Ne pas profiter de la faiblesse de l’adversaire pour faire progresser la cause de l’Inde a toujours été une règle d’or pour le Mahatma. Les exemples ne manquent pas où dans le passé, Gandhi a appliqué cette politique avec rigueur, même si parfois, cela lui causait beaucoup de tort dans sa propre communauté.
Durant la guerre ’39-45, Churchill traita l’Inde avec un tel mépris que cela devenait impossible pour le Congrès de continuer à soutenir les Britanniques dans leur effort de guerre. La domination étrangère même dans ce qu’elle a de meilleur est un mal et une insulte permanente. L’Inde était prête en tant que nation à soutenir les alliés mais pas à titre d’esclaves des Anglais. La méfiance de la population envers l’Angleterre est presque maladive.
Le Japon menaçait de plus en plus d’envahir l’Inde et le Congrès se sentait mal protégé contre cette invasion.
Gandhi décida que la seule façon de redonner au peuple sa fierté et raviver le désir de prendre activement part à la défense du territoire était d’obtenir sur-le-champ l’indépendance. Il formula cet objectif en deux petits mots qui eurent un effet immédiat sur la population :
Quit India
Le 14 juillet 1942, le Comité exécutif du Congrès déclara : « Le gouvernement britannique aux Indes doit prendre fin immédiatement. » Cette déclaration devait être approuvée par l’ensemble du Congrès. Le 7 août, quelques centaines de membres réunis pour la session du Congrès panindien adoptèrent une résolution légèrement amendée et pour bien marquer le sérieux du geste, ils déclarèrent : « Le gouvernement indien résistera avec toutes les forces armées et non-violentes à nos ordres. »
Les délégués rentrèrent chez eux et rapidement, Gandhi, Nehru et un bon nombre de partisans furent arrêtés et emmenés, avant le lever du soleil, en prison. Dès que la population a pris connaissance de l’arrestation du Mahatma, la violence a éclaté.
Ce n’est pas une déclaration du Congrès qui infléchira le gouvernement anglais et la domination de l’Inde demeurera encore cinq ans.
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