Le frère Marie-Victorin est alors un personnage omniprésent dans la vie des Montréalais. Né en 1885 à Kingsey Falls, il entre à 16 ans au noviciat des Frères des écoles chrétiennes, le Mont-de-la-Salle, situé sur l’emplacement actuel du Jardin botanique de Montréal. En 1903, alors qu’il est professeur, le médecin diagnostique chez lui une primo-infection tuberculeuse et lui ordonne une cure de repos et de grand air. C’est alors qu’il s’initie à l’identification des plantes avec un manuel intitulé « La Flore Canadienne ». Six ans plus tard, il rencontre le professeur M.-L. Fernald de Harvard qui l’aide à sortir de l’amateurisme. Il herborise avec le frère Rolland Germain et ensemble ils soumettent leurs échantillons, jamais identifiés, à Fernald qui confirme leurs découvertes. Il publie plusieurs ouvrages et articles, soutient une thèse de doctorat, devient président de la Société canadienne d’histoire naturelle, est élu à la Société Royale du Canada et à plusieurs autres fonctions d’importance. En 1930, il fonde l’Association du Jardin botanique de Montréal et obtient l’appui du maire Camilien Houde et des fonds de la ville de Montréal pour créer son jardin botanique.
Marie-Victorin entreprend les travaux et convainc le gouvernement du Québec de « contribuer ». En 1938, il est en mesure d’en ouvrir au public deux sections, le jardin économique et le jardin des plantes annuelles. Il voyage à travers le monde pour participer à des congrès, des rencontres, des conférences. Ses recherches sur la systématique, la phytogéographie et l’écologie de la flore du Québec lui valent une réputation internationale. Il est membre d’innombrables sociétés scientifiques et reçoit de nombreux prix et décorations, dont une qui lui est décernée par le roi d’Angleterre. En 1944, il est légèrement blessé dans un accident d’automobile et meurt d’une syncope à l’hôpital de Saint-Hyacinthe. Ses obsèques auront lieu au Mont-Saint-Louis.
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