La guerre froide refroidit


Staline est obsédé par la perspective d’une invasion de son pays par l’Ouest. Durant les trois années suivantes, il réussit habilement à mettre en place des régimes communistes en Roumanie, Bulgarie, Hongrie, Allemagne de l’Est, Pologne et Tchécoslovaquie. Il dispose maintenant de sa propre zone tampon de pays amis sur sa frontière ouest. Staline fait désassembler les usines de Pologne et de l’Allemagne de l’Est pour les faire reconstruire en sol russe. Redevenus agricoles, ces pays ne constitueront plus une menace militaire dans l’avenir.

Les journaux rapportent l’évolution rapide du nouvel empire soviétique, et les commentaires ne manquent pas. Fasciné par l’évolution de cette situation, Claude suit tous les développements. Il en déduit maintenant que Roosevelt, à Yalta en 1945, a fait montre de faiblesse et s’est trop vite rendu aux arguments de Staline en lui cédant, à toutes fins pratiques, ses états voisins. Autant il appréciait Roosevelt dans le temps, autant aujourd’hui il se pose des questions. Il met cette faiblesse sur le dos de la maladie qui accablait le Président américain, mais il ne comprend pas pourquoi Churchill, qui a toujours mis le monde en garde contre les bolcheviques, n’a pas réagi plus vivement pour empêcher Roosevelt de tout céder.