Bolivie… les institutions


Les dictatures militaires (1964-1982)

En 1964, un coup d’État ouvre une longue période de dictatures militaires qui ne s’achèvera qu’en 1980. Le 7 novembre 1966, Che Guevara commence une guérilla armée et crée l’armée de libération nationale de Bolivie pour lutter contre cette dictature soutenue par la CIA et pour la liberté et l’amélioration des conditions de vie du peuple bolivien. Après une dernière embuscade avec seize hommes, il est capturé par une troupe de 1 800 soldats boliviens et exécuté le 9 octobre 1967 à La Higuera, par l’armée bolivienne. Puis vint la dictature du général Banzer (1971-1978) marquée par l’interdiction institutionnalisée de toute activité politique et syndicale. Par la suite, l’accession au pouvoir du narco-trafiquant Luis García Meza conduit à la rupture des relations diplomatiques avec les États-Unis et contraint les militaires à soutenir un processus démocratique qui porte Hernán Siles Zuazo au pouvoir.

La libéralisation de l’économie (1985-2000)

Les différents présidents qui se succèdent à partir de 1985 suivront, durant une quinzaine d’années, une ligne de conduite conforme à l’orthodoxie des institutions financières internationales : lutte contre l’inflation, réduction du déficit budgétaire, réduction du périmètre du secteur nationalisé.

La crise sociale récurrente (2000-2005)

En 2000, un gisement de gaz naturel, estimé à 1,58 milliard de mètres cubes, est découvert dans la région de Tarija. Pour construire un gazoduc vers la mer, deux options étaient possibles : soit traverser le Pérou ou le Chili. Le choix de la voie chilienne, plus facile du point de vue technique, mais critiqué en raison des ressentiments remontant aux guerres du XIXe siècle, cristallise un mécontentement social latent qui se traduit par un mouvement protestataire d’ampleur nationale. Son ampleur contraint le président Sánchez de Losada à démissionner en octobre 2003.

Evo Morales

Evo Morales remporte l’élection présidentielle de 2005. Il devient alors le premier président bolivien d’origine amérindienne depuis le XIXe siècles.

Le 1er mai 2006, Evo Morales annonce par décret la nationalisation des hydrocarbures et la renégociation de tous les contrats des entreprises étrangères dans un délai de 180 jours. L’objectif est que 82 % des revenus des hydrocarbures soient réservés à l’État.

L’autonomie départementale

Le 2 juillet 2006, se tiennent simultanément un référendum sur l’autonomie départementale et l’élection des représentants à une Assemblée Constituante. La décentralisation était une des revendications essentielles des protestations exprimées en 2005 par les mouvements de la région de Santa Cruz. À l’inverse, les mouvements d’origine autochtone dénoncent cette volonté autonomiste, qui servirait selon eux la minorité oligarchique du pays.

Un référendum favorise largement au niveau national l’autonomie départementale (57,6 % des voix), mais les résultats locaux trahissent la fracture territoriale est-ouest du pays.

La crise politique et menaces sécessionnistes

Les réformes économiques et constitutionnelles mises en œuvre par la majorité présidentielle rencontrent de vives résistances au sein des élites économiques créoles du croissant est du pays qui concentre les principales richesses du pays. Ces dernières ont, depuis le début des années 2000, traduit leur opposition au pouvoir central par des revendications autonomistes voire sécessionnistes, portées par un ensemble d’organisations dont le Comité civique de Santa Cruz qui est l’un des plus actif. Les préfets élus des départements de Santa Cruz, Beni et Pando soutiennent ce mouvement pour une autonomie élargie.

En réponse à ce qui peut apparaître comme une remise en cause de sa légitimité électorale, le président Morales décide de remettre son mandat en jeu lors d’un référendum qui se tient le 10 août 2008. Il gagne avec 67 % des voix.

Les institutions politiques

La Bolivie est aujourd’hui une république parlementaire. Le président, élu tous les 5 ans, est à la fois le chef d’État et le chef du gouvernement. Il nomme les ministres. Le parlement est formé par deux chambres : le Sénat, composé de 27 sièges, et la Chambre des députés, composée de 130 sièges.

La loi des groupes citoyens et peuples indigènes, promulguée le 6 juillet 2004, a mis fin au monopole des partis politiques pour les principales élections du pays. Elle autorise des groupes de citoyens et les peuples indigènes à présenter des candidats lors des scrutins municipaux, départementaux et nationaux.

Photos de haut en bas: Un bolivien aymara sur son canot en jonc tressé sur le lac Titicaca, basilique de Copacabana sur le rive du lac Titicaca, mère bolivienne avec ses enfants et ses lamas, palais législatif du gouvernement à La Paz.