Chronique familiale de l’ancêtre André Bombardier dit la Bombarde dit Passepartout
Cette généalogie a été préparée avec la collaboration du généalogiste Jean-Jacques LEBEAU.
Michel BOMBARDIER a fourni quelques données pertinentes pour compléter ce travail.
L’histoire d’André et de ses descendants a été établie sur 10 générations.
L’ancêtre André Bombardier dit La Bombarde dit Passepartout est venu en Nouvelle-France en 1701 comme soldat de la Compagnie Delogny. Il est militaire. On peut supposer que son nom indique son rôle dans l’armée française comme canonnier. Il est né en 1679, fils de Jean Bombardier et de Marie-Françoise Guilin, à Saint-Sauveur de L’Isle en Flandres, évêché de Tournay, devenue une partie de l’Empire français suite au traité de la bataille avec les Pays-Bas, près de la Belgique.
Louis XIV, voulant consolider les nouveaux territoires conquis et les protéger, améliorera les défenses des villes, dont celles de Lille. Il multiplia ses brigades de défense, comprenant celles des canonniers. Ces derniers devaient être familiers avec la construction du canon à cause d’explosions possibles. C’était un savoir-faire essentiel et transmis de père en fils. Peut-être André venait probablement d’une telle famille.
L’armée française conservait d’excellents dossiers et requerrait un nom et un prénom de ses soldats. Les gens ordinaires adoptaient un nom qui avait rapport avec leur métier ou avec leur origine. Les surnoms, dit nom de guerre, pouvait venir de la brigade dans laquelle servait le soldat. Au Québec, le dit-nom devint souventes fois le nom. André avait un dit-nom inhabituel et rare, Passepartout. Il peut venir de la possibilité qu’avait André, comme canonnier, de passer d’une compagnie à l’autre.
En Nouvelle-France, André devait faire partie de la défense contre les Américains et les Anglais. Il fut probablement assigné au Fort Frontenac (Kingston aujourd’hui) et au Fort Pontchartrain à Détroit sous le commandement de Charles-Henri Delogny. Après quelques années de service, il revint à Montréal au service de la milice locale, lorsqu’en 1706, Antoine de Lamothe Cadillac vint lui offrir une terre à Détroit s’il acceptait de s’y établir. Cependant le soldat devait être marié.
Pressé, Cadillac convainquit les autorités religieuses locales de permettre aux soldats de se marier dans un court temps (normalement long).C’est Vachon Debelmon qui accorda la dispense des trois bans. Ainsi André Bombardier, qui ne savait signer, maria une fille d’une vieille famille de Montréal, Marie-Marguerite Dumets dite Demers, qui aussi ne savait pas signer, fille de Jean-Baptiste Dumets et de Marie-Cunégonde Masta. Le prêtre Priat, responsable des fonctions curiales de Ville-Marie, les maria. Les personnes suivantes sont témoins au mariage: Jacques Laselle, menuisier; Jean Casse Saint-Aubin; Salomon Joseph Duversin Laguerre, soldat de la compagnie Delogny; Guillaume Agne Sanscartier, soldat de la compagnie de Duverrier; Antoine Escot Dauphine, soldat de la compagnie de Sabrevois. Ils partirent s’installer à Détroit.
Détroit était une petite colonie sur le bord de la rivière du même nom. Chaque soldat se voyait octroyer un petit lot à l’intérieur du fort pour y construire une petite maison et une terre à culture le long de la rivière pour laquelle il devait payer un loyer. La maison était petite, 400 pi. ca., et construite avec des troncs d’arbres et un toit couvert d’écorce. André fut un des 68 premiers colons de Détroit et un des 44 concessionnaires de fermes. La liste de tous les colons peut être lue sur : http://my.tbaytel.net/bmartin/cadillac.htm.
Cadillac dirigeait la colonie comme si c’était son fief personnel. Il contrôlait la vie de chacun. Un jour, le ministre du roi le promu à la colonie en Louisiane. Plusieurs soldats quittèrent alors Détroit, dont André qui avec son épouse revint au Québec en 1711 avec ses deux fils au terme de son engagement militaire.
Il s’installa au nord de l’île de Montréal. Il cultiva sa terre située entre Pointe-aux-Trembles et Rivière-des-Prairies. Son épouse décéda en 1741 et André se maria en secondes noces, le 3 avril 1742, avec Marie Thibault dite Léveillé, fille de Pierre Tibaud dit Léveillé et de Catherine Lepinette. Malheureusement, Marie décède à son tour 18 mois plus tard, le 9 novembre 1743. André vécu sur sa terre jusqu’à sa mort en 1754 à l’âge de 75 ans.
La lignée de Michel Bombardier descend du fils d’André, Jacques Bombardier, né le 30 août 1714. Ce dernier se maria à Marie-Françoise Thibault (soeur de Marie) dite Saint-Louis en 1738. Quelques années après la mort d’André, Pierre Jacques et sa famille déménagèrent vers l’est dans la région de Chambly, à l’entrée de la rivière Richelieu. C’était en 1760, l’année que Montréal tomba aux mains des Anglais.
Un des plus illustres descendants d’André Bombardier dit la Bombarde est Joseph-Armand Bombardier, de Valcourt, qui inventa la motoneige, le « skidoo », et créa une compagnie qui aujourd’hui est devenue une des plus grandes au monde et qui construit des véhicules motorisés, des trains et des avions.
+ ce texte est inspiré du récit de Bill Calhoun (bill.calhoun@juno.com), descendant d’André Bombardier La Bombarde
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Stéphane Bombardier
30 décembre 2020 at 20:22Un gros merci pour cette recherche!!