28 mars 2011


Cette conversation porte sur la loi 101 au Québec et le coût de la langue française.

le 28 mars 2011

Mansour : J’ai lu très attentivement tes commentaires concernant le cout de la langue française et j’ai été un peu déconcerté par tes conclusions apparentes.

Il ne fait pas de doute que les canadiens anglophones nés et enracinés dans la province de Québec se retrouvent dans une situation où ils devaient s’adapter au nouveau : Québec ou prendre la valise (comme disaient les pieds noirs en Algérie, a la fin de guerre de libération). Mais ce qui m’a étonne c’est que tu n’as pas soulève les raisons réelles de l’émigration anglophone du Québec. A mon avis, les transformations économiques à elles seules ne peuvent pas expliquer cette fuite du Québec. Il ne fait pas de doute que le conflit culturel, ancestral, entre les anglophones et francophones, » is live and well » à ce jour. Les anglophones n’ont encore pas accepte la récupération de la culture française au Québec.

L’invasion des asiatiques de toute l’Amérique du nord est a mon avis renforcée par les lois d’immigration aussi bien aux USA qu’au Canada. N’est-il pas vrai qu’il faut plus d’un million de US$ pour autoriser automatiquement l’entrée des nouveaux immigrés dans ces deux pays. Et pour ce qui concerne la différence du niveau d’éducation entre les immigrés asiatiques et les Africains, y compris l’Afrique du nord, je pense que l’argument que je te suggère plus haut joue un rôle déterminant. Il n’y a pas des milliers d’ingénieurs, de médecins du Maghreb, capable de se payer une clinique médicale au Canada ou aux USA avant même de faire sa demande pour émigrer en Amérique du nord.

Si le Canada en particulier décidait du jour au lendemain a n’accepter que le niveau de formation comme critère de demande d’immigration, je suis absolument certain que ce pays aura autant de cadres supérieurs francophones d’origine de l’Afrique du nord en particulier, mais aussi d’autres pays d’Afrique francophones. Mais je doute qu’une telle approche sera considérée à court ou même à moyen terme. L’émigration et l’immigration, qu’on le veuille ou pas sont devenus un grand business qui profite malheureusement aux affairistes les plus immoraux de l’Amérique du nord.

Claude : Les anglophones du Québec sont là depuis plus 200 ans. Il y a eu la conquête où les Français ont mal défendu leur territoire après l’avoir négligé depuis sa découverte. Après, il y eut les tentatives d’assimilation par Londres des 66 000 français de la Nouvelle France, qui n’ont pas réussies grâce à la solidarité des canadiens français qui refusèrent de perdre leur langue et leur religion. Après, ce fut l’histoire du pays où les deux groupes se combattirent pour finalement arriver à une entente du nom de Canada.

Avant la loi 101, nous vivions en Français. Toute ma famille et les autres familles de canadiens-français vivaient et parlaient en français. Les écoles, les collèges, le gouvernement du Québec étaient en français. L’économie cependant ne l’était pas et ce milieu était difficile à transpercer par un Canadien-français malgré qu’un grand nombre d’entres nous étions parfaitement bilingues et compétents. La loi 101 a changé cela, à mon avis. Tout devenait français dont la langue du travail. Les affichages, tous les produits de consommation, les notices de produits, etc… ont été écrits en français. Un exemple, c’est la compagnie Kellogg qui a ajouté le français sur tous ses produits, comme le Corn Flakes, au point qu’aujourd’hui à Puerto Rico on peut lire les notices françaises sur ces boîtes. C’est de même pour un très grand nombre de produits vendus partout en Amérique. C’est grâce à l’application de la loi 101 au Québec.

Les anglophones ont acceptés difficilement de perdre des droits qu’ils avaient, comme envoyé leurs enfants dans des écoles anglaises à l’élémentaire. Ils le digèrent mal encore aujourd’hui. Je les comprends. Je n’étais pas à l’aise personnellement non plus. J’ai toujours dit que les Québécois francophones ne se grandiront jamais en mettant le pied sur la tête d’un Anglais.

À mon avis, maintenant que le français est bien intégré partout, l’on pourrait considérer d’apporter des changements à la loi 101. Non pas en changer le fond, qui demeure fort important, mais trouver des ajustements raisonnables pour calmer nos concitoyens anglophones.

Claude

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