Le commerce voisin de la shop est « le magasin de bonbons », un pâle équivalent de l’un de nos « dépanneurs » d’aujourd’hui. Il est tenu par Monsieur Gauthier, un vieux bonhomme qui vend pour une cenne un petit sac de papier brun rempli de bonbons. Monsieur Gauthier appartient à une famille entreprenante de ce quartier de Verdun. Elle a fait sa marque dans le développement immobilier en construisant plusieurs pâtés de maisons, dont ceux de la rue Manning où vit la famille. Tous les enfants l’aiment bien et lorsque Jean-Claude se fait remettre en cadeau une «cenne », ou une « grosse cenne » ou encore un « gros deux cennes » pour de menus travaux ou des courses, il va chercher chez Monsieur Gauthier son sac de bonbons à une cenne. La monnaie anglaise circule sur le marché canadien. Le half penny est la « grosse cenne » et le penny est le « gros deux cennes ». En cette fin de 1938, M. Gauthier vend pour une cenne chacun : un sac de chips, un sac de peanuts, deux fouets de réglisse noire ou rouge, ou cinq cartes de baseball avec palette de gomme. Un sling shot coûte un « gros deux cennes », La Presse coûte trois cennes et le lait cinq cennes la pinte.
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