7e Coupe Stanley


Le Tricolore remportait donc la coupe Stanley pour la 7e fois, l’ayant auparavant conquise en 1916, 1924, 1930, 1931, 1944, 1946. Inutile de dire que la joie était immense à Montréal et dans la province et que les Canadiens étaient plus populaires que jamais.

49 BUTS POUR HOWE

C’est au cours de cette saison 1952-53 que Gordie Howe l’as des Red Wings de Détroit, en arriva au total de 49 buts dans les 70 parties régulières. C’était beau mais c’était tout de même un de moins que Maurice Richard, qui établit son record en 50 parties. Cette année-là, tout de même, Howe établissait un record en arrivant une 3e fois de suite en tête des pointeurs. C’était aussi sa 3e année consécutive avec le meilleur total de buts dans la Ligue. Gordie obtint 95 points en tout, pour un record qui tient encore. Ce Howe s’est toujours grandement distingué pour le Détroit depuis ses débuts à 17 ans. Il a été choisi 4 fois dans la première équipe d’étoiles et deux fois dans la seconde. Avant l’automne 1955, il avait 271 buts à son actif. Son compagnon de ligne, un autre fameux joueur, Ted Lindsay, avait compté 264 fois.

En 1952, le Canadien se donna un nouveau sigle.

1953-54

L’année suivante, soit en 1953-54, Howe terminait encore en tête des pointeurs. Toutefois, il n’avait que 81-points dont 33 buts seulement. Le Détroit finissait encore en tête du classement avec 88 points, 7 de plus que le Canadien, 10 de plus que le Toronto, 14 de plus que le Boston, 20 de plus que les Rangers et 57 de plus que les faibles Hawks.

Dans la première série, le Détroit élimina le Toronto par 4 victoires à 1 avec les résultats suivants: Détroit 5, Toronto 0; Détroit 1, Toronto 3; Détroit 3, Toronto 1; Détroit 2, Toronto 1; Détroit 4, Toronto 3, après une minute et une seconde de jeu dans la 2e période supplémentaire. Pendant ce temps, le Canadien disposait du Boston dans quatre parties consécutives avec les résultats suivants: Canadien 2, Boston 0; Canadien 8, Boston 1; Canadien 4, Boston 3; Canadien 2, Boston O.

La finale entre le Canadien et le Détroit nécessita sept parties et il fallut 4 minutes et 29 secondes de temps supplémentaire pour assurer la victoire aux Wings, sur le but chanceux de Tony Leswick, but qui brisait l’égalité de 1 à 1. Les résultats dans les autres parties furent

comme suit: Détroit 3, Canadien 1;. Détroit 1, Canadien 3; Détroit 5, Canadien 2; Détroit 2, Canadien 0; Détroit 0, Canadien 1, après 5 minutes et 45 secondes de temps supplémentaire; Détroit 1, Canadien 4.

Dans les séries, 3 joueurs du Canadien, Moore 5-8-13, Geoffrion 6-5-11, Béliveau 2-8-10, terminèrent en tête des pointeurs. En plus, Moore établit un record pour les points dans une partie, avec 6.

1954-55

La fin de la saison 1954-55 donna lieu à bien des émotions. D’abord, les Canadiens étaient en tête du classement avec trois parties à jouer. La veille de la première de ces trois joutes, soit le 16 mars, le président Clarence Campbell avait annoncé la suspension de Maurice Richard non seulement pour les parties régulières mais aussi pour la coupe Stanley. Pourquoi? Eh bien, Richard avait attaqué un juge de lignes dans une partie précédente à Boston. Une enquête eut lieu, mais toutes les versions ne concordaient pas. Hal Laycoe, un joueur de Boston, admit bien avoir atteint Richard à la figure avec son bâton. Richard, lui, déclara, entre autres choses, qu’il avait vu « rouge » et qu’il ne se rappelait pas trop ce qui s’était passé. Il déclara aussi que le costume du juge de lignes ressemblait un peu à celui porté par les Bruins mêmes et par Laycoe en particulier. En tout cas, le président Campbell rendit la décision qui mit en colère une foule de partisans de Richard, non seulement à Montréal mais dans toute la province. Cette colère monta jusqu’à la partie du lendemain soir, 17 mars, alors que le Détroit, aspirant à la première position, était le visiteur.

Il y eut toutes sortes de manifestation avant la partie en faveur de Richard et contre Campbell. La joute commença mais quand le président Campbell fit son entrée pour regagner sa place de loge, ce furent d’abord des cris puis des envois de projectiles de toutes sortes dans sa direction. Il fut atteint plusieurs fois. Puis, à un moment, un spectateur parvint jusqu’à Campbell et le frappa à la figure. Juste à ce moment, comme la police intervenait, une bombe lacrymogène éclata. Campbell dut quitter les lieux pendant que tout le monde s’énervait. Cependant, on ne sait trop comment, il n’y eut pas de panique. Il n’y en eut pas non plus, lorsqu’on fit annoncer que le commissaire des incendies de la ville donnait l’ordre de faire évacuer le Forum. C’est dire que la partie ne se continuait pas. Le Détroit menait alors par 4 à 1 après la première période et il avait le crédit de la victoire dans cette joute si importante.

Les spectateurs quittèrent calmement le Forum, mais c’était le désordre à l’extérieur de la bâtisse. Là, on manifestait dans les grands prix avec toutes sortes de moyens. On brisa les vitres. On alluma le feu à un kiosque de journaux. On renversa quelques voitures. Puis, une couple d’heures après, on se mit à saboter les magasins de la rue Ste-Catherine. L’ordre ne fut rétabli qu’à deux heures et demie du matin. Le lendemain, il y avait encore de la poudre dans l’air et il fallut vraiment la présence de Maurice Richard lui-même à la radio et à la télévision pour calmer les esprits.

Le samedi, il y eut une partie au Forum et le Canadien gagna bien mais ce n’était pas suffisant. En effet, dans la dernière joute, à Détroit, le Canadien, toujours sans Richard, se faisait écraser et les Red Wings remportaient un septième championnat consécutif de la Ligue pour un record qu’il sera difficile d’égaler.

DANS LES SÉRIES

Le Canadien, sans Richard évidemment, réussit à éliminer le Boston par 4 gains à 1 avec les résultats suivants: Canadien 2, Boston 0; Canadien 3, Boston 1; Canadien 2, Boston 4; Canadien 4, Boston 3, après 3 minutes et 5 secondes de temps supplémentaire; Canadien 5, Boston 1.

Dans l’autre série, le Détroit avait disposé facilement du Toronto, soit en 4 parties de suite: Détroit 7, Toronto 4; Détroit 2, Toronto 1; Détroit 2, Toronto 1; Détroit 3, Toronto 0

Les Red Wings et les Canadiens s’affrontaient donc dans une autre finale de la coupe. Il fallut encore sept parties et le Canadien sans Richard dut baisser pavillon pour permettre aux Red Wings de remporter la coupe Stanley une 2e fois de suite et une 7e fois dans leur histoire.

C’est au cours de cette série que Gordie Howe et Ted Lindsay établirent deux nouveaux records pour les points avec respectivement 20 et 19, pour abaisser le record de 18 établi par Toe Blake en 1943-44, mais en 9 parties à la place de 11. Lindsay égala aussi le record de 12 assistances d’Elmer Lach des Canadiens, en 1945-46, bien qu’en jouant deux parties de plus. Le trio Delvecchio, Howe et Lindsay, avec 54 points, abaissa aussi le record de 48 points dans un groupe de parties de la coupe Stanley, record détenu par Lach, Richard et Blake, en 9 parties, en 1943-44.

IMPORTANTES TRANSACTIONS

Au cours de l’été 1955, plusieurs transactions importantes ont été effectuées. Mentionnons en particulier celle qui amena au Détroit neuf nouveaux joueurs. C’est dire que Jack Adams a continué sa politique de ne pas garder le même alignement, même si avec cet alignement, il avait remporté une 7e fois de suite, pour un record, le championnat de la Ligue Nationale ainsi que la coupe Stanley pour une deuxième année consécutive.

Dans une de ces transactions, avec le Boston, Jack Adams a envoyé aux Bruins son fameux gardien de buts Terry Sawchuk ainsi que Marcel Bonin, Vic Stasiuk et Lome Davis. En retour, il recevait Ed Sandford, Norm. Corcoran, Réal Chèvrefils, Warren Godfrey et Gilles Boisvert. Dans la suite, les Wings cédaient Dave Creighton aux Rangers tandis qu’à Chicago allaient Benny Woit, Tony Leswick, Glen Skov et Johnny Wilson en échange pour John McCormack, Dave Creighton, Jerry Topazzini et Bucky Hollingworth .

* * *

Voilà donc terminée l’histoire du Canadien comme club, saison après saison de 1910 à 1955. Avant de vous faire passer à un chapitre spécial sur Maurice Richard, avant de vous faire prendre connaissance des records du Canadien et avant de vous donner les alignements des joueurs du Tricolore, depuis les débuts jusqu’à nos jours, nous allons écrire quelques mots sur les belles carrières de cinq autres joueurs: Doug Harvey, Emile Bouchard, Ken Reardon, Bernard Geoffrion et Jean Béliveau.

ÉMILE BOUCHARD

Émile « Butch » Bouchard, né à Montréal le 11 septembre 1920, ne savait à peu près pas patiner lorsqu’à l’âge de 16 ans il fut repéré par le sportif Paul Stuart, un des découvreurs, avec Paul-Émile Paquette, de Maurice Richard. Le fait est que Stuart envoya Bouchard et Richard à Arthur Therrien du Verdun. Ce Therrien, soit dit en passant, a grandement contribué au développement de Bouchard et de Richard de même qu’à celui de plusieurs joueurs devenus célèbres.

Après un stage chez les seniors, Bouchard passait finalement au Canadien, à l’automne 1941.Il impressionna Dick Irvin, à l’entraînement du Canadien, pour se faire choisir de préférence à Bert Janke, que des dirigeants du club préféraient au colosse de 6 pieds 2 pouces, pesant 208 livres. Dick Irvin n’a jamais regretté son choix et, à son départ de Montréal, au printemps 1955, il déclara qu’il était plus fier de Bouchard que de tout autre, même Maurice Richard, parce qu’il s’était développé sous lui. Richard était dans le même cas, mais, comme le disait Irvin, il avait plus de qualités naturelles que Bouchard.

Émile a toujours été un pilier à la défense de même qu’une inspiration pour son équipe. Il y a plusieurs années déjà, il a été nommé capitaine du club et il n’a jamais été question de le remplacer jusqu’à l’automne 1955. alors qu’il commençait peut-être sa dernière saison avec le club. Au printemps de 1955, Bouchard ajoutait à son record d’avoir participé à plus de parties de la coupe Stanley que tout autre dans l’Histoire. Il en était alors à sa 112ième partie dans les classiques. Dès 1943-44, Bouchard faisait partie de la 2ième équipe d’étoiles. En 1944-45, il passait dans la première et continuait en 1945-46 ainsi qu’en 1946-47. Émile Bouchard a donc grandement brillé pour le Canadien et il a fait penser aux meilleurs joueurs d’arrière-garde dans l’histoire du club, en particulier Sprague Clegborn et à Sylvio Mantha. En nommant ce dernier, nous aurions pu en parler plus longuement dans l’histoire du club avec qui il a tant brillé, à compter de 1924 jusqu’à 1936-37, alors qu’il fut nommé instructeur du club. Sylvio a certainement été l’un des plus grands piliers du Canadien, à l’arrière-garde dans son histoire. Il a fait partie du Canadien lors de trois conquêtes de la coupe Stanley, en 1924, 1930 et 1931. Deux fois, il a été désigné dans la seconde équipe d’étoiles.

DOUG HARVEY

Doug Harvey est un autre Montréalais. Il a vu le jour le 19 décembre 1924. Après avoir brillé chez les amateurs, pour le Royal de la ligue Senior en particulier, il est passé aux Canadiens 1947-48. Cette année-là, il faisait un stage à Buffalo pour être rappelé et rester avec le club jusqu’à nos jours. Voilà un autre pilier de l’arrière-garde et s’il ne fut pas un prolifique compteur, il fit surtout sa part comme bloqueur. En 1951-52, il était choisi dans la première équipe d’étoiles et il était toujours au même poste, jusqu’à 1954-55 inclusivement. En cette dernière année, il devenait vainqueur du trophée Norris, succédant au premier gagnant, Red Kelly du Détroit.  Ce trophée, soit dit en passant, a été présenté, il y a deux ans, en mémoire de feu Jim Norris un grand magnat qui a grandement contribué succès du hockey aux États-Unis. En plus, Harvey établissait un nouveau record pour les assistances par un joueur de défense avec 43.

KEN REARDON ET ALBERT LEDUC

Un autre grand joueur de défense dans l’histoire du Canadien a été Ken Reardon. Ce solide gaillard, venu de l’Ouest, a fait sensation, dès son arrivée au camp d’entraînement du Canadien, à St-Hyacinthe. C’éétait en 1940. Tout de suite, Ken se faisait remarquer par sa fougue, son enthousiasme. Il ne craignait personne. Son style de patinage était quelque peu différent. Il courait, ni plus ni moins, sur les patins mais ce qu’il courait fort.

Reardon vraiment faisait penser à un autre fameux joueur de défense dans l’histoire du Canadien. Nous voulons parler d’Albert « Battleship » Leduc. En voilà un autre qui savait provoquer l’enthousiasme parmi la foule, soit par ses solides mises en échec, soit par ses courses rapides, d’un bout à l’autre de la glace et ses retours encore plus rapides. En plus, il possédait un lancer dit « shovel shot » qui trompait, des fois, les meilleurs gardiens de buts.

Mais nous nous éloignons de notre sujet. Après deux très belles saisons avec les Canadiens. Ken Reardon s’enrôla dans les forces armées où il demeura trois ans, faisant du service outre-mer, surtout comme mitrailleur en avion.

En 1945-46, Reardon revint sous les couleurs du Canadien et il aidait son club à conquérir le championnat de la Ligue ainsi que la coupe Stanley. Il continua de briller avec l’équipe jusqu’en 1950, fournissant une foule de belles sensations aux spectateurs; surtout par ses courses furibondes qui se terminaient parfois par un but qui donnait l’égalité ou encore la victoire ou encore l’espoir à tous. Ken était une véritable inspiration pour l’équipe.

En 1945-46, Ken Reardon a été choisi dans la deuxième équipe d’étoiles. L’année suivante, il passait à la première pour revenir à la deuxième, en 1947-48, de même qu’en 1948-49. Une année plus tard, c’est dans la première équipe idéale qu’on retrouve Reardon.

Mais Ken, encore relativement jeune, en vint à décider qu’il en avait assez du hockey sur glace. Il se mariait avec la fille de l’honorable sénateur Donat Raymond, président de la Canadian Arena Company et président du Canadien.

Mais, si Ken ne jouait plus, il continuait de s’intéresser au hockey de près. Il servit d’éclaireur puis fut comme mis en charge de la vaste organisation des filiales du Canadien dans tout le pays. En 1954, il devenait président des Cataractes de Shawinigan Falls et il contribuait grandement au retour du hockey dans cette ville. Son club, dirigé par Roger Léger qu’il avait choisi, a remporté le championnat du pays dans une série contre les vainqueurs de la Ligue de l’Ouest. Cette année, il était nommé assistant-gérant général du Forum, tout en continuant de s’occuper du Shawinigan et tout en donnant un peu de temps aux relations extérieures du Forum et de la Canadian Arena Company.

HERBIE GARDINER

Il y a aussi d’autres joueurs de défense qui ont été célèbres avec les Canadiens. En 1926-27, peu après la disparition des ligues de l’Ouest, Léo Dandurand eut la bonne fortune de mettre la main sur Herbie Gardiner qu’on avait vu à l’oeuvre, à Montréal et à Ottawa, dans la finale de la coupe Stanley contre l’Ouest. Ce Gardiner, un joueur très propre, c’est-à-dire rarement puni, excellait à enlever la rondelle à l’adversaire. Il préférait cette tactique à la bousculade et il était, en fait, très effectif pour son club, tellement qu’il mérita le trophée Hart accordé au joueur le plus utile à son club. En terminant sa carrière, il fut appelé à diriger les destinées du Chicago, pendant une saison.

MARTY BURKE

Un autre joueur de langue anglaise qui a brillé avec le Canadien a été Marty Burke. Ce solide Irlandais débuta avec le club, en 1927-28 et il aida grandement le club de Léa Dandurand et de Cecil Hart à conquérir deux fois la coupe Stanley, en 1930 et en 1931.

SYLVIO MANTHA 

Sylvia Mantha, un gars de St-Henri, a été un autre as à l’arrière-garde pour le Canadien. Nous en avons parlé de temps à autre dans ce volume. Sylvia fut repéré par Léo Dandurand, en 1923. Il fit partie du club qui remporta la coupe Stanley en 1924. Dans le temps, les substituts ne jouaient pas souvent. Mais le jeune Sylvia se fit bientôt tellement valoir qu’il prit sa place régulière avec l’équipe. Il aida les siens à conquérir la coupe Stanley, en 1930 et en 1931. Il se distinguait surtout par ses courses peut-être pas très rapides mais combien sûres, d’un bout à l’autre de la glace. Souvent, il a compté le but important ou il a fait le jeu pour le faire se produire. En 1935, Sylvio, tout en continuant de jouer, accepta de diriger les Canadiens. C’était une tâche lourde. En plus, Mantha n’avait pas les joueurs qu’il fallait pour réussir. En tout cas, il terminait peu après sa carrière avec le Boston contre lequel il avait compté l’unique but de la partie, lors de l’inauguration du Garden.

GEORGES MANTHA

Sylvio Mantha a laissé un excellent souvenir et on parle encore de lui comme d’un grand joueur, tout comme on fait les éloges de son frère Georges. Ce dernier, venu au Canadien après Sylvio, avait surtout fait parler de lui dans la Ligue Railway-Telephone. Dans le temps, il jouait à la défense mais il était vraiment trop rapide et on l’envoya bientôt à l’avant. C’est comme joueur d’aile que Georges fit sa marque avec le Canadien. Sa vitesse était extraordinaire. Il était un des plus rapides de la Ligue. Lui aussi aida le Canadien dans les deux conquêtes de la coupe Stanley de 1930 et de 1931. Il joua jusqu’en 1939-40 inclusivement, tout comme d’autres Canadiens-français qui se mirent en vedette dans les années 1930-1940.

GAGNON -LAROCHELLE-LÉPINE-MONDOU 

Mentionnons Johnny Gagnon, le « Chat Noir » de Chicoutimi, et Wildor Larochelle ainsi qu’Art Gagné qui jouèrent tous à l’aile droite en compagnie, à un temps ou à un autre, de Morenz et de Joliat. Un autre célèbre joueur a évidemment été Pit Lépine dont nous avons déjà dit quelques mots. Armand Mondou, le dernier mais non le moindre dont nous voulons parler, s’est aussi signalé pendant des années. Armand faisait aussi partie des clubs champions de la coupe Stanley, en 1930 et en 1931 et lui aussi contribuait aux conquêtes du Tricolore. Vraiment, au fait, ces clubs de 1928 à 1932, en particulier, étaient vraiment fameux et il est malheureux que nous n’ayons pas assez d’espace pour en parler plus longuement.

BERNARD GEOFFRION

Un autre Montréalais qui s’est distingué dans l’histoire du Canadien et qui a encore devant lui de nombreuses années de succès est Bernard Geoffrion, surnommé « Boum Boum » à cause de la force de ses lancers. Développé sous les couleurs du National junior, Geoffrion avait à peine 20 ans lorsque Dick Irvin et Frank Selke le firent signer pour le Canadien. Ils n’ont jamais eu à le regretter. En 18 parties, en 1950-51, il comptait 8 buts et obtenait 6 assistances pour 14 points. Dans sa première série de la coupe Stanley, il comptait une fois et contribuait à un autre but.

Dès sa deuxième saison avec le Tricolore, Geoffrion en arrivait à l’impressionnant total de 30 buts et 24 assistances en 67 parties. Il terminait parmi les premiers pointeurs et il se voyait décerner le trophée Calder accordé à la meilleure recrue.

En 1952-53, Bernard comptait 22 buts et obtenait 17 assistances.

Il se distinguait spécialement dans les séries de la coupe en obtenant 6 buts et 4 assistances. Il comptait aussi 6 fois pour le plus haut total et il contribuait à 5 assistances dans les séries suivantes, celles de 1953-54. Il arrivait ainsi deuxième pointeur, derrière Dickie Moore qui avait eu 5 buts et 8 assistances. Le total de 6 buts de Geoffrion était le plus élevé chez tous les joueurs des séries de la coupe. Dans la saison régulière, en 54 parties il enregistrait 29 fois et obtenait 25 assistances.

C’est la saison dernière, c’est-à-dire en 1954-55, que Geoffrion, encore jeune, s’illustrait particulièrement. Il terminait les activités régulières en tête de toute la Ligue avec 75 points dont 38 buts, autant que Maurice Richard. Dans les séries, il obtenait encore 8 buts, 1 de moins que le meneur Gordie Howe, tout en terminant en 4e place des pointeurs sur un pied d’égalité avec Jean Béliveau qui avait compté 6 fois et obtenu 7 assistances. Ce Jean Béliveau, dont nous allons parler, avait terminé la saison régulière en 3e place, un point derrière Maurice Richard, qui avait 74 points dont 38 buts.

JEAN BÉLIVEAU 

Béliveau est un autre jeune qui a très bien fait jusqu’ici et qui semble avoir le plus brillant avenir devant lui. Jean a vu le jour aux Trois-Rivières, le 31 août 1931. On sait comment il s’est distingué chez les amateurs. Il a été jugé avec raison l’amateur dont on a le plus parlé dans l’histoire. Après avoir brillé avec le Victoriaville, il est passé à Québec où il a été honoré et choyé comme pas un et où, comme dans les autres villes du circuit, sa présence attirait des foules énormes. Un printemps, alors que le club de Québec disputait au Barrie les honneurs pour le championnat junior du pays, une annonce payante demandait aux amateurs de Toronto d’aller voir jouer Béliveau tandis que le Barrie n’était désigné que comme club.

En 1950-51, Béliveau jouait deux parties pour le Canadien, en vertu du prêt-location. Il comptait un but et obtenait une assis tance. En 1952-53, dans les mêmes circonstances, mais dans 3 parties, il enregistrait 5 fois, dont 3 dans une et 2 dans une autre.

Après deux ans avec les As de Québec, Béliveau finissait par accepter les conditions du Canadien et on disait qu’il était devenu le joueur le mieux payé pour un contrat nouveau, contrat de 5 ans en l’occurrence. La saison précédente, avec les As, soit en 1952-53, Béliveau avait obtenu le plus grand nombre de buts et le plus grand nombre de points dans l’histoire du circuit: 50 et 89. Il était nommé sur l’équipe d’étoiles et gagnait le trophée du président accordé au joueur jugé le meilleur.

En 1953-54, Béliveau a joué régulièrement pour le Canadien, tout en étant absent de plusieurs joutes, à cause d’accidents. Avant la saison, il avait établi un record en prenant part à la partie des étoiles, sous les couleurs du Canadien. Jamais, dans le passé, un nouveau joueur a ainsi pu s’aligner dans une partie des étoiles. Cette année-là, en 44 parties, Béliveau a obtenu 13 buts et 21 assistances. Dans les séries de la coupe, il comptait 2 fois et il contribuait à 8 autres buts pour le plus haut total à ce dernier point de vue.

Au printemps 1955, comme nous l’avons dit, Béliveau terminait la saison en 3e place chez les pointeurs avec 37 buts et 36 assistances et il se distinguait dans les séries avec 6 buts et 7 assistances. Il venait de démontrer qu’il était vraiment du calibre de la Ligue Nationale. Le fait est qu’il était choisi au centre de la 1ère équipe d’étoiles.