Les Morin


Chronique familiale de l’ancêtre Noël Morin

Cette généalogie a été préparée en collaboration avec le généalogiste Jean-Jacques LEBEAU.

L’histoire Noël et de ses descendants a été établie sur treize générations.

Nous sommes le 27 décembre 1639. Un grand évènement agite la jeune colonie de la Nouvelle-France, fondée il y à peine 30 ans. Le premier enfant né ici d’un colon français, une fille, Hélène Desportes, va se marier. C’est son second mariage, mais peu importe. La vie continue.

Pour la circonstance, tous les notables de Québec, les vrais fondateurs, les enracinés de la première génération sont réunis chez le notaire Martial Piraude pour assister au contrat de mariage de Noël Morin et d’Hélène Desportes. Ils sont heureux et fiers comme s’il s’agissait de leur propre enfant.

Parmi ces notables, on reconnait les noms de Robert Giffard, premier seigneur en Nouvelle France, Jean Bourdon, Jean Jolliet, Guillaume, Louis Couillard et l’abbé Jean Lesueur. Tous ce gens y croient au pays, comme Samuel de Champlain, qui venait de mourir, et comme Charles Huault, chevalier de Montmagny, second gouverneur du Canada qui travaille à dessiner, avec Bourbon, une nouvelle ville à la place d’un comptoir de traite. L’espoir fait vivre, l’utopie devenait une réalité.

Noël Morin est arrivé en nouvelle France quelque part entre 1632 et 1639. On connaît peu de chose de sa vie en France. Il est né en 1616, à St-Étienne-de-Brie-Comte-Robert, Brie en France, aujourd’hui l’arrondissement Melun en Seine-et-Marne. Il est le fils de Claude Morin et Jeanne Moreau. Il sait écrire son nom, et son père lui aurait appris le métier de charron. Il est l’un des deux ancêtres des Morin d’Amérique.

Hélène Desportes la promise, est le clou de l’évènement. Baptisée à Québec, le 16 juillet 1620, elle est la fille de Pierre et Françoise Langlois, des colons de la première heure, et la nièce d’Abraham Martin, qui donnera son prénom au grand jardin, et à la côte qui relie la Haute-ville et la Basse-Ville, la côte d’Abraham.

Hélène Desportes avait connu une vie mouvementée avant de s’unir à Noël Morin. Passée en France avec ses parents en 1629, année de la prise de Québec par les frères Kirk, elle reviendra au Canada en 1634. La même année, elle épouse Guillaume Hébert, fils du grand Louis Hébert, que l’histoire officielle nous présente, avec raison, comme le premier défricheur, et de la non moins grande Marie Rollet. Moins de 5 ans plus tard, elle est veuve et mère de trois enfants.

Son mariage avec Noël Morin se fera à peine un an après la mort de son premier époux. Quelques jours après la petite fête chez le notaire Piraude, le jésuite Nicolas Adam bénit cette union dorénavant historique.

Noël Morin sera le premier ancêtre. Mais il y aura plusieurs autre sources qui répandront le patronyme Morin. Une bonne dizaine, durant le régime français, selon les généalogistes et seize selon l’association des Morin. .

Outre Noël, la souche pionnière, l’autre tronc dominant vient de Pierre Morin dit Boucher. Il s’agit de la souche acadienne. Pierre compte le plus grand nombre de descendants. Selon le PDRH de l’U de M, les Morin se classent au huitième rang, au Québec, si l’on regarde la distribution des patronymes.

Certains de ces descendants ont adoptés le patronyme de Valcour/Valcourt ou Chênevert.

Revenons à Noël Morin. Sa vie est plus qu’intéressante. L’ancêtre demeure d’abord sur un emplacement de 40 perches, à la haute-ville de Québec, une ancienne propriété de feu Guillaume Hébert. Il a obtenu la concession du gouverneur Huault de Montmagny en 1640,

Cinq ans plus tard, il se voit accorder, par le même gouverneur, 50 arpents de terre dans la Côte Sainte Geneviève, au cœur de la ville extra muros. Il s’y installe pour 20 ans.

En 1653, il devient propriétaire d’une partie de la seigneurerie de la Rivière-du-sud à Montmagny. Cela comprend l’Île-aux-oies, notamment. Malgré cette acquisition qu’il morcellera au profit de ses enfants, le nouveau seigneur fera de sa propriété de Québec, sa résidence principale.

À partir de 1644, il administre les biens de Marguerite Langlois, la veuve d’Abraham Martin, et de ses héritiers. C’est ainsi qu’il vend aux Ursulines 39 arpents de la terre d’Abraham. Ce sont les plaines actuelles, en partie. Le prix de la transaction est de 1 200 livres, une fortune en argent d’aujourd’hui.

Toute sa vie Noël Morin sera un homme d’affaires avisé. Il aura été un bon père, un bon mari et un bon citoyen.

Il meurt à Montmagny le 10 février 1680. Ses funérailles sont célébrées cinq jours plus tard, à Québec.

Source pour texte : livre de la société de généalogie de Québec, sa présidente, Mariette Parent et ses bénévoles.

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