les Lalonde


Chronique familiale de l’ancêtre Jean dit Lespérance LALONDE 

La mère de Claude DUPRAS est Antoinette LALONDE.

Cette généalogie a été préparée en collaboration avec le généalogiste Jean-Jacques LEBEAU.

L’histoire de Jean et de ses descendants a été établie sur 12 générations.

Les Lalonde, de la Normandie à la Nouvelle-France

On trouve l’origine de la famille Lalonde dans le diocèse de Rouen en Normandie, France. En 1665, notre premier ancêtre Jean de Lalonde avait 25 ans quand il arrive à Québec, en Nouvelle-France possiblement comme soldat du régiment de Carignan-Salières. Il est le fils de Philippe Lalonde et de Jeanne Duval de Rouen en Normandie. En 1687, il demeurait à Baie d’Urfée en Nouvelle-France, quand il fût tué par les Iroquois, à l’âge de 47 ans.

L’origine du nom Lalonde est bien normande. Une forêt, un château, un village et plusieurs hameaux en Normandie portent le nom de La Londe. Il est probable que les ancêtres de Jean de Lalonde venaient d’un de ces villages ou de la forêt de La Londe.

Jean Lalonde déclare qu’il est originaire de la paroisse Notre-Dame du Havre à Rouen en Normandie quand il épouse Marie Barbant, une fille du roi, qui elle vient de la paroisse voisine, Saint-Rémi de Dieppe à Rouen en Normandie. Deux fils de Jean de Lalonde se sont mariés, Jean-Baptiste et Guillaume, qui ont perpétué le nom de Lalonde en Amérique. À mesure que leur famille grandissait, il fallait trouver de nouvelles terres à défricher.

Jean-Baptiste, l’aîné, resta à Baie d’Urfé sur la terre de son père et ses descendants se sont établis à Sainte-Anne de Bellevue et à Vaudreuil. Son frère Guillaume s’installa d’abord à l’île Perrot puis, quelques années plus tard, Guillaume et sa famille traversent la rivière des Outaouais pour s’établir aux Cèdres à Soulanges. Les descendants de Guillaume ont contribué à développer la paroisse de Saint-Joseph des Cèdres de Soulanges sur les bords du fleuve Saint-Laurent. Quelques descendants de Jean-Baptiste allèrent aussi les rejoindre aux Cèdres. Ces pionniers constituent les racines de la famille Lalonde en Amérique. Depuis plus que 300 ans, nos ancêtres vivent ici.

Quand on retrace les branches de l’arbre généalogique des Lalondes, autant du coté paternel que maternel, on trouve des ancêtres provenant de plusieurs régions de France, mais aussi des lignes qui viennent de la Nouvelle-Angleterre, de l’Angleterre et de l’Écosse.

Jean de Lalonde, dit l’Espérance était sans doute soldat de la compagnie Sorel du régiment Carignan-Salières. Il s’était embarqué au Havre pour arriver à Québec à la troisième semaine d’août 1665. Il serait arrivé en Nouvelle-France sur le bateau Aigle d’or ou Saint-Siméon. Aucune preuve ne vient cependant étayer cette affirmation. Mais plusieurs soldats surnommés l’Espérance sont arrivés avec le régiment de Carignan.

Jean de Lalonde s’installe en Nouvelle-France

Jean de Lalonde fut l’un de ceux qui accepta de rester en Nouvelle-France. Au recensement de 1666, il habite dans la paroisse de Sillery, près de Québec. Il est inscrit sur la liste du collège des Jésuites et il déclare comme occupation, domestique.

Jean de Lalonde passe trois contrats de mariage successifs (*) devant notaire avec trois filles du roi, avant de se marier finalement en 1669 à Marie Barbant (épelé aussi Baban, Barbary, Barbaut):

  1. Le 4 novembre 1667, il passe un contrat de mariage devant le notaire Romain Becquet, avec Françoise Hermel (Herbert, Herrubert) 28 ans, de Pointe-aux-Trembles, fille d’un hôtelier du Havre, qui épousa plutôt Jean-Baptiste St-Amour, le 3 mai 1668. Elle apportait des biens estimés à 300 livres.

Le 19 octobre 1668, Jean de Lalonde signe un contrat devant le notaire Romain Becquet pour travailler à la seigneurie d’Autray à Lanoraie au profit de Anne Gasnier, veuve du seigneur Jean Bourdon.

  1. Le 27 septembre 1669, Jean passe un deuxième contrat de mariage devant le notaire Pierre Duquet avec Marie Poiré, 28 ans, de le seigneurie d’Autray. C’est une parisienne de la paroisse Saint-Laurent, qui épousa finalement Jean Hardy, le 21 octobre 1669. Elle apportait des biens estimés à 950 livres et un don de 50 livres du roi.
  2. Le 13 octobre 1669, Jean passe un troisième contrat de mariage devant le notaire Pierre Duquet, avec Perrette Vaillant, une parisienne de la paroisse Saint-Germain l’Auxerois, qui avait des biens estimés à 250 livres et un don de 50 livres du roi. Nulle trace de cette fille après 1669.

Le 22 octobre 1669, juste avant son mariage à Marie Barbant, Jean de Lalonde obtint un terre de Anne Gasnier sur sa seigneurie d’Autray. Le seigneurie est située à Lanoraie, à l’est de Montréal, sur la rive nord du fleuve Saint-Laurent, en face de Sorel qui est sur la rive sud du fleuve.

* Extraits de « Les Filles du Roi en Nouvelle-France » par Silvio Dumas

Mariage de Jean de Lalonde et Marie Barbant

Le 14 novembre 1669, Jean de Lalonde passe finalement, devant le notaire Antoine Adhémar à Trois-Rivières, un contrat de mariage avec Marie Barbant, âgée de 30 ans, qui apportait des biens estimés à 200 livres. Marie Barbant est originaire de Saint-Rémi de Dieppe, Normandie. Elle est la fille de Alexandre Barbant et Marie LeNoble. Mais l’acte de mariage est introuvable. Le mariage a peut-être eu lieu à Sorel ou à Lanoraie. Le jeune couple habite probablement à la seigneurie d’Autray.

On peut supposer que Marie Barbant était arrivée en Nouvelle-France sur le Saint-Jean-Baptiste qui quitta Dieppe au printemps de 1669. Ce bateau était frété par le sieur Guenet de Rouen et commandé par le sieur Philis. Madame Anne Gasnier, veuve du seigneur Jean Bourdon, accompagnait ce convoi de filles du Roy. Soeur Marie de l’Incarnation parla de ce convoi dans une de ses lettres en ces termes « Madame Bourdon a été chargée en France de 150 filles que le Roi a envoyées en ce pays par le vaisseau normand. Elles ne lui ont pas peu donné d’exercice durant un si long trajet car comme il y en a de toutes conditions, il s’en est trouvé de très grossières et de très difficiles à conduire. Il y en a d’autres de naissance qui sont plus honnêtes et qui lui ont donné plus de satisfaction. »

Le 15 janvier 1671, Anne Gasnier proteste devant le notaire Romain Becquet à propos des travaux inachevés sur sa seigneurie. Jean de Lalonde lui signera plus tard (le 11 mars 1674) une obligation de 300 livres.

Le 6 mai 1671, le premier enfant de Jean et Marie naquit. Il est baptisé Jean à Sorel. Il mourra jeune; il est décédé avant le recensement de 1681.

En 1672, Marie-Madeleine de Lalonde naquit. Mais on ne retrouve pas son acte de baptême. Le 18 février 1686, elle épousera, à l’âge de 14 ans, Guillaume Daoust alors âgé de 41 ans, dont elle aura 8 enfants.

Le 13 novembre 1673, Jean vend sa terre à d’Autray.

Le 13 juillet 1674, il loue une terre à l’île Perrot. Il travaille pendant quelque temps pour François Perrot et Robert Henry, mais cette association ne fonctionne pas. Ses associés font la traite des fourrures avec les indiens en leur donnant de l’alcool et Jean ne voulait pas être complice de cette manœuvre illégale. Le 17 mars 1675, Jean résilie son bail à l’île Perrot.

Le 10 octobre 1675, un deuxième fils, Jean-Baptiste de Lalonde, est né à la mission du Haut de l’Île. Il est baptisé le même jour à l’église Notre-Dame de Montréal (appelé aussi Ville-Marie). Le 3 février 1698, Jean-Baptiste, 23 ans, épousera Marguerite Masta, 17 ans, dont il aura 1 enfant. Le 24 octobre 1701, il épousera Jeanne Gervais, 22 ans, dont il aura 13 enfants. En 1675, la famille Lalonde est installée à Ville-Marie chez Jean Gervaise.

La famille Lalonde s’installe à Sainte-Anne de Bellevue

Le 10 décembre 1678, Jean de Lalonde, ses deux enfants (Jean et Marie-Madeleine) et sa femme Marie enceinte de 7 mois sont les premiers colons qui s’installent dans une concession de 120 arpents de terre dans la mission de Saint-Louis du Haut de l’Île, qui deviendra plus tard Baie d’Urfé.

Le 7 février 1679, un troisième fils naquit à Côte Saint-Pierre de l’île de Montréal; le 12 février, il est baptisé Jean à l’église des Saints-Anges de Lachine. Le 2 février 1682, Jean meurt de la fièvre à l’âge de 3 ans, à la mission du Haut de l’île de Montréal et est inhumé aux Saints-Anges de Lachine le lendemain.

Au recensement de 1681, Jean de Lalonde déclare qu’il a 40 ans (donc il serait né vers 1641). Il habite avec sa femme Marie, 42 ans; Madeleine, 9 ans; Jean-Baptiste, 6 ans; Jean, 3 ans. Un domestique habite chez eux, Georges, 16 ans. Jean possède 1 fusil, 4 bêtes à cornes, 12 arpents de terre labourable au Haut de l’Île.

Le 26 octobre 1682, Jean obtient un autre concession de 120 arpents sur les bords du lac Saint-Louis, accordée par François Dollier, supérieur du séminaire des Sulpiciens de Montréal. Ce lot à Baie d’Urfé est situé à la Pointe Saint-Louis, adjacente au terrain réservé pour la construction de l’église paroissiale. Aujourd’hui, ce terrain commence à la Pointe Caron et va jusqu’au chemin de fer. Les rues Westchester, Warwick, Cornwall, Victoria et Surrey de Baie d’Urfé traversent la propriété. La rue Dorset la coupe au milieu et, au bord de l’eau, se trouve le Yacht Club de Baie d’Urfé.

En 1682, ce territoire est considéré comme une mission de la paroisse des Saints-Anges de Lachine. Comme il n’y a pas d’église, c’est dans la maison de Jean de Lalonde que le curé Rémy fait des baptêmes et « dit ordinairement la messe de cette mission ». En août 1684, Jean de Lalonde est nommé marguillier de la Mission du Haut de l’Île.

Le 21 août 1684, naît Guillaume de Lalonde à la mission du Haut de l’Île de Montréal. Son certificat de baptême aux Saints-Anges de Lachine indique qu’il est né exactement à minuit. Le parrain est Guillaume Daoust son oncle alors parti en guerre contre les Iroquois. La marraine est Marie-Madeleine de Lalonde, sa soeur. Le 27 avril 1710, Guillaume (26 ans) épousera Marie-Madeleine Hélène (Sarah Allen) (19 ans) dont il aura 13 enfants.

En 1685, une chapelle est construite sur la terre de Jean de Lalonde, et l’évêque Saint-Valliers inaugure la paroisse sous le nom de St-Louis du Haut de l’Île, qui deviendra Baie d’Urfé, d’après le nom du premier curé François Lescaris d’Urfé, sulpicien. Jean de Lalonde en est le premier marguillier.

Le 15 novembre 1686, Jean de Lalonde obtient une nouvelle concession de six arpents accordée par François Dollier.

Le 21 mars 1687, il vend sa concession de 120 arpents au sieur de Blainville.

Le 29 septembre 1687, les Iroquois attaquent Jean et quatre autres travailleurs dans les champs près de leur maison et ils sont tués. Les victimes sont enterrées à la chapelle Saint-Louis. Jean avait 47 ans; il laisse dans le deuil sa femme Marie (48 ans), ses deux garçons, Jean-Baptiste (12 ans) et Guillaume (3 ans) ainsi que sa fille Madeleine (15 ans) mariée l’année précédente à Guillaume Daoust.

En 1866, les dépouilles furent exhumées et inhumées à nouveau dans la crypte de l’église de Ste-Anne de Bellevue par Georges Chèvrefils, curé de la paroisse.

Le massacre de Lachine

Après la mort de son mari en septembre 1687, Marie Barbant quitte sa terre du Haut de l’Île, pour se réfugier à Lachine, par crainte des Iroquois. Comme c’était la coutume à cette époque, elle se remarie quatre mois plus tard, le 26 janvier 1688, à Pierre Tabault, un résident de Lachine et ancien milicien de la compagnie Contrecoeur du régiment Carignan-Salières. Il était veuf de Jeanne-Françoise Roy avec qui il avait eu trois garçons: Pierre (12 ans), Alexis (8 ans) et Jean (5 ans).

Dans la nuit du 4 au 5 août 1689, survient le massacre de Lachine. Même si la famille ne semble pas avoir été blessée, ce dût être une expérience de terreur survenant si peu de temps après les événements de Baie d’Urfé. En 1693, on trouve un document notarié indiquant que Marie a placé Guillaume (9 ans) en pension chez les Dames Hospitalières de Lachine. En 1696, Jean-Baptiste (21 ans) est « engagé ouest » pour aller chercher des fourrures chez les Indiens. Entre 1695 et 1698, Guillaume âgé au début de 11 ans, a un contrat de travail chez Jean Gervaise à Ville-Marie, là même où la famille Lalonde avait habité de 1677 à 1678.

En 1702, un peu avant sa mort, Marie Barbant fait concession de sa terre de Baie d’Urfé à son fils Jean-Baptiste. Guillaume déménageât avec son frère Jean-Baptiste et sa femme Jeanne Gervais à la ferme de Baie d’Urfé.

Migration des Lalonde

Après deux générations, les Lalonde étaient bien établis dans Soulanges, Vaudreuil et dans l’ouest de Montréal. Au cours des années suivantes, des Lalondes migrèrent en Ontario et aux États-Unis, en particulier au Michigan. Il y eut aussi des migrations vers l’ouest du Canada ainsi que vers les États de la Nouvelle-Angleterre. Il y a même eu, au dix-huitième siècle, deux Lalondes voyageurs qui se sont rendus en Louisiane et s’y sont établis.

note: ce texte est basé sur la documentation compilée par Pierre Lalonde

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