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MARIUS BORGEAUD
L’essentiel de l’art du peintre réside dans un va-et-vient, un dialogue entre intérieur et extérieur. Il abandonne le paysage impressionniste, au profit des intérieurs bretons qui caractérisent son œuvre de maturité, et qui feront sa notoriété, surtout au lendemain de la Première Guerre mondiale. Sa peinture offre comme une série de théâtres d’intérieurs, tantôt inhabités et tendant vers la nature morte, tantôt occupés par des personnages qui trinquent, jouent, dansent dans les cafés, débattent, déclament dans les mairies, regardent par la porte ou la fenêtre, et le plus souvent, attendent à l’intérieur.
Borgeaud travaille non seulement la lumière mais encore la durée, ou plutôt l’intervalle : ce « temps suspendu » qui immobilise l’action et semble gagner la palette. L’un des traits les plus étonnants de Marius Borgeaud est son entrée très tardive dans la profession artistique, vers l’âge de quarante ans. Il est de cette génération artistique qui rejette les recettes de l’impressionnisme et se cherche à l’aube de la guerre. Borgeaud décide de se profiler en jouant sur les références « populaires » et « naïves ». d’Epinal qui formaient sa collection, et qui reviennent aux cimaises de la présente exposition. Le visiteur et le lecteur, et permettent de mieux comprendre le peintre et l’univers fascinant qu’il a construit méthodiquement.
