Financement


Financement

Il faut revoir les montants des subventions gouvernementales consenties aux maisons d’opéra. Les octrois du Conseil des Arts du Canada et du Conseil des arts et lettres du Québec sont insuffisants. Dans l’état actuel des choses, la parcimonie des pouvoirs publics s’explique. Mais la réorganisation complète du secteur transformerait bientôt les subventions en investissements. Combien d’emplois une troupe d’opéra fonctionnant dix mois par année créerait-elle pour les artistes de scène de tous les métiers?

De même, il faut en finir avec les chevauchements dans le financement public de l’enseignement du chant. Aujourd’hui, deux ministères distincts distribuent les crédits aux écoles de musique: le ministère de l’Éducation finance les universités, et le ministère de la Culture, les conservatoires. Ces dédoublements coûtent une fortune. On irait beaucoup plus loin en consolidant les budgets des deux ministères.

Enfin, à condition d’être rattachée à la troupe, une fondation privée pourrait contribuer de manière importante à financer les activités de l’opéra. Elle serait chargée d’organiser des campagnes de souscription auprès des entreprises et des amateurs d’art lyrique. Forte de l’appui du public, la troupe serait justifiée de demander au gouvernement des subventions de contrepartie (disons à hauteur des dons recueillis). La Guilde de l’Opéra effectue maintenant ce genre de travail auprès de l’OdeM avec beaucoup de diligence et de générosité. Mais peut-on imaginer combien sa tâche serait facilitée si elle œuvrait en faveur d’une troupe proprement québécoise? Rien ne stimule davantage les donateurs que le sentiment d’investir dans l’avenir. L’idée par exemple que, dans un avenir pas si lointain, notre ville pourrait répéter l’exploit de 1966 à l’aréna de l’Université de Montréal et réunir sous un même toit QUINZE EXCELLENTS CHANTEURS DE CHEZ NOUS.

J’ai parlé plus haut des opéras de chambre. Ces productions moins élaborées coûtent évidemment beaucoup moins cher que les autres. Mais même dans le cas des « grands» opéras, il y a moyen, dans bien des cas, de diminuer les coûts sans sacrifier la qualité. Sait-on que, pour la plupart de leurs opéras, Verdi et Puccini ont composé deux orchestrations différentes précisément pour accommoder aussi bien les plus petites salles que les très grandes et, par là même, toutes les fosses d’orchestre? À La Scala, leurs opéras emploient 75 musiciens; ailleurs en Italie, le nombre d’instrumentistes est ramené à 55.