Cet automne là, il est beaucoup question de hockey autour de la chaise de Charles-Émile. Il est un grand supporteur du Canadien de Montréal, l’équipe préférée des Canadiens français. Ses clients Canadiens anglais soutiennent plutôt les Maroons de Montréal qui existent alors depuis une dizaine d’années et jouent dans le nouveau Forum, construit spécifiquement pour eux. Le Canadien les y rejoindra, deux ans plus tard, en quittant l’aréna Mont-Royal. Les deux équipes de la ligue Nationale suscitent beaucoup de discussions et divisent les Montréalais. Charles-Émile sera déçu d’apprendre que son idole, Howie Morenz, qualifié par Dick Irvin « de meilleur joueur de tous les temps », alors à sa treizième saison avec le Canadien, pourrait être cédé aux Black Hawks de Chicago. Adieu le rêve de la conquête de la coupe Stanley, tant attendue depuis 1931. Pourtant, les Maroons, les meilleurs cette année-là, sont en bonne voie de remporter la Coupe et ils y parviendront au printemps de 1935.
Morenz est finalement échangé et Charles-Émile s’en attriste pour son équipe préférée. Mais il se réjouira à son retour à Montréal en 1937. La saga Morenz n’est pourtant pas terminée. Ce dernier se blesse lors d’un accident banal le long de la bande, après avoir été poussé par un défenseur adverse. La pointe de la lame de son patin pénètre dans une fissure de la bande et il se brise la jambe dans la bousculade qui s’ensuit. Selon la rumeur, le bruit de la cassure fut si fort qu’on l’entendit dans tout le Forum. Morenz devait mourir six semaines plus tard des complications résultant de cet accident. Charles-Émile en sera vivement affecté. Quant aux Maroons, ils plieront bagages à la fin de la saison en 1938, victimes de la Grande Dépression. L’équipe de Charles-Émile, le Canadien, deviendra l’équipe de tous les Montréalais.
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