le 30 décembre 2002


Ce dialogue de la politique des hydrocarbures en Algérie et brièvement du livre «la troisième guerre mondiale a commencé».

Le 30 décembre 2002

Mansour: Merci de m’avoir envoyé tes commentaires et ceux de ton ami Richard sur notre analyse que je t’ai envoyée en rapport avec un projet de loi proposé en Algérie. Je suis heureux de tes remarques en rapport avec la forme du document et la stratégie à suivre pour faire avancer le dossier et de ceux de ton copain en rapport avec le contenu. Je suis d’autant plus content que Richard s’avère être un expert dans le domaine que nous avons essayé d’analyser dans notre article aussi objectivement que possible. Ni mon collègue et ami Djamal, qui n’est après tout qu’un spécialiste de l’éducation, ni même moi ne pouvons prétendre être des experts des hydrocarbures et de l’industrie de l’énergie en général. Cela fait déjà 20 mois que la proposition de cette loi pour réformer notre stratégie énergétique en Algérie a été présentée. Nous avons réalisé dès le départ que cette initiative du gouvernement algérien était essentielle non seulement pour l’avenir de ce secteur stratégique du pays mais pour toutes les réformes économiques, sociales et même politiques que notre pays devra engager. Nous voulons que notre gouvernement en discute le plus démocratiquement possible si notre pauvre pays est pour se hisser à la hauteur des premiers martyrs qui l’ont fait surgir du néant dans les années 50. C’est pourquoi nous avons pensé que le débat sur cette loi nous a donné la chance d’ouvrir le grand dossier du contrat social nécessaire à l’avenir de l’Algérie.

Claude: Cette démarche est toute à votre honneur et je vous en félicite.

Mansour: Tous les Algériens sans aucune exception, sont aujourd’hui d’accord que l’expérience FLN a lamentablement échoué, même si des gens comme moi continuent à croire que Boumediene en particulier était vraiment sincère dans ses intentions de construire une meilleure Algérie pour demain. Bien que bâti sur des arguments techniques, notre article était en fait très politique. Nous voulions que notre société puisse entendre les voix des vrais démocrates aussi bien que des gens qui ne font que défendre les acquis de la révolution comme on dit chez nous. «Maybe we put in our mouths much more than we could chew», comme disent les Américains, et cela a rendu peut-être notre article un peu difficile à digérer par le commun des mortels. Mais nous continuons à penser que nous sommes sur la bonne voie, car déjà, et comme nous le recommandons dans notre article, le ministère des mines et de l’énergie organise un symposium, une conférence nationale, à l’université de Constantine, pour discuter de cette nouvelle loi. Il a invité plus de 500 personnes à y participer. Je viens d’apprendre à travers la presse algérienne que la toute puissante centrale syndicale du pays, l’UGTA, probablement sur instruction des responsables du parti FLN (dont le secrétaire général n’est personne d’autre que l’actuel premier ministre du gouvernement algérien) s’est finalement récusée de participer, alors que la semaine dernière elle avait accepté de participer. Je me demande si les représentants du forum des entrepreneurs privés algériens participeront à ce débat. Le fait même que l’UGTA refuse de participer à cette discussion nous prouve tout de même que nous avions raison de les dénoncer dans le passé comme des fantoches qui n’ont rien d’autres intérêts que la protection des soit-disants acquis de la révolution. Et c’est déjà une grande victoire pour moi personnellement. La conférence nationale qui commencera demain à Constantine démontrera, une bonne fois pour toute, que nous avons des vrais démocrates d’un côté et des soit-disant démocrates de l’autre qui ne s’intéressent en fin de compte qu’à protéger leurs territoires conquis dans le passé.

Bravo. J’espère que les suites seront positives et que tu en seras heureux.

Mansour: Voici le contenu de la lettre que je viens d’envoyer à ton ami Richard en rapport avec notre dossier sur le projet de loi:

Comme Claude qui est toujours resté intéressé par les évolutions politiques en Algérie, je présume que vous aussi, à travers lui, l’êtes aussi. Je vous avoue que malgré le fait que je me suis, comme vous, intéressé au problème de l’énergie en général dans le monde depuis les années où j’étais tout de même responsable de la direction des études de synthèse et de coordination économique au Secrétariat au Plan en Algérie (dans les années 70), je m’étais totalement désengagé de cette hantise le moment où j’avais décidé de quitter mes fonctions en Algérie et rejoindre la Banque mondiale en tant qu’économiste. Mais l’avenir de mon pays reste tout de même une passion pour moi. Et les débats houleux et politiques que la nouvelle loi sur les hydrocarbures a suscités depuis déjà plus de 20 mois en Algérie, m’ont obligé à intervenir non pas tout simplement pour essayer de guider nos débats politiques sur une voie un peu plus courtoise et productive, mais surtout pour ouvrir un débat national sur les réformes structurelles aussi bien économiques, politiques que sociales, que notre pays doit engager s’il veut survivre honorablement dans ce nouveau monde qui se construit à vive allure.

Mon ami Djamal et moi avions essayé à travers notre papier sur les hydrocarbures de bien définir le problème du secteur énergétique aussi bien chez nous qu’à travers le monde qui bouge si rapidement, comme vous le signalez dans notre message. Mais contrairement aux années 60 et 70, où nous faisions des erreurs stratégiques par ignorance, nous ne pouvons plus dire la même chose aujourd’hui. Nous avons certainement construit une intelligentsia algérienne capable de comprendre les problèmes les plus compliqués qui puissent se poser à notre avenir en tant que nouvelle nation. Mais c’est l’environnement et même la culture politique de notre pays qui nous empêchent de profiter de cette nouvelle situation d’encadrement intellectuel que l’Algérie possède aujourd’hui.

Comme vous voyez notre article ou papier est bien plus ambitieux et peut être même sournois dans un sens que le sujet que nous avons essayé de traiter.

Mais revenons à nos moutons comme disait La Fontaine. Je suis entièrement d’accord avec votre analyse du marché présent et futur de l’énergie mondiale. D’un côté, nous avons les pays riches occidentaux maispauvres en hydrocarbures qui avancent à pas de géant dans la recherche de d’autres sources d’énergie que les hydrocarbures. Cela me rappelle un peu la réaction de Napoléon face au blocus commercial que lui avaient imposé les Anglais et qui avait mené les Français à trouver une autre source d’approvisionnement en sucre. Et grâce à ce blocus commercial, le sucre de betterave a vu le jour. Il en a été de même de l’Allemagne hitlérienne qui a réussi à créer les hydrocarbures à partir du charbon et de son industrie chimique.

Mais prétendre que dans les 10 ou même 20 années à venir les hydrocarbures ne seront plus compétitifs aussi bien sur le plan des prix par BTU ou même du point de vue de l’environnement, cela me parait un peu présomptueux compte tenu non seulement des habitudes des ménages des pays développés mais aussi et surtout des pays en voie de développement comme la Chine et l’Inde. Avec la nouvelle fougue pour les SUV, par exemple, l’Amérique du nord, aujourd’hui est encore plus dépendante des hydrocarbures qu’elle ne l’était durant les années 80 ou 90 et la tendance continue à s’accentuer. Cette année plus de 20% de toutes les voitures vendues aux USA sont des SUV. Le pétrole est comme une drogue, une fois dans le système d’un organisme, il est très difficile de s’en passer. Il faut aussi reconnaître que le prix de production du btu en hydrocarbures est toujours bien en deçà des prix économiquement viables des autres sources d’énergie. Les réserves mondiales en hydrocarbures sont plus importantes aujourd’hui qu’elles ne l’étaient durant la fameuse crise des années 70. L’Irak a plus que doublé ses réserves, l’Iran est déjà bien avancé pour réduire sa dépendance vis-à-vis des hydrocarbures à travers sa politique d’énergie nucléaire. Ne parlons pas des anciennes républiques soviétiques qui sont encore à explorer.

Je n’oublierai jamais la fameuse déclaration du ministre du pétrole de l’Arabie saoudite, Zaki Yamany, au sommet de la crise pétrolière de 1974, lorsqu’il disait que les pays producteurs de pétrole, tout en ayant le droit d’extraire le maximum des pays consommateurs, devaient tout de même se rappeler qu’il y a avait toujours un seuil où les industries de substitutions pouvaient rendre la vie difficile aux pays producteurs de pétrole. Déjà à cette période et en tant qu’économiste formé aux USA, je ne pouvais que l’applaudir. Et la même loi est incontournable aujourd’hui comme elle l’était dans les années 70. Quand le secrétaire d’état aux affaires étrangères des USA disait en 1974 que le prix économique du baril de pétrole devait descendre à 7 dollars, je savais déjà de quoi il parlait. C’était le seuil de substitution. Cette même année j’avais reçu une délégation économique de la banque mondiale qui voulait me convaincre que l’Algérie était devenu » an excess petro-dollar country » et je leur avais rappelé la déclaration du secrétaire d’état aux affaires étrangères américaines. Deux ans après cette réunion, le prix réel du baril de pétrole était retombé exactement au prix annoncé par Henry Kissinger. Tout cela pour vous dire que je reconnais que les lois du marché sont incontournables, quelque soit la puissance du pays.

Pour ce qui concerne les pays sous-développés comme la Chine et l’Inde en particulier, je suis absolument certain que leur demande en énergie grandira plus rapidement que dans le reste du monde. Même les pays producteurs de pétrole comme l’Iran ou même l’Algérie voient que leur production de pétrole et de gaz n’avance pas aussi rapidement que leur propre consommation d’énergie. Déjà dans les années 70, personnellement j’essayais de convaincre le gouvernement algérien de s’engager dans la production de l’énergie nucléaire et surtout éolienne, sachant très bien que nos besoins en énergie allaient réduire nos capacités d’exportation en hydrocarbures. Mais les prix de substitution étaient alors exorbitants. Heureusement pour l’Algérie, les cadres algériens de Sonatrach avaient tout de même réalisé que notre pays était très mal exploré, à cause de notre politique xénophobe des années 70, et ont réussi à convaincre le pouvoir politique d’ouvrir le champ d’exploration et d’exploitation des ressources en hydrocarbure du pays. Aujourd’hui, et grâce aux lois de 1986 et 1991 concernant ce secteur, l’Algérie a plus de réserves pétrolières qu’elle n’avait hérité de la période coloniale française. Et la nouvelle loi sur les hydrocarbures n’est qu’une continuation de l’ajustement stratégique de l’Algérie dans ce secteur qui représente après tout plus de 30% du GDP du pays et près de 50% des recettes de l’État. Et malgré tous nos efforts du passé, nous n’avons encore pas prospecté plus de 20% de notre territoire. Mieux encore la prospection« off shore» est pratiquement inexistante alors que nous savons qu’il y a des possibilités sérieuses dans ce domaine.

Comme Claude peut attester, je saute du coq à l’âne comme on dit dans les discussions, mais j’espère tout de même qu’il y a un fil conducteur à travers mes tergiversations.

Salut et à bientôt j’espère.

Claude: Je te remercie de m’avoir envoyé la copie de cette lettre à mon ami Richard. Vos échanges ont été intéressants et instructifs pour moi. Je vois que tu as bien à cœur le bien ton pays et cela est édifiant.

Mansour: Merci tout d’abord de m’avoir fait parvenir ton résumé du fameux bouquin concernant «la troisième guerre mondiale a commencé». NOTE: le résumé est disponible sur le site claude.dupras.com.

Claude: Cela a pris plus de temps que j’aurais aimé, mais finalement ce qui compte c’est que tu l’as enfin et que tu pourras avec le temps me donner tes impressions et tes opinions sur l’ensemble des faits et des conclusions de ce document.

Mansour: Mais je t’avertis que j’aurai besoin d’une longue période de temps pour bien digérer ce résumé. Il est fascinant et souvent rejoint beaucoup de mes idées que j’ai partagées avec toi dans le passe. La guerre des civilisations occidentales et musulmanes est déjà en cours depuis déjà les luttes de libération des pays arabes en particulier dans les années 50 et 60. Tous les mouvements nationalistes, qu’ils soient Égyptiens, Syriens, Tunisiens, Marocains ou Algériens étaient ancrés autour du principe de recouvrement des cultures arabo-islamiques de ces pays. La seule différence à mon avis entre les périodes des années 50 et 60 d’une part et la situation d’aujourd’hui est la suivante: dans le passé le nationalisme arabe avait profité du conflit entre les mondes occidentaux et le bloc soviétique, alors qu’aujourd’hui ce même monde arabe se retrouve tout seul contre le reste de l’humanité. C’est du moins la perception des peuples arabes opprimés de l’intérieur aussi bien que de l’extérieur.

Claude: Cela est très vrai. La première fois que j’ai entendu le terme «frères musulmans» ce fut, au début des années 80, à cause d’un Égyptien qui vivait au Québec, à Sherbrooke, et qui voulait recevoir chez lui, son ami, le général Zia, alors président du Pakistan en visite aux USA et Canada. Il m’avait appelé pour le conseiller sur la construction d’un pavillon pour recevoir son illustre personnage dignement. Tout cela devait se faire dans une période d’un mois. De toute façon après m’avoir fixé un rendez-vous, m’avoir fait attendre plus de 12 heures, je suis parti sans le voir. Mais toute cette attente n’a pas été inutile, puisque j’ai eu l’opportunité de parler alors avec un des adjoints de l’égyptien, qui m’a raconté que son patron et Zia étaient membres des «frères Musulmans». Il m’a expliqué les buts et l’orientation de ce mouvement islamiste. Depuis je n’ai cessé de garder l’oreille ouverte pour comprendre ce qui pouvait être rattaché à ce mouvement et son expansion dans le monde. Cela me permet aujourd’hui de mieux saisir ce qui se passe et probablement de ce qui s’en vient.

Mansour: Il y a beaucoup d’incompréhension de l’histoire de l’Islam et de la culture islamique dans le livre que tu nous présentes. Mais j’y répondrai d’une manière plus sérieuse et précise dans quelques jours.

Claude: Je l’espère car le sujet m’intéresse grandement.

Mansour: Tout ce que je peux te dire aujourd’hui c’est que j’ai l’impression que l’auteur, malgré tous ses efforts d’analyse objective du monde musulman, est tout de même influencé, malgré lui par tous les préjuges négatifs que le monde chrétien a entretenu depuis le temps des croisades vis-à-vis du monde musulman. A titre d’exemple, je t’offre les idées partagées par la grande majorité du monde, dit civilisé, que l’Islam est contre un état indépendant du pouvoir des moullahs. Et pourtant en Europe, le berceau de civilisation chrétienne, et jusqu’aux 18ièmes ou même 19ièmes siècles, des peuples tout entiers étaient échangés d’un royaume à un autre à travers même pas des conquêtes militaires mais uniquement à travers les mariages. Ce n’est qu’après presque 2000 ans que l’idée de l’état-nation a finalement pris racine en Europe et ce n’était certainement pas grâce aux forces religieuses de ce continent.

Claude: Avant de dire que l’auteur est influencé par certains préjugés négatifs, je te suggère de lire mon résumé jusqu’à la fin. La démocratie a évolué suite à la révolution française et la reconnaissance des droits de l’homme. Peu de personnes en Occident, aujourd’hui, voudraient revenir au temps féodal.

Mansour: L’analyse économique de la crise mondiale qui secoue aujourd’hui le monde entier faite dans ce livre me parait un peu tirée par les cheveux. Très succinctement, je pense que la globalisation de l’économie mondiale sera certainement douloureuse aussi bien pour les pays riches que les pays pauvres. Mais je crois au génie de l’homme. Nous avons tous les moyens de faire face à toutes sortes de crises passagères. Les pays riches seront obligés de s’ajuster à leur situation démographique unique, d’un côté, et les pays pauvres seront obligés de comprendre qu’il n’y a pas de » free lunch » et devront enfin compter sur leurs propres efforts pour sortir de leur état de sous-développement. L’exemple de la Chine et même de l’Inde devrait nous donner à réfléchir. La crise financière mondiale telle que présentée par l’auteur est très biaisée. Elle part du principe que les pays développés sont incapables d’ajuster leurs politiques économiques et sociales. Mais l’histoire nous démontre exactement l’opposé. Regardes comment les USA en particulier et l’Europe avaient répondu aux crises des années 20 et 30. En fait, j’ai l’impression que l’auteur atout simplement créé de toute pièce toutes les conditions pour justifier sa proposition de 3ième guerre mondiale inévitable. Cette guerre est peut-être inévitable mais elle ne le sera pas à cause des arguments économiques qu’il présente dans son livre. Si guerre il y a, elle sera due aux valeurs culturelles différentes des antagonistes.

Claude: Il dit bien que la crise économique ajoutera au conflit et sera probablement l’élément déclencheur. Tu dis que le génie de l’homme nous protège. Où était-il durant les crises économiques des années 29 et 30. Sûrement tout est reparti depuis, mais tous les peuples ont alors souffert considérablement de la misère qui s’est alors emparée du monde. Et cela a pris des guerres pour relancer les économies. Pourtant depuis, le génie de l’homme nous avait promis que cela ne pouvait se reproduire car les balises étaient en place et une autre crise économique était impossible et ne pouvait nous tomber sur la tête. J’ai bien hâte de voir comment on peut régler l’endettement croissant de tous les Etats, incluant les USA, protéger nos monnaies, et continuer une société de consommation à outrance et irréfléchie. Comment les familles, avec de gros trains de vie et des dettes par dessus la tête, pourront-elles résister et vivre avec un manque de revenus et d’emplois? Je suis inquiet. Pas pour moi mais pour mes enfants et mes petits-enfants. Cette troisième guerre est commencée mais ce n’est qu’un début relativement modeste. Elle prendra lentement sa vitesse de croisière avec l’avènement de la crise économique durant les années qui viennent, et ensuite on verra… Où est le génie de l’homme, dont tu parles, dans une période de crise qui s’annonce? Il n’est jamais là, au bon moment. Il se découvre seulement quand la crise a fait ses ravages et il trouve alors les moyens pour s’en sortir, et cela toujours au détriment des classes moyennes et pauvres.

Mansour: Depuis des semaines je voulais t’envoyer un message concernant l’hypocrisie du monde occidental vis-à-vis des soi-disant droits de l’homme et du citoyen. Je suis content que tu m’aies envoyé les commentaires de Chomsky sur les «Human Rights». Aujourd’hui même, alors que je rédige ce message, je t’informe que la grande majorité des dirigeants du mouvement Kabyle – les Arrouchs- sont en grève de faim depuis plus de 15 jours. Et pourtant je n’ai pas vu de protestations de la part de l’Europe toute entière ou même des Américains qui soi-disant veulent libérer le peuple Irakien du joug de Saddam Hussein. Mieux encore le gouvernement de Bush est en train d’aider militairement le régime sanguinaire Algérien pour soi-disant lutter contre le terrorismeislamique.

Claude: Pourtant il y a quelques mois tu dénonçais les Américains de ne rien faire en Algérie pour aider le gouvernement à maîtriser le GIA. Je crois que c’est une bonne chose qu’il veuille avec Bouteflika combattre les islamistes qui ont tué et égorgé, à ce jour plus, de 100,000 algériens innocents. Je ne savais pas que les dirigeants du mouvement Kabyle étaient en grève de la faim. Pourquoi cette nouvelle ne s’est-elle pas rendue à nos oreilles? J’ai l’impression que la diaspora kabyle ne fait pas son travail où ne sait pas comment intéresser la presse mondiale à ses revendications et à ses manifestations. Le problème est peut-être là. Une bataille aujourd’hui est aussi importante sur le terrain que dans la presse. Je crois qu’Israël nous en donne un bon exemple quotidiennement en interprétant à son avantage les nouvelles des incidents qui se déroulent en Palestine et qui sont transmises dans les médias du monde. Sharon a décidé de contrôler totalement les médias et cela le sert bien. Il a tort, mais il suit ce proverbe «à la guerre comme à la guerre».

Mansour: Mais Bouteflika a été le premier président algérien à dire que s’il avait encore 20 ans il aurait rejoint les maquis du GIA. Mais les Kabyles qui ne demandent qu’à d’être respectés pour ce qu’ils sont culturellement sont les ennemis de l’Algérie de Bouteflika. Mais une fois de plus le pétrole algérien est plus important que les principes des droits de l’homme qui nous est brandi tous les jours pour nous rappeler que la culture occidentale est plus idéaliste et plus humaine que les courants politiques islamiques. Et vive la démocratie.

Je te reviens bientôt…

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