Cette conversation couvre le sujet des Jeux Olympiques et particulièrement ceux d’hiver.
26 février 2006
Mansour: Mon cher ami. Tu vas certainement croire que je commence à perdre la boussole, mais tu sais que je prends souvent la tangente dans mes réflexions que je partage avec toi.
Claude: Je ne suis absolument plus surpris de ce que tu me dis. J’aime bien te lire.
Mansour: Pour moi cesolympiades ne m’ont fait que confirmer dans mes croyances profondes du principe général de cohérence globale que j’ai adopté durant les études supérieures en économie. Mais ce principe ne s’est pas limité aux activités économiques d’une société ou d’une autre, mais il reflète tous les comportements des différentes sociétés du globe. Il n’y a pas de société qui peut avancer dans un secteur ou une activité et se mettre en retard dans toutes les autres activités qui font d’une société une entité vivante.
Claude: Je suis en accord avec toi de façon générale. Mais il y a toujours des exceptions.
Mansour: Tout d’abord les résultats de ces olympiades ont une fois de plus démontré que les sociétés les plus stables et les plus sures de leurs avenirs n’ont pas a avoir peur des monstres comme les USA ou la Russie par exemple. Le Canada avec un population moins du dixième des USA a tout de même obtenu presque autant de médailles que les USA. Mieux encore les pays comme la Hollande, l’Autriche ou la Norvège ont donné une leçon à la France et l’Angleterre par exemple. Et ce n’est pas un hasard à mon avis. Ces petits pays sont a l’aise dans leur peaux alors que les sociétés américaines, anglaises ou françaises semblent se noyer dans un marasme complexe d’identité socioculturelle. Le seul grand pays occidental qui a réussi a tirer son épingle du jeu dans ces olympiades est l’Allemagne. Et pourtant la société allemanden’a rien a se vanter pour le moment surtout avec son nouveau chancelier qui se montre plus royaliste que le roi pour tout simplement avoir les accolades américaines. Le chômage en Allemagne est toujours un des plus élevés dans toute l’Europe. Mais comme on dit souvent en science c’est l’exception qui confirme la
règle, je présume.
Claude: Je crois que tu mêles beaucoup de choses. Toutes les sociétés que tu viens de mentionner sont des sociétés riches. Cela veut dire pour le sport d’élite, il y a de l’argent disponible. Le Canada a bien réussi dans ces olympiades parce que nous faisons un effort très spécial pour nos athlètes qui ont une capacité olympique. Des programmes à long terme sont établis, les meilleurs athlètes choisis, les plus grands coachs engagés et les infrastructures construites si elles n’existent pas. Je te donne comme exemple les courses en patin sur patinoires d’arénas ou sur le grand ovale. Ces sports ne sont pas pratiqués par les Canadiens qui pourtant ont tous dès leur jeune âge une paire de patins. On joue au hockey avec nos amis ou patinons pour le plaisir sur les rivières gelées, sur les patinoires extérieures ou dans les arénas. Je dirais que la majorité des Canadiens sait patiner plus ou moins mais cela n’a rien à voir avec la course comme on la voit aux olympiques. Nous avons eu l’opportunité d’avoir les jeux d’hiver de Calgary. À cette occasion nous avons construit bâtiment avec un grand ovale, un projet exceptionnel, et une piste de descente pour les bobsleighs. Avec cet équipement nous pouvons entraîner des jeunes qui se montrent intéressés à apprendre ces sports. C’est pour cela que nous avons de bons patineurs et de bons bobsleighers. Les USA ont aussi de tels équipements, mais le coureur noir qui a gagné deux médailles d’or aux courses de patins est venu s’entraîner à Calgary. Il est certain qu’en Algérie on ne peut trouver des gens qui pratiquent de tels sports. Par contre, un jour peut être, un enfant d’un immigré Algérien au Canada s’y intéressera peut être et tu verras alors qu’il sera aussi bon que n’importe quel autre athlète de n’importe quelle société. Les Allemands ont une longue expérience de la compétition et de l’entraînement intensif. Permets-moi de te rappeler le temps de l’Allemagne de l’Est qui mettait tous ses efforts dans ses athlètes olympiques pour démontrer au monde la supériorité de son régime politique. Elle a remporté un nombre record de médailles même si elle n’était que la moitié de l’Allemagne. Cela démontre bien que des projets de développement pour les élites sportives apportent aux Olympiques des médailles. Le Canada s’est donné comme mission de dominer les prochains jeux d’hiver à Vancouver. Tout ce qui sera nécessaire pour monter sur la plus haute marche du podium sera faite. Nous voulons être le premier pays. Cela est commencé et le résultat que nous venons de connaître le démontre. On verra bien.
Mansour: Mais si j’ai été tenté de partager mes pensées incongrues concernant ces olympiades c’est parce que dans le passe je t’avais parlé de la différence entre le développement tout azimut de la Chine et des réalisations économiques de l’Inde. N’est ce pas tout de même significatif que la Chine ait réussi à mettre en place tout un système pour développer un sport, qui n’est pas culturellement chinois, en quelques années seulement et se trouve aujourd’hui mieux placée sur le podium des olympiades qu’un grand nombre de pays européens comme la France ou l’Angleterre.
Claude: À mon avis la Chine, qui a un réservoir d’athlètes potentiels incroyables, veut démontrer, tout comme les ex pays derrière le rideau de fer l’ont fait, la supériorité de son régime. Je ne serai pas surpris si elle finit première aux prochains jeux d’été de Beijing. L’Inde n’a pas cette motivation. C’est un régime démocratique qui a d’autres chats à fouetter pour monter sur le podium mondial de l’économie. Si l’Inde voulait imiter la Chine elle le ferait et réussirait, mais ce n’est pas le cas.
Mansour: Oui, il n’y avait pas un seul sportif indien à ces olympiades. Est-ce que la Chine a plus de neige chez elle que l’Inde avec toutes ses montagnes de l’Himalaya chez elle.
Claude: L’élite olympique n’a rien à voir avec l’épaisseur de la neige.
Mansour: Le Maroc, l’Algérie, le Liban ont certainement plus de stations de sports d’hiver que la Turquie et pourtant il n’y avait que la Turquie qui avait un seul représentant dans ces olympiades (qui m’a émerveillé entre parenthèses).
Claude: Je gagerais que dans ces pays il n’y a pas d’argent pour bâtir une élite sportive de jeux d’hiver. Je suis certain que ce serait possible et qu’ils pourraient y avoir quelques compétiteurs si les gouvernements voulaient être représentés. On a vu l’Algérie et le Maroc produire des athlètes de qualité supérieure aux dernières Olympiades d’été. Même la petite île des Caraïbes, la Jamaïque a présenté aux derniers jeux d’hiver une équipe de bobsleigh (qui s’entraînait à Calgary) et dans ce pays la température ne descend jamais en bas de 20 degrés.
Mansour: Je soulève tous ces problèmes de représentations à ces olympiades pour une fois de plus te montrer à quel point les sociétés arriérées qu’elles soient indiennes ou arabes sont encore très loin de faire la transition fondamentale vers le 3ième millénaire.
Claude: Je suis surpris que tu qualifies ces sociétés d’arriérés. Ce sont de grands peuples, qui ont donné beaucoup au monde aux points de vue culturel, scientifique et commercial et qui possèdent des populations immenses, intelligentes avec beaucoup de potentiel. D’ailleurs, tu me disais, il n’y a pas tellement longtemps que le tour des Arabes viendraient dès qu’ils auront retrouvés leur unité de pensée. Je le crois et ils sont plus près que tu l’imagines. Il y a de la justice sur la terre et l’histoire nous démontre que chacun brille à son tour sur le podium mondial.
A très bientôt.
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