RengagementLe 15 février 1946, Armand est rengagé pour 2 ans, et le 22 février, il est muté au 3e Bataillon du 3e Régiment d’Infanterie Coloniale à Thudaumot, comme chef de la Section de Mitrailleuses et Mortiers de la 10ème Compagnie, Sous-Secteur de Hanoi, Quartier du Blocus.
Au 13e siècle, la ville d’Hanoï (alors un simple amas d’étroites allées et de petites rues) était divisée en 36 rues. Cela se passait un peu comme en Europe à la même époque: chaque commerce, corporation d’artisans pris possession d’une rue et lui donna le nom de son activité. Une des choses que l’on remarque en se promenant dans la vieille ville, c’est que toutes les rues portent le nom de Hàng, qui veut dire marchandise en Vietnamien. La rue des fabricants de bouteilles, par exemple s’appelle Hàng Chai, la rue de la soie, Hàng Gai, etc….
Un poste de surveillance dans les rizières. Le carré blanc qui est sur le dessus de la paillote est la carte géographique de la région de Hanoï qui ne le quittait jamais.
Traversée hasardeuse de la Rivière Claire au Tonkin: mulets nageant en tête, hommes dans la chaloupe tirée à la main par câble reliant les deux rives.
Taillo «pour tailleur» et son épouse qui lui servaient de valet/et bonne à tout faire.
Sa première mission
: Le quartier du blocus.Les Viet Minhs, qui avaient laissé dans la ville annamite leurs troupes d’élite composées essentiellement de volontaires de la mort, comparaient volontiers la lutte âpre et serrée qui s’engagea dès le premier jour, à celle de STALINGRAD.Après un siège de 60 jours, commencé le 20 décembre 1946 et qui a pris fin le 18 février 1947, la ville annamite de Hanoï a été entièrement occupée par nos troupes.Toutes proportions gardées, ces combats de rues, cette guerre de mines et de contre-mines, ces prises de blocs, cette mort que l’on frôlait à tout instant, présentaient bien tous les caractères d’une guerre sans merci où deux volontés sont en présence immédiate, où les adversaires font preuve à la fois d’un froid courage et d’une ruse toujours en éveil.Mais à la différence de STALINGRAD, ce sont les assaillants qui ont triomphé des défenseurs.Par une série d’actions toujours victorieuses, ils ont resserré étroitement le blocus ne laissant aucun répit à leurs adversaires.Le 31 décembre 1946, poussée en avant de la rue Maréchal Joffre à la place de l’Olympia.Le 7 janvier 1947, prise de la Pagode du Petit Lac.Le 18 janvier, alignement sur la rue des Pipes et la rue de la Citadelle.Le 23 janvier, prise des Blocs B, C, E, F, G, I, et M.
Le 28 janvier, à la suite de l’action extraordinairement vigoureuse menée dans le Bloc G, du 24 au 28 janvier, les Blocs J, K, et L, tombent entre nos mains, l’adversaire effrayé ayant jugé plus sage de les évacuer.
Deux jours après, occupation du Bloc H, qui n’est plus qu’un amoncellement de ruines. Ainsi, tous les objectifs que le Commandant du Blocus s’était fixés le 23 janvier sont atteints.Le 10 février, c’est la prise du Bloc D, I, et l’alignement de nos P. A. sur la rue des Ferblantiers.Le 14 février 1947, une opération de grande envergure, avec le concours de toutes les armes, et l’appui d’éléments d’infanterie étrangers au Blocus: C. A. C. du 6ème Régiment d’Infanterie Coloniale, G. B. T., parachutistes, et dirigée par le Commandant du Blocus, permet de s’emparer des Blocs 2. 3, 4, 5, et 6, et de nous aligner sur la rue du Cuivre, la rue Jean Dupuis et la rue des Nattes en Jonc.Le Commandant du S/Quartier « C » poursuivant ses actions efficaces et incessantes s’empare dans les journées des 14, 15, 16 et 17 février de cinq blocs et aligne ses P. A. sur la rue des Médicaments, pendant que le Bloc I tombe entre nos mains.
Enfin, le 18 février, c’est la reddition des derniers blocs et voici ce qu’en dit le Commandant du Blocus.
Tous ceux qui, officiers, sous-officiers et hommes de troupe ont pris une part effective à cette lutte, ont prouvé qu’ils étaient aptes à participer à n’importe quel combat, à n’importe quelle action et le Lieut-Colonel Commandant le Blocus est fier d’avoir commandé une telle troupe, de tels hommes qui se sont montrés les égaux des meilleurs.
Hanoï, le 19 février 1947,
Le Lieutenant-Colonel Tutenges, Commandant le Blocus.
Drapeau qui était dans la bibliothèque de Hô Chi Minh et qui lui avait été offert par ses Compagnons de route.
Dnné à Armand par un de ses hommes
Ce qui veut dire: Hommage (reconnaissance) des aires (ensembles) culturelles du Nord-Vietnam digne de la patrie (sous-entendu à toi digne)
Traduit par Patrick Fermi.
Aux hommes méritant de ce pays, par l’ensemble culturel du Nord, respectueusement dédié.
Traduit par Tuyet
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