le 15 août 2002


Ce dialogue touche la situation des arabes aux USA après le 11/9, les politiques américaines en rapport avec les pays arabes et la situation du parti conservateur canadien.

Le 15 août 2002

Mansour: S’il y a quelqu’un qui a du mérite dans cette conversation à bâtons rompus sur des sujets aussi divers que la situation politique en Algérie, en Europe, en Amérique du nord et surtout au Proche-orient, c’est bien toi, surtout en me poussant toujours à réfléchir davantage aux problèmes que nous observons à travers le monde et en invitant d’autres gens à participer à nos conversations. C’est toi en fin de compte qui petit à petit es en train de permettre à l’oiseau de faire son nid. Et je t’en remercie profondément. Je crois dur comme fer au fameux dicton: » de la discussion jaillit la lumière ».

Claude: Merci de tes commentaires. Je considère que tes commentaires méritent d’être connus, et voilà pourquoi je le fais. La situation en Palestine est tellement tragique et nous Canadiens sommes tellement sous le joug des médias américains que je juge important de diffuser à mes proches amis tes points de vue que personnellement j’apprécie et considère comme beaucoup plus proches de la réalité que tout le colportage médiatisé qui nous est imposé.

Mansour: Pour ce qui me concerne personnellement, il est vrai que j’ai déjà vécu une grande partie de ma vie aux USA, mais je ne peux pas tout de même oublier que je ne suis citoyen américain que depuis quelques années à peine. Je ne pense pas que j’ai le droit moral de me plonger dans une bataille politique dans ce pays, que j’admire beaucoup mais qui a aussi d’énormes défauts. De plus, je t’informe que l’association des arabes Américains malgré tous ses efforts depuis déjà la guerre du golf ne trouve aucun moyen adéquat de pénétrer les masses media américaines. Il est vrai que le président actuel de cette association avait des relations très amicales avec Clinton quand ce dernier était à la Maison Blanche, mais depuis que ti-Bush est au pouvoir toutes les portes du pouvoir lui sont fermées. Et si une personnalité forte comme Zoghbi est incapable de se faire entendre par la presse américaine, comment veux-tu que moi, tout petit dans mon coin de la Virginie puisse me faire entendre par cette presse aussi muselée que celle de l’ancien bloc soviétique.

Claude: Voilà le drame et tu l’exprimes bien. Le point de vue arabe n’est pas écouté et surtout pas compris par l’intelligentsia à têtes blanches de ti-Bush. C’est une autre grande différence avec l’ex-président Clinton qui pendant 8 ans, a permis aux USA de connaître une prospérité inouïe et une ère de relations internationales des plus normales et respectueuses des droits des pays du monde. Aujourd’hui, avec Cheney, Rumsfeld et les autres, ti-Bush s’est choisi des conseillers d’une autre ère qui cherchent à recréer la tension de la période de la guerre froide. Le malheur c’est que ce président, au quotient intellectuel de toute évidence pas assez élevé, écoute fiévreusement ces tristes personnages aux histoires de «bonhomme sept-heures» et les croit. J’espère ardemment que les démocrates se réveilleront et commenceront à lever le voile sur ce triste président.

Mansour: Aujourd’hui tu as seulement le droit de te faire entendre si tu hais l’arabe et rien d’autre. Les actes terroristes de septembre dernier ont vraiment lâché tous les chiens d’Amérique contre tout ce qui est arabe. Dimanche dernier, j’ai vu à la télé les fameux «sunday morning round tables». Aussi bien ABC que NBC ont consacré une bonne partie de leur programme à soit-disant analyser les conséquences du dernier rapport de la Rand Corporation sur les relations futures entre les USA et l’Arabie saoudite. Il faut voir tout le venin exprimé sans aucun remords vis-à-vis de non seulement l’Arabie saoudite qui à ma connaissance a toujours été le plus grand allié des USA, mais aussi vis-à-vis de tous les pays arabes en général. Il n’y avait pas un seul commentateur ou «egg head» qui avait le courage de rappeler au public américain que c’est l’Arabie saoudite qui était venue à l’aide de l’Amérique durant les crises pétrolières dans le passé, et que c’était ce même pays qui avait permis aux troupes américaines de lancer leur guerre du golf à partir de leur territoire, et de ce fait avait permis à l’Amérique de faire une guerre sans pratiquement perdre aucun de ses soldats.

Claude: Je te donne complètement raison même si je n’aime pas ce régime de l’Arabie Saoudite. N’est-ce pas lui qui a financé et finance toujours le mouvement islamiste depuis ses premiers moments alors qu’il s’identifiait sous le vocable des «frères musulmans»? N’est-ce pas lui qui finance les groupes de tueurs islamistes qui terrorisent l’Algérie et tuent quotidiennement des dizaines, sinon des centaines d’innocents, femmes et enfants algériens? N’est-ce pas lui qui a financé la gang de Ben Laden? N’est-ce pas lui qui par son système impérial et royal empêche toute démocratie dans ce pays, et qui malgré cela a reçu depuis toujours l’aval hypocrite des USA qui se veut le plus grand dénonciateur des excès des dictatures du monde? Du côté des américains, je suis surpris que les journalistes-commentateurs aux médias ne montrent pas plus d’objectivité et ne se sont pas capables d’indépendance d’esprit. Où sont les journalistes de jadis qui savaient faire la part des choses et ne pas être que les porte-parole des campagnes médias de la Maison-Blanche? Les USA ont réellement changé depuis l’après-guerre du Vietnam. Je vois dans toutes ces inconsistances des signes d’un début de décadence qui pourrait signifier que nonobstant sa force, sa richesse, sa grandeur, ce pays est sur une pente descendante annonçant éventuellement la fin de son influence prédominante dans le monde. Le bon sens est le bon sens! La vérité est la vérité! Cela est incontournable. Le gouvernement américain semble avoir oublié cela!

Mansour: Et pas plus tard qu’hier nous apprenions que tous les «business» appartenant aux arabes ( qu’ils soient ici depuis plus d’un siècle ou pas) ou même tout simplement à des musulmans sont régulièrement considérés comme des conduits au terrorisme aux USA et donc sont toujours sous surveillance du département de la justice du pays. Apparemment c’est aux arabes et plus généralement à tous les musulmans d’Amérique de prouver leur innocence, alors que la justice américaine était basée sur le principe fondamental que tout individu est innocent jusqu’à preuve du contraire.

Claude: Tu frappes le clou sur la tête et c’est ce que j’ai pensé lorsque ti-Bush a affirmé, il y a quelques jours, que c’est à Saddam Hussein de démontrer qu’il n’est pas celui que les USA dénoncent. Cela m’a fait dire, ce que tu affirmes, que la présomption d’innocence semble avoir changé avec le cow-boy ti-Bush. C’est maintenant à l’accusé de démontrer son innocence et non à l’accusateur. Quel changement ! Quant à la décision des Américains de considérer tout ce qui est arabe comme potentiellement dangereux, je crois que cela découle de la frénésie anti-arabe constamment alimentée par ti-Bush et dans laquelle le peuple américain est tombé. Malheureusement pour les Arabes, seul le temps est leur allié face à ce problème. Il leur faut attendre que les effets de 11/9 s’amenuisent et que ce président soit remplacé. Heureusement les Arabes aux USA disposent maintenant de beaucoup de votes aux élections. Je crois que cela pourra faire éventuellement une différence dans quelques états car je prévois que ce vote sera fort majoritairement anti-Bush.

Mansour: Mais cette justice ne doit pas s’appliquer à des gens comme les arabes, même s’ils sont ici depuis des siècles ! Après tout, les arabes ne savent pas ce que doit être la justice universelle et démocratique ! Ce n’est pas dans leur culture, n’est ce pas ! Malgré tout cela, est ce que je peux vraiment condamner le comportement des administrations et du peuple américains, je ne pense pas. Toutes les nations du monde ne reconnaissent que le pouvoir du rapport des forces en jeu. Et si les arabes sont dans cette situation aujourd’hui aussi bien chez eux au Moyen-orient qu’à l’intérieur même de cette société américaine, c’est en grande partie de leur faute. À ce jour ce peuple, divisé en petites nations, et honteux de son passé, n’arrive pas encore à relever son échine et exiger de se faire respecter.

Claude: Oui, tu as raison, et nous en avons discuté longuement dans nos échanges passés. Il me semble que les gouvernements fantoches de l’Arabie seront renversés et remplacés, à plus ou moins long terme, par des gouvernements démocratiques. Je vais peut être te surprendre, mais je crois que ce temps approche, car l’humiliation actuelle que connaissent les peuples de ces pays arabes faces d’un côté à l’arrogance de Israël et des USA pour leur race, et de l’autre la faiblesse de leurs gouvernements respectifs vis-à-vis toutes ripostes raisonnables à ces insultes constantes, me fait penser qu’une réaction fondamentale germe dans l’esprit des arabes bien-pensants et chez les peuples en général, et que cela ne peut qu’éclater à court ou moyen terme. Il y a une limite à tout!

Mansour: Et tant qu’il ne fera pas le pas de se faire respecter, il continuera à subir toutes les conséquences de son manque de vision et de courage. Israël n’a pas été créé grâce a la bénédiction de la chrétienté en général. Il s’est créé grâce à toute la diaspora juive à travers le monde entier qui a œuvré pendant des siècles dans l’ombre pour sauvegarder son héritage culturel et finalement se donner les moyens de se défendre contre tout le reste du monde. Les arabes n’ont même pas à traverser le désert que la diaspora juive a traversé. Ils sont tout de même des nations qui théoriquement sont indépendantes. A l’intérieur de ces nations, les arabes peuvent tout de même d’abord créer des gouvernements représentant effectivement les intérêts du peuple et petit à petit essayer de recouvrer leur dignité à travers le reste du monde. La démocratie doit être le premier objectif de tous les peuples arabes, car ce n’est qu’à travers un tel système politique qu’ils pourront enfin s’exprimer librement et construire leur avenir sans ingérences ou manipulations internes ou externes.

Claude: Je suis en accord total avec toi. Comme je le disais précédemment dans ce message, et dans d’autres, tout ce qui arrive actuellement ne fait qu’accélérer le processus pour la création de gouvernements démocratiques, autonomes, indépendants et capables de bien représenter les aspirations des grands peuples arabes.

Mansour: Or que se passe-t-il dans tout le monde arabe d’aujourd’hui ? Nous avons des dictatures de toutes natures d’un pays à l’autre, et rien ne bouge dans ces sociétés, à l’exclusion de l’Algérie, qui ne fait que bouger depuis 1954, sans pour autant aboutir à un régime réellement démocratique. L’Égypte avec ses 60 ou 70 millions d’habitants vit toujours comme si elle a été chloroformée à jamais. L’Irak et la Syrie subissent la dictature militaire semblable à celles des régimes d’Amérique latine depuis plus de 3 décennies et leurs peuples ne font rien pour se débarrasser de ces dictatures. Les royautés arabes ne sont guère meilleures. Les femmes en Arabie saoudite ne peuvent toujours même pas conduire une voiture et les soi-disant parlements ne sont que des «rubber stamps» des monarchies au service des Anglais ou des Américains, qui les ont installés dès le départ. Même la Tunisie qui est toujours présentée par la presse occidentale comme le symbole de la tolérance dans le monde arabe a trouvé le moyen d’élire son président à 99.75% des suffrages exprimés. Et le taux de participation à ces élections a dépassé toutes les normes de décence. Mais Zine El Abiddine, ancien membre de la CIA, est aujourd’hui une fois de plus plébiscité par son peuple et aucune presse occidentale n’a réellement crié au scandale. Ne parlons pas du silence de tous les gouvernements occidentaux face à cette mascarade. Bouteflika a été félicité par tous les gouvernements occidentaux pour avoir organisé des élections législatives » indépendantes et libres ». Ils ont oublié de rappeler que le taux de participation à ces élections a été moins de 30% et que toute la Kabylie n’a pas voté du tout. Mais apparemment le gouvernement de ti-Bush, avec la bénédiction de Tony Blair en particulier, qui fait la guerre aux Afghans au nom de la démocratie, et semble se préparer pour une nouvelle guerre en Irak pour les mêmes raisons, trouve tout de même que la Tunisie, l’Algérie, le Maroc et l’Égypte baignent dans une démocratie que même l’Amérique n’a pas encore atteint. Quelle honte pour toute l’humanité.

Claude: Voilà une belle description réaliste de la situation actuelle dans ces pays arabes. Lorsque que l’on connaît un peu ces pays, comment croire à ces discours-mascarades qu’offrent les USA et l’UK. Oui, ce serait une honte pour l’humanité si tous les pays de la planète croyaient les dires de ti-Bush et de sa marionnette Blair, mais heureusement comme nous l’a démontré un récent vote des Nations-Unies, la très grande majorité des nations maintiennent un vision réaliste de la situation et ne se font pas embarquer par la propagande républicaine-américaine et fausse-gauche british. Ce qui me soulage le plus, c’est de constater que les pays de la communauté européenne commencent à prendre de plus en plus de d’indépendance politique avec les USA. Cela me démontre qu’enfin on peut espérer que la CE se donnera des politiques internationales communes pour chacun de ses pays-membres. Je crois que cela fera une très grande différence dans le rapport de forces mondiales.

Mansour: Mais parlons un peu de ton beau pays, le Canada. Tu sais que nous n’avons pas beaucoup d’informations concernant le Canada dans la presse américaine. Apparemment le Canada est tellement acquis aux intérêts des USA, qu’il ne mérite plus l’intérêt public américain, du moins du côté de la presse américaine. Mais à ma surprise, j’ai enfin trouvé un article intéressant concernant le Canada hier dans le Washington Post. Il paraît que le chef du parti conservateur, Clark, je pense, a finalement décidé d’abandonner son poste de chef de ce parti. Mais l’article a été un peu plus loin dans son analyse de cette décision apparemment inattendu, vu que Clark n’a après tout que 63 ans. Il a exactement mon âge, tu te rends compte. Dans cet article, le Washington Post se demande si les conservateurs peuvent s’allier à cette alliance de l’opposition formée par les partis de droite de l’ouest du Canada. Apparemment, même Clark affirme que le parti conservateur canadien n’a rien de commun avec cette alliance qui a des valeurs économiques et sociales en particulier totalement différentes du parti conservateur. Je t’avoue que je ne connais pas grand chose de cette alliance des provinces occidentales du Canada Je sais tout de même que les conservateurs de ces provinces ont toujours été contre toutes concessions vis-à-vis des revendications québécoises. Je voudrais que tu m’éduques un peu à ce sujet. Je ne sais même plus si ce que je vais dire a un sens ou pas. Mais si ma mémoire est assez bonne, je pense qu’il y a toujours eu des tentatives de certaines provinces canadiennes de l’ouest de se séparer tout simplement du Canada et de se joindre aux USA. Est-ce que c’est le but inavoué de cette alliance antiquébécoise de l’ouest.

Claude: Joe Clark, ex-premier ministre, est redevenu il y a quelques années le chef du parti progressiste-conservateur, le parti que j’ai toujours appuyé. Ce parti a connu sa descente aux enfers, suite au leadership de son chef Mulroney qui a gagné majoritairement deux élections générales au Canada. Ce parti qui a toujours été un des deux grands partis du Canada, l’autre étant le parti libéral, a été à la base de la confédération canadienne, et le premier gouvernement lors de la création du pays en 1867. Mulroney a été, je crois, un très bon premier ministre, mais a laissé le parti avec 14% d’appuis dans les sondages au moment de sa démission alors qu’il se situait à 42-45% lorsqu’il en est devenu le chef. Son gouvernement a favorisé des révoltes internes et la création d’un parti d’extrême droite dans l’ouest canadien, ex-château fort des progressistes-conservateurs. À cela, s’est ajoutée la création du Bloc Québécois, pendant fédéral du parti séparatiste au pouvoir au Québec, qui a gagné plus de 50 comtés lors des élections générales. Le parti progressiste-conservateur n’a eu que peu de votes et quelques députés. À mon point de vue, c’est simplement honteux d’avoir laissé ce grand parti canadien diminuer d’importance ainsi aux yeux des Canadiens. Clark a osé revenir et a cherché à refaire les forces du parti. Il a réussi en partie, mais la tâche est difficile. C’est à la surprise générale qu’il vient de décider qu’il n’est pas l’homme de la situation. Clark était pourtant reconnu comme le chef de parti le plus efficace à la Chambre des communes et le meilleur pour poser des questions pertinentes au PM Chrétien. Il a ainsi réussi à démasquer une série de scandales financiers qui depuis affligent le gouvernement libéral. J’ai beaucoup d’admiration pour Clark et j’en ai toujours eu, mais il est d’une honnêteté déroutante.

Par exemple en 1982, alors qu’il était chef du parti et devenu chef d’opposition après avoir perdu un vote comme Premier ministre à la chambre des communes, il a connu une période de contestation au sein du parti. Il avait défait celui-ci lors du congrès au leadership quelques années auparavant. Clark a donc décidé de demander un vote de confiance sur son leadership au congrès national du parti qui suivit. Il a obtenu 68% d’appuis. Mais, à la surprise générale, il a annoncé sa démission en disant que ce n’était pas suffisant, qu’il espérait 70%, et qu’il réclamait dans l’intérêt du parti un nouveau congrès au leadership et qu’il serait à nouveau candidat pour se succéder. Évidemment, il a été défait par Mulroney et celui-ci est devenu, par la suite, PM pour deux mandats. Or Clark, ces jours derniers, a répété le même scénario, en disant que c’était dans l’intérêt du parti qu’il démissionne, alors que de toute évidence il est le meilleur, et de loin, dans les circonstances actuelles. Il semble manquer de la fibre qui fait les grands leaders.

Le parti progressiste-conservateur de Clark, et celui-ci particulièrement (il est de l’Ouest canadien), sont ouverts au Québec. Même plus que les libéraux de Chrétien. Le nouveau parti l’Alliance Canadienne est composé principalement de «red-necks» qui ne veulent rien savoir des revendications d’égalité et d’autonomie du Québec. Ce parti cherche à s’allier, pour des raisons électorales évidentes, avec le parti progressiste-conservateur. Clark a toujours refusé, et je crois avec raison, car il ne veut rien savoir des politiques xénophobes de ce parti.

Je ne crois pas que les Canadiens de l’Ouest veulent réellement se séparer du Canada. On a entendu souvent cette suggestion car ils disent que le gouvernement du Canada est dirigé par l’Ontario et le Québec et qu’ils sont toujours hors circuit lors des décisions importantes. Cela n’est pas sérieux. Ils sont les moins taxés du Canada, les plus prospères et connaissent une poussée démographique hors de l’ordinaire. Il faut cependant reconnaître que le Québec est très loin pour eux, plus de 3,000 miles, et qu’ils s’impatientent devant les revendications constantes qu’ils entendent du Québec en rapport avec une plus grande autonomie et une indépendance politique. Ils ne comprennent pas le Québec et ne le comprendront jamais.

Le parti de l’Alliance Canadienne ne veut pas se retirer du Canada ou s’allier avec les USA. Il veut le pouvoir au Canada. Mais il ne peut réussir car la majorité des Canadiens ne votera pas pour un parti régional et sectaire. Voilà pourquoi il cherche à s’allier au parti progressite-conservateur qui a des racines dans toutes les provinces et qui, même s’il est peu représenté sur le plan national, dirige de nombreux gouvernements des provinces du Canada dont l’Ontario, l’Alberta, et le Nouveau-Brunswick.

Il est possible qu’une fusion du parti progressiste-conservateur et celui de l’Alliance se concrétise après le départ de Clark et avec un nouveau chef. Mais je prédis que ce nouveau parti perdra beaucoup d’appui, dont ton humble serviteur, s’il ne peut présenter un programme qui tient compte de la réalité canadienne.
A bientôt mon ami.