Barbara Ann Scott


C’est la ville de Sapporo au Japon qui avait été choisie pour la tenue des Jeux Olympiques d’hiver de 1940. Mais, en raison de son entrée en guerre contre la Chine, le Japon a été contraint de se désister. Un pays en guerre ne pouvait être l’hôte des Jeux. Saint-Moritz avait alors été choisie pour assumer ce rôle, mais une dispute entre les instructeurs de ski force la Suisse à se récuser aussi. En juillet 1939, les Allemands avaient proposé Garmisch-Partenkirchen. Mais quatre mois plus tard, le déclenchement de la deuxième guerre mondiale avait entraîné l’annulation des Jeux de 1940 par le Comité Olympique international. Les jeux de 1944 avaient connu le même sort. Finalement, les jeux reprennent en 1948 à Saint-Moritz, sans l’Allemagne et le Japon qui ne sont pas invités. 669 athlètes de vingt huit pays se disputent vingt deux évènements.

Le Canada y remporte deux médailles d’or.

Barbara Ann Scott remporte la médaille d’or au concours de patin artistique. Elle est la première non européenne à réussir cet exploit. Il s’agit d’une jeune fille d’Ottawa, devenue l’idole de tous les Canadiens l’année précédente en remportant le championnat mondial. Sa victoire olympique en fait une des plus grandes athlètes de l’histoire de notre pays. Elle est si populaire que l’on fabrique des poupées à son effigie. Toutes les petites canadiennes en réclament.

La seconde médaille constitue une surprise encore plus grande pour les Canadiens. Quelques mois avant les Jeux, le Canada a éprouvé des difficultés à former une équipe de hockey de qualité et a annoncé qu’il ne présentera pas de club pour la compétition. S’agissant de leur sport national, les Canadiens sont très déçus d’apprendre cette nouvelle. Un aviateur canadien propose aussitôt à ses supérieurs l’équipe de la RCAF, Royal Canadian Air Force, pour représenter le pays. Et les autorités olympiques canadiennes acceptent cette suggestion! L’équipe est renforcée à l’aide de quelques bons joueurs, on trouve le financement pour défrayer les coûts de transport et d’hébergement et l’équipe se présente au Jeux. À la surprise générale, elle remporte la médaille d’or! L’honneur du Canada est sauf!

Claude, toujours grand amateur de sport, suit de près dans les journaux et à la radio la compétition de Barbara Ann Scott, le résultat des parties de l’équipe de hockey et plus généralement, le déroulement des Jeux. Pour la première fois, il est vivement impressionné par la solennité de l’événement et la qualité de la compétition des Jeux Olympiques. Il va devenir un fervent amateur de cet événement. Il se rendra applaudir Barbara Ann Scott à l’Hôtel de Ville de Montréal lors de la tournée canadienne à son retour des Jeux.