Le créanciale
Le «carnet de pèlerin» (ou credencial en espagnol, ou encore créanciale en français) est délivré par les services du pèlerinage de la Cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle En France, la distribution se fait par les évêchés, les paroisses et l’Association de Coopération Inter-Régionale. Les pèlerins peuvent faire étape dans des gîtes et des monastères jalonnant le parcours et faire estampiller leur carnet certifiant leur passage.
Le compostela
À l’arrivée à destination, le randonneur-pèlerin en possession du créanciale, obtient un certificat attestant qu’il a bien effectué le pèlerinage. C’est le certificat « compostela », rédigé en latin (voir celui d’Armand Vignau à gauche), remis par le bureau des pèlerinages. Il atteste que son détenteur a fait le pèlerinage pour venir se recueillir sur le tombeau de l’apôtre Jacques.
La condition est d’avoir parcouru au moins les 100 derniers kilomètres à pied (ou 200 km en vélo) et de les avoir fait valider sur leur créanciale. Une conséquence de cette règle, considérée comme injuste, est que le pèlerin venu de Berne ou Helsinki qui s’arrête, fatigué, à 120 kilomètres de Santiago et termine en autocar n’ait pas droit à la compostela.
Les randonneurs, plus attachés à la laïcité, se contentent d’un crédenciale qui ouvre droit au même compostella, selon les mêmes règles.
Le symbole
Les pèlerins avaient pour coutume de rapporter puis de se voir remettre comme témoignage de leur voyage des coquilles de pectens, qu’ils fixaient à leur manteau ou à leur chapeau, d’où le nom de « coquilles Saint-Jacques » donné par la suite à ces mollusques. La coquille Saint-Jacques était le signe qu’à l’issue du voyage c’était un homme nouveau qui rentrait au pays.
La coquille deviendra l’un des attributs reconnaissables du pèlerin avec la gourde (sorte de courge évidée et séchée) nommée aussi calebasse, la besace (sorte de sacoche en cuir), le bourdon (gros bâton de 2 mètres de haut environ pour s’appuyer lorsque la fatigue se fait sentir ou se défendre contre les brigands ou les animaux)) et le chapeau à large bords pour la protection contre le soleil et la pluie .
Les jacquets ramassaient la coquille aussi sur les plages de Galice et les ramenaient chez eux, comme preuve de l’accomplissement d’un vœu et comme souvenir. De plus, ils pouvaient en acheter à Compostelle sur le parvis de la cathédrale…
Aujourd’hui, c’est la coquille qui est devenue le symbole du pèlerinage. De plus en plus, les pèlerins la portent fixée au chapeau ou à la cape. Elle est également sculptée sur la plupart des statues de l’apôtre pour le rendre reconnaissable.
Pourquoi la coquille ? On ne le sait pas exactement : dans l’Antiquité, les coquillages au sens large étaient des symboles d’amour et étaient censés protéger de la sorcellerie, du mauvais sort, de toutes sortes de maladies. Mais y a-t-il un symbole chrétien ?Il semble quelle date du début du XIIe siècle. La coquille ramenée par un pèlerin italien qui fit disparaître, au dire du Liber Sancti Jacobi, par simple attouchement, l’énorme goitre dont était affligé un chevalier d’Apulie dans lamême période.
Une autre légende raconte qu’ un prince, précipité dans les flots par un cheval emballé, en aurait été retiré par Saint-Jacques et en serait sorti, couvert de coquilles, qui depuis, portent son nom.
La coquille fut même gravée dans la pierre sur les frontons ou les chapiteaux des églises qui servaient d’étapes aux pèlerins.
Des coquilles en bronze sont incrustées dans les voies piétonnières des villes espagnoles pour faciliter le trajet des pèlerins à travers les cités.
Les chemins sont balisés par des représentations de la coquille Saint Jacques à l’ancienne, mais de plus en plus stylisé moderne par un logo jaune et bleu (itinéraire culturel européen) ou un double trait rouge et blanc lorsqu’ils sont repris par un tracé GR (Grande Randonnée)
La colonne Saint-Jacques
Le bas de la colonne St-Jacques à la cathédrale de Saint Jacques de Compostelle est l’endroit où les pèlerins viennent se prosterner et la toucher pour marquer la fin de leur pèlerinage. La vieille pierre usée témoigne du temps, tout comme celle des pieds de la « pieta » de Michaelangelo à Saint Pierre de Rome.
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