la suite d’une spéculation utilisant au maximum l’effet de levier du crédit, pour « stimuler » l’économie.
Mais qui est le vrai coupable? John Kenneth Galbraith, disciple de l’Etat-providence, affirme que ce sont : le public naïf et avide, les banques qui autorisent trop d’effet de levier de crédit, et le sociétés. Tout le secteur privé. Comme souvent le vrai coupable n’est pas inquiété ! Mais qui est le big-boss qui dans l’ombre tire les ficelles? Eh bien ce sont les Etats qui opèrent par le biais des banques, et des ministères de Finances, au nom de « l’intérêt public ». Eux seuls ont le pouvoir d’injecter le volume de liquidités monétaires nécessaires pour aboutir à la formation d’une bulle spéculative, et en même temps d’abaisser suffisamment le niveau des réserves bancaires pour qu’un choc puisse se propager facilement à tout le système.
La solidité d’une institution financière n’est pas liée à son échelle, sa grosseur. Elle dépend uniquement du ratio de risques avec lesquels elle opère. Les banques les plus solides du monde sont toutes, sans exception, de petite échelle, avec un excellent contrôle de risque.
Contrairement aux années 30, le système financier et économique international est maintenant global. C’est une pyramide de boules de billards, au sommet de laquelle se trouvent les USA. La stratégie actuelle est que chaque fois qu’un pays est en banqueroute, on ne solutionne pas les problèmes de fond, trop douloureux politiquement, mais on subventionne à coups de crédits internationaux distribués par le FMI, ou la banque mondiale ou de pays à pays. Ce système, apparemment humanitaire, institutionnalise une mendicité dans laquelle tout le monde trouve son compte.
Lorsque les risques de cessation de paiements augmentent, la sécurité du système bancaire ne peut passer que par un relèvement du niveau des réserves. Aujourd’hui, où en est-on? Depuis un plus haut de 26% en 1948, la Fed n’a cessé de baisser le niveau : 16,5% de 1975 à 1988 puis 12% en 1990. Après le grand marché baissier du sinistre automne 2001, Greenspan décida d’augmenter encore le risque en baissant les réserves au niveau record de 10%. Pourtant comme le navigateur réduit sa voile lorsque la tempête est en vue, la règle veut que lorsque la volatilité du marché augmente, les « pros » de la finance réduisent la taille de leur position et diminuent leur exposition au risque. Un bon trader commente : « Quand vous voyez un type qui connaît bien son job faire ce genre de chose, c’est qu’il est sérieusement en difficulté ». Pour l’analyste américain James U. Blanchard III, les méthodes officielles de calcul ne représentent pas du tout la réalité. Selon lui, le système monétaire de la dette opère en fait à un niveau inférieur à 2%.
L’enfer des marchés financiers
Que connaît-on du risque systémique? Rien. Ou plus grand-chose. On croyait connaître. L’étude des phénomènes critiques démontre que lorsqu’un système est trop sollicité, il y a d’abord une lente accumulation de tensions internes, puis quelques signes avertisseurs, et soudain le système saute brutalement d’un état à un autre. Dans la nature, il n’y a rien de linéaire. Et aucune moyenne ne peut rendre compte du risque. Un événement rare ne signifie pas un événement impossible, et il a le potentiel de détruire tout le système, si vous avez basé votre survie, financière ou autre, sur une moyenne.
L’analyste américain Peter Bernstein montre que tout ce qui s’est fait de grand dans l’histoire de l’Occident est le résultat de l’affrontement avec le risque. Sur le marché, les grands traders sont tous obsédés par le risque. Car ils ont appris, à leurs dépens, qu’il existe bel et bien. Et que les erreurs, qui se traduisent pour eux en pertes financières abyssales, sont inévitables.
Le harassement des producteurs par l’Etat
La croyance commune est que les affaires publiques sont conduites avec un « contrôle de risque » au moins équivalent à celui du privé. On est loin du compte : le secteur public repose, lui aussi, sur un système politico-financier conduit par le crédit, qui nie l’existence même du risque, et qui se contente de reproduire les mêmes erreurs sans remise en question sérieuse.
L’irrationnel joue un rôle aussi important que la logique au sein des grandes institutions du secteur public. Les Etats sont capables de se mettre dans des situations aussi vulnérables que celles de sociétés comme World.com, Enron ou Vivendi. La seule différence c’est qu’ils peuvent fabriquer de la monnaie ou confisquer des richesses et résister ainsi plus longtemps.
Mais il faut aussi du temps pour détruire l’économie réelle, celle des entreprises, des producteurs de richesses. C’est un organisme vivant : tout dépend de la taille, de l’état général et des doses de poison administrées. Plus les richesses sont confisquées, plus les règlements de l’administration se multiplient, plus l’entreprise individuelle y passe du temps et compense en s’endettant. Les coûts augmentent, les profits et les degrés de liberté, nécessaires à l’entreprise pour s’adapter rapidement aux changements, diminuent. La pression de la concurrence internationale a amené les marges de profits à des niveaux très bas, alors que l’endettement n’a cessé de s’accroître. Au moins 25% des entreprises opèrent avec un niveau de risque effrayant. Pour ces entreprises, la perte de quelques commandes représente tout ce qui les sépare de la faillite.
Le chef d’entreprise, le capitaliste, ne s’enrichit plus. L’Etat-providence y veille, et ce qu’il économisera pour sa famille sera confisquer à 50%-60%. Cela brise la capacité de l’individu à prendre des risques, à se projeter dans l’avenir. C’est une lente corrosion, et la montée du risque qu’elle entraîne, de la survie de l’ensemble du système économique. L’enrichissement individuel n’est plus possible, les acteurs s’adaptent et l’économie atteint son stade final : l’économie –casino, le travail clandestin et le travail au noir. Les entreprises qui le peuvent évacuent le pays. Les autres font faillite. « la Suisse et tous les paradis fiscaux sont responsables de nos malheurs » disent le politiciens.
Dans les années 60, les confiscations effectuées par les gouvernements représentaient en moyenne 20%. On arrivait déjà aux limites de charge préconisées par Keynes. Dans « l’intérêt général » les confiscations augmentent à 28%, 35%, la machine tient bon. Les gouvernements continuent : 39%, 43% 47%. La hausse simultanée des marchés financiers est perçue comme un signe de solidité. Tout va bien. « les fondamentaux sont bons ». L’opinion confond la bulle spéculative avec la santé de l’économie réelle. Après le krach, la boite noire indiquera 50% en moyenne pour l’Europe et les USA.
Les besoins de l’humanité étant illimités, la confiscation des richesses produites par le capitalisme ne suffit pas : il faut que les Etats empruntent sur le marché. A son tour, la dette publique fait boulle de neige et représente aujourd’hui 60% du PIB, de toutes les richesses produites annuellement en Europe, 51% aux USA et 143% au Japon. Plus la dette augmente, plus le risque de faillite augmente en cas de retournement du marché. La règle vaut pour les individus, les entreprises et les Etats. L’Etat-providence a besoin de crédit pour survivre. Il « stimule » l’économie, répètent les experts. C’est sûr. Et si l’on prend trop, on shoote.
Antagonisme entre dirigeants politiques et Banquiers centraux
Les hommes politiques et les directeurs des Banques centrales s’affrontent régulièrement : les premiers réclament toujours de la relance économique à coups de diminutions des taux d’intérêt, pour se faire réélire. Les seconds renâclent : ils savent qu’une facilitation excessive du crédit mène à la faillite.
Les politiques promettent toujours tout
A de très rare exceptions près, les politiques ne connaissent rien à l’économie. Pour ce qui est des finances publiques, ce sont quelques hauts fonctionnaires des ministères des Finances et des Banques centrales qui font « tourner la boutique ». Leur travail est d’essayer de freiner un peu les dépenses de l’Etat, et de continuer à le faire fonctionner cahin-caha au milieu des turbulences de plus en plus violentes dues à la mondialisation mondiale. Mais les politiques, eux, bataillent en première ligne sur le front de la misère. Il leur faut constamment de la relance économique, à tout prix.
Les conséquences à long terme, ce n’est pas leur affaire. Au Sénateur américain William Greider qui, glacial, lui avait lancé durant les années des hausses d’intérêts de 1979 à 1984: « C’est à vous de faire quelque chose pour baisser ça (pour stimuler le l’économie) », Paul Volcker, président de la Fed, lui répondit : « Ce n’est peut-être pas aussi simple que vous le supposez, Sénateur… ». En juillet 1984, lorsque Volcker annonça qu’il relâchait la pression sur les taux, les marchés repartirent à la hausse, et dépassèrent bientôt le plus haut historique de 1966. La crise était finie.
Le patient continuait à maigrir
Les politiciens pensaient que désormais l’économie réelle était hors danger : ils augmentaient régulièrement les prélèvements fiscaux, et le patient continuait à maigrir. Pendant ce temps le mal-investissement, dans des activités chroniquement déficitaires subventionnées par l’Etat ou les collectivités locales, devenait une mode sociale : « On crée de l’emploi ». Avec Mitterrand, élu en 1981, l’Etat-providence devint « l’état de grâce ». En réalité, les USA et les Européens venaient d’éviter de justesse un krach monétaire. A part une petite minorité de spécialistes, personne n’a idée de la banqueroute inévitable des systèmes basés sur le crédit. L’Afrique et l’Amérique du Sud, Chili excepté, ne s’en relèveront jamais : ils continuent encore aujourd’hui à s’enfoncer auprès de la FMI et de la Banque mondiale, alimentés en capitaux par les USA et l’Europe, eux-mêmes endettés. Le système de la cavalerie financière du crédit devient planétaire.
Greenspan le « Grand sorcier »
En 1987, Alan Greespan, le « Grand sorcier », prend les commandes de la Fed. Aussitôt installé dans on fauteuil directorial, au mois d’octobre, Wall street crashait : 24% de baisse en une journée. Le double de 1929. l’Occident était consterné. Personne ne parlait de la cause fondamentale de son agonie : les Etats essayant de sauver le rêve social. Essayant de retarder l’inéluctable, Greenspan ouvrit la grande manette des gaz liquidités. Mais le moteur de l’économie réelle occidentale avait déjà subi des dégâts structurels trop importants. Le carburant des liquidités monétaires inonda le marché, procurant aux foules treize années d’illusions de richesse.
Les capitaux mondiaux permettent aux derniers Etats-providence, encore à flot, de continuer à financer la croissance de leur endettement. Avec la « nouvelle économie » les sociétés n’ont plus besoin de faire des profits : ils leur suffisaient de s’endetter. Des deux côtés de l’Atlantique, la spéculation devint un mode de raisonnement. Tout le monde s’enrichit et s’endetta. A ce moment-là, la vague des croyances collectives atteignit à son paroxysme : « les nouvelles technologies », « la nouvelle économie », « la nouvelle solidarité » persuadèrent les masses occidentales, que l’ère des richesses pour tous avait commencé. « Exubérance irrationnelle » dit Greenspan, qui s’inquiétait de la suite. Mais la Banque Fédérale ne contrôlait plus rien. L’illusion collective inaugurée à Moscou par Lénine finissait sa course séculaire à Wall street.
Krach des monnaies
La politique de baisse des taux d’intérêt pour relancer l’économie a été abusivement utilisée depuis trop longtemps. La déflation règne. L’économie américaine flanche à son tour. Bientôt, le krach des monnaies. Cette crise économique sera bien pire que celle de 1929.
Après l’illusion, l’effondrement
Dans toute l’histoire de l’humanité, il n’existe pas un seul exemple ou une illusion collective se soit pas allée jusqu’à l’effondrement final : personne ne peut rien contre le mysticisme erratique du groupe social qui refuse le réel.
Le docteur Kürt Richebächer, allemand, chef du service d’études économiques de la Dresdner Bank, responsable d’investissements se chiffrant en milliards de dollars, puis membre de la direction est l’un des plus éminents spécialistes mondiaux de la finance. Paul Volkner, qui l’a en grande amitié et estime, connaît bien ses prophéties fort argumentées sur l’inéluctable krach mondial, toujours énoncées sans la moindre concession à « l’économiquement correct ». Volkner dit : « Je pense parfois que la tâche des présidents des Banques centrales est d’essayer de démontrer que Kürt se trompe ».
Le fantasme du contrôle
En mars 2000, la plus grande bulle spéculative de l’histoire éclatait. Les USA et l’Europe allaient rejoindre le reste du monde sur la longue route de la déflation. A cette date, les principales organisations économiques et financières occidentales et les Etats n’avaient pas la moindre idée de ce qui se passait. Les prévisions de croissance économique pour 2001, effectuées par l’OCDE étaient de +3,5% aux USA et +3,1% en Europe. La misérable réalité sera une croissance de 0,5% aux USA et de 0,6% en Europe. Pour Kürt Richebächer, « Pour la première fois, l’économie a brusquement ralenti d’elle même, en l’absence de tout serrement de crédit ». Comme un moteur trop sollicité qui rend l’âme, le système économique venait de changer d’état. De lui-même.
Cette fois, il n’y aura pas de dépression économique, car Alan Greenspan ne va pas commettre l’erreur de la Fed de l’époque qui avait augmenté les taux d’intérêt. Non, il va les baisser, ce qui va « stimuler » l’économie, « relancer » l’économie. C’est tout le fantasme du contrôle : on voudrait commander à la nature comme à une machine. Ça n’existe pas. Le philosophe anglais Francis Bacon disait : « on ne peut commander à la nature qu’en lui obéissant ». Tout le système planétaire basé sur le crédit et des richesses illimitées, est le produit des croyances humaines : un système virtuel. L’anti-matière de la science économique basée sur le réel.
Le moteur économique américain s’éteint à son tour
« Je n’ai pas sur mon bureau un grand livre qu’il me suffirait d’ouvrir pour trouver une solution à tous les problèmes », dit Alan Greenspan. Lui aussi a parfaitement remarqué l’aspect inédit et brutal du ralentissement économique. « Pour la première fois dans l’histoire », constate Kürt Richebächer, « l’économie et le marché ont continué à chuter face à l’injection de liquidités monétaires. La Fed a baissé les taux avec une série sans précédent de 11 interventions… et cela n’a pas stimulé l’économie. Ce genre de schéma de retournement n’a pas de précédent depuis la guerre ». La vérité, c’est qu’après l’éclatement de la bulle, l’économie change d’état, et passe à la déflation. Avec le décalage dû à l’inertie du système, le plein effet des onze interventions de la Fed devrait se sentir à partir de la fin d’été 2002. A ce moment-là le cycle économique de quatre ans pourrait également se retourner à la hausse. Avant la poursuite du trend baissier, une reprise provisoire est parfaitement envisageable. Il n’y a pas de ligne droite dans la nature.
Ce sera bien pire qu’en 1929
Le moteur de l’économie réelle, est sérieusement atteint aux USA, avec un endettement des entreprises qui dépasse 75% du PIB, et virtuellement hors d’usage dans les Etats sociaux-démocrates européens après trente années de bulldozer fiscal et mal-investissement du secteur public. Contrairement aux années trente, il n’y a plus grand chose à stimuler. Au-delà des chiffres fournis par les bilans, les dégâts dans les esprits sont inouïs.
Que le démagogue de l’Etat-providence nie les faits et parle de complot « des riches », ou que le demi-démagogue propose pour sa énième « réforme », n’a aucune importance : aucune économie réelle ne pourra renaître et se développer solidement dans un environnement aussi hostile.
En 1930, la balance des paiements des USA était positive, le pays était le créancier du monde, les entreprises et les ménages peu endettés. Aujourd’hui, ces avantages ont tous disparus : « L’expansion économique récente des USA », déclarait, il y a peu, Kürt Richbächer, « est la conséquence directe d’une expansion du crédit inégalée dans toute l’histoire. En regard de l’expansion du crédit des quatre dernières années et demi, le nouvel endettement de l’économie américaine a augmenté de 7,200 milliards de $, soit 40% atteignant un total de 24,428 milliards de $. Cela représente 363% du PIB actuel. Si on examine les statistiques, il est évident qu’entre 1997 et 1998, le système de crédit des USA échappe à tout contrôle. Le nouvel endettement du secteur financier a augmenté de 41%, mais l’endettement à l’intérieur du système financier s’est accru encore plus rapidement. L’Amérique est le cas le plus extrême de bulle financière et d’économie bulle qui n’ait jamais existé ».
Contrairement aux USA des années trente, la balance des paiements annuel est, depuis 2000, –400 milliards de $. Ce niveau extrême semble maintenu.
Si la Fed veut baisser les taux pour injecter des liquidités dans l’économie, elle risque à l’extérieur de perdre le contrôle de la baisse du dollar sous le poids du déficit de la balance de paiements, et de provoquer le krach de la monnaie. Sous un tel choc, le système monétaire international explose, et ce qui reste de l’économie japonaise et de la fragile économie européenne se désintègre.
Pour poursuivre, le système de crédit perpétuel a un besoin vital d’attirer sans cesse à lui de nouveaux capitaux. Or, depuis que la déflation a commencé son œuvre « d’effacement de la dette » les capitaux sont plus rares de jour en jour. Le taux d’épargne aux USA est virtuellement négatif. Les ménages s’enfoncent dans l’endettement, qui atteint 77% du PIB, soit plus que les entreprises (70%) ou le secteur public (51%).
Pendant ce temps au dernier « sommet de la terre », s’épanouissait l’illusion collective d’économistes sociaux et de politiciens généreux préconisant de taxer des capitaux dont l’économie mondiale a un besoin vital pour continuer à vivre à crédit. Quand le krach sera complet, le bouc émissaire des politiciens sociaux est déjà tout désigné : les banques centrales et les spéculateurs.
Les Japonais retirent discrètement leurs capitaux
Le prêteur en dernier ressort de la grande pyramide de dettes est le Japon, qui a placé en billets du trésor et en prêts bancaires environ 80 milliards de $ aux USA et en Europe. On ne le crie pas sur les toits. Mais, les retraits de capitaux japonais investis en Europe ont déjà commencé discrètement, pour tenter d’enrayer la débâcle dans la mère-patrie. Les capitaux japonais investis aux USA suivront bientôt le mouvement, eux aussi. Un rapatriement contraint et forcé de capitaux étrangers déclenche une réaction à chaîne, en raison d’un niveau trop bas des réserves bancaires décrétées par les Etats.
Aujourd’hui, il ne reste plus que trois monnaies : le dollar, l’euro et le yen. Ces trois dernières devises ne reposent plus que sur les dettes de chaque zone. Le gros des liquidités créées, durant des décennies par les Etats, se sont concentrées sur le FOREX, le marché des changes internationaux. La première des trois Banques centrales qui perdra le contrôle de sa monnaie à la suite d’un incident domestique, mettra en mouvement cette masse qui fera exploser le marché monétaire. Les trois derniers piliers du système du crédit s’effondreront à coup sûr en même temps, soufflant toute l’activité économique. Le système monétaire du XXième siècle, où les devises ne sont plus reliées à aucune valeur comme l’or, permet aux Etats de manipuler impunément leur valeur. Les Etats ne remboursent jamais leur dette. L’Etat russe n’a pas du tout l’intention d’honorer ses dettes anciennes.
L’Occident est sur le point de vivre le choc économique le plus terrible de son histoire : la banqueroute des monnaies des Etats-providence.
Le secret des cycles financiers
Une des plus étonnante découverte des éconophysiciens est que la notion d’équilibre (pilier sur lequel repose toute la pensée traditionnelle de l’économie sociale) n’existe tout simplement pas. Le système va d’un excès à l’autre et se régule de lui-même, comme un milieu écologique. Seul un choc extérieur, comme une tentative de contrôle ou un épuisement des ressources nécessaires à son fonctionnement, ici le capital, peuvent déclencher une catastrophe. Comme dans la nature !
Dans quoi investir? La prévision par les vagues d’Elliott
L’Américain Robert Prechter est le plus célèbre analyste des vagues d’Elliott. Le principe de ces vagues affirme que les vagues d’impulsion qui sont dans le sens du trend se composent de cinq vagues. Trois vagues de hausse, entrecoupées de deux vagues de baisse. Inversement, les vagues de correction se composent de trois vagues : deux de baisse séparées par une vague de haute. Les troisièmes vagues sont souvent les plus dynamiques. Pour Prechter, comme pour beaucoup de traders, les vagues observées sur les marchés ne sont que le produit des comportements humains.
Le véritable démarrage de la dépression économique commencera dans les ménages américains. Selon la fédération des consommateurs américains, un quart des ménages sont des « riches-pauvres » ayant moins de 10,000 de $ de liquidités immédiates. Ils ont les revenus les plus hauts et le plus de biens. Mais leur dette est encore plus importante. Pour beaucoup, un licenciement signifie la faillite personnelle. Les entreprises et les particuliers tombent dans une déflation dont ils n’ont jamais imaginé l’existence.
L’analyse des marchés en terme de vagues d’Elliott par Prechter, indique une poursuite du marché baissier jusqu’au niveau 1976, soit 600 points sur le Dow. Mais si le marché actuel est du degré « grand super-cycle » (c’est-à-dire que s’achève un cycle commencé vers 1780) l’objectif est le niveau de 1932, soit entre 381 et 41 points.
Sur le marché pétrolier, une remontée des cours vers 57$ le baril est un premier objectif.
Enfin, l’or sur lequel Prechter était baissier depuis 20 ans, arrive dans les premiers stades d’un futur marché haussier, mais qui pourrait prendre encore du temps pour s’élancer. Pour lui, quelles que soient les fluctuations à court terme, il ne fait aucun doute qu’un investisseur sérieux peut commencer à accumuler de l’or.
Et les dettes des gouvernements? Dès que la situation déflationniste deviendra sérieuse, les gouvernement réaliseront ce qui se passe et réagiront de façon très violente pour sauver leur existence et leur pouvoir sur la monnaie « dans l’intérêt public ». Une des premières mesures sera la suspension provisoire de leurs propres dettes. Prechter reste à l’écart de toutes les obligations des grands Etats occidentaux, et ne recommande que des billets du trésor.
Le public, lui, ne sait pas. Pas encore. Un sondage réalisé durant l’été 2002 par John Hancock Financial Service, montre que les investisseurs attendent une hausse de 16% en moyenne pour les 20 prochaines années.
Misère planétaire
Cette crise économique sans précédent va faire déferler une vague de misère sur le monde entier. L’Occident souffrira, mais ce sera bien pire encore pour le tiers-monde, du fait de son extrême fragilité structurelle et de la concentration de larges fractions de sa population dans les mégalopoles vulnérables.
Le retour de la misère en Occident
Le bien-être et la sécurité matérielle installés par des décennies de croissance économique en Occident seront brutalement remis en cause par le cataclysme économique.
La chute des investissements des entreprises entraînera des vagues de chômage qui iront submerger une partie importante de classes moyennes occidentales. Les ménages subiront de plein fouet le poids de leur endettement.
Les retraités, si privilégiés jusque-là, basculeront dans l’impécuniosité. Ils pourront de moins en moins venir en aide à ceux de leurs enfants qui seront réduits au chômage tout en ayant une famille à charge : la ruine des fonds de pension liée au krach boursier tarira fortement le versement des retraites par capitalisation.
La récession économique diminuera les recettes des Etats. Les politiques de transferts sociaux mises en œuvre au cours des 50 dernières années n’y résisteront pas. D’autant que ces Etats auront à accroître leurs budgets policiers et militaires pour faire face à la montée générale des tensions. Les centaines de milliers d’immigrés qui ont afflués dans les pays occidentaux verront leurs conditions bouleversées brutalement du fait du tarissement des transferts sociaux. Les ghettos urbains, où ils vivent, seront livrés à la misère et au chaos.
Le tiers-monde foudroyé
L’impact de cette grande crise économique sera foudroyant sur une humanité aujourd’hui fortement urbanisée, celle du tiers-monde encore plus que celle des pays riches. Depuis un siècle, l’exode rural n’a cessé de s’amplifier, concentrant les populations dans les villes : 280 d’entre elles comptent plus de 1 million d’habitants, et 26 mégalopoles (dont 18 dans le tiers-monde) regroupent plus de 7 millions d’habitants. Ces villes géantes du tiers-monde seront frappées de plein fouet par la crise économique qui est en train d’élargir le fossé déjà immense séparant pays riche et pauvres ; quand ceux-là s’enrhument, ceux-ci agonisent. Le revenu, l’espérance de vie, la mortalité maternelle, la pauvreté, l’alimentation en eau, les services d’assainissement de base, sont autant de domaines où les statistiques déjà très défavorables par rapport aux pays-riches exploseront à cause de la crise économique.
Les cavaliers de l’Apocalypse
La crise économique anéantira une sécurité alimentaire déjà précaire dans le tiers-monde. Un pouvoir d’achat insuffisant empêche une partie de la population, d’accéder aux aliments en quantité et en qualité nécessaire. En dépit du processus de libéralisation des échanges agricoles, les marchés sont restés très instables. La crise économique aggravera cette instabilité. Les palliatifs apportés par l’aide humanitaire seront aussi ramenés à la portion congrue. Quand la crise économique aura entièrement naufragée le financement des importations céréalières du tiers-monde, en provenance des vaste et fertiles plaines de l’Amérique du Nord, d’Europe, de Russie ou d’Australie, le spectre de terribles famines et d’épidémies s’abattra sur lui.
L’hygiène publique, les campagnes de vaccination de l’OMS, les approvisionnements en médicaments, pâtiront également. Les maladies infectieuses y sont de nouveau en expansion et cela va s’amplifier. Les couvertures vaccinales de différentes maladies (polio, diphtérie, tétanos, coqueluche) régresseront aussi. Le désespoir favorisera la violence et la guerre. Les fléaux galopent ensemble comme les cavaliers de l’apocalypse. Les chiffres de la morbidité exploseront.
Face à la crise économique, génératrice d’insolvabilité, la détresse des économies sous-développées sera totale.
Grande ville : l’enfer
Les villes tentaculaires des pays en voie de développement revêtiront très vite un aspect dantesque : cadavres brûlés dans les rues pour réduire les risques d’épidémie, épaves humaines rongées par la faim et la maladie, rixes, meurtres et émeutes. Des foules grandissantes tenteront d’émigrer vers les pays développés au grand effroi de ces derniers. Les apôtres du conflit ethnique et les prophètes de guerre trouveront dans ces masses souffrantes et convulsées les auditoires survoltés dont ils ont besoin pour assouvir leurs ambitions mégalomanes.
Les mégalopoles sans âme du tiers monde seront le creuset de toutes les folies. Ces cités brouillent les points de repère par leur immensité (Karachi sur un territoire grand comme la Belgique). Dans cet urbanisme sans règle, les conflits de tous genres (sociaux, religieux, inter-techniques) sous-tendus par la haine de l’autre, seront portés au rouge par la crise économique. Et serviront de matériaux de combustion aux pantagruéliques chaudières du fanatisme.
Celui-ci pourra compter sur le poids démographique de la jeunesse, terrain de prédilection des extrémismes.
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