Patagonie


Des routes interminables sous un ciel tourmenté, des champs arides battus par les vents, des masses moutonneuses qui s’éloignent derrière des barbelés… autant d’images qui évoquent instantanément la dans notre imaginaire. Mais comment définir en quelques clichés une région longue de 3 000 km ?

La Patagonie a bien d’autres secrets à livrer : la naissance des glaciers millénaires et de la cordillère, les migrations des baleines et des lions de mer, la tragique histoire des indiens fuégiens, les vies rocambolesques des pionniers et des navigateurs de la Terre de Feu.

La Patagonie, mythe littéraire et terre d’exception, désigne la région la plus méridionale de l’Amérique du sud, s’étendant sur le tiers de l’Argentine et autant au Chili.

La Patagonie est un peu plus grande que la France ! Désertique, elle compte moins d’un habitant au kilomètre carré. La plus grande partie de ce territoire appartient à l’Argentine et le reste au Chili. Cette terre fascine par ses grands espaces et sa diversité. La nature y montre toute sa beauté, tant par les réserves d’animaux qu’elle abrite que par ses paysages. La Patagonie est sans doute l’un des territoires les plus marquants du monde.

Quand on suit du doigt sur une mappemonde la Patagonie, on sent déjà le goût et la magie de l’aventure nous envahir. De la cordillère des Andes en passant sur ses steppes et le littoral atlantique, tout possède une dimension théâtrale. Des premiers explorateurs aux touristes modernes, en passant par les aventuriers, tous ont fait sur cette terre du bout du monde l’ultime voyage… celui de la confrontation avec la terre et l’esprit de l’Amérique latine.

En Argentine, elle est constituée des provinces de Rio Negro, Neuquen, Chubut, Santa Cruz et de la Terre de feu. Les partie sud des provinces de La Pampa, de Mendoza et de Buenos aires y sont aussi incorporées.

Du côté chilien, elle est formée du nord au sud par les régions d’Araucanie, de fleuves, des lacs, d’Aisen du général Carlos Ibanez del Campo, de Magallanes et de l’Antartique chilien.

C’est dans la province de Santa Cruz à la frontière chilienne que l’on retrouve le mont Fitz Roy ou Chalten.

On peut diviser la Patagonie argentine en deux grandes régions, caractérisées par les deux grands types de reliefs différents :

1. A l’est, c’est le domaine des mesetas ou plateaux. La sous-région de Patagonie non andine a un climat froid et sec et un biome de steppe. Le relief est celui de tables échelonnées, entaillées par des vallées fluviales et quelques dépressions.

2. A l’ouest, c’est le domaine de la grande montagne. La sous-région andine correspond aux Andes de Patagonie. On y trouve des forêts et des lacs. Une grande partie de cette zone est protégée par des parcs nationaux.

Il y a donc deux Patagonies au plan politique mais aussi au plan climatique. Car la barrière des Andes détermine deux types de climat : humide et frais sur l’étroit versant pacifique (côté chilien), sec et venteux sur le versant atlantique (côté argentin).

Des deux pays, c’est sans doute l’Argentine qui accorde à la Patagonie un intérêt majeur. En effet, avec à peine un million et demi d’habitants (et la plus faible densité humaine du pays), la Patagonie fournit à l’Argentine 75% de sa production pétrolière. D’autre part, cette production pétrolière a souvent été l’enjeu de conflits de frontière entre les deux États.

L’histoire de la Patagonie

La Patagonie fut découverte en 1519 par Magellan qui nomma de nombreux lieux remarquables qui se trouvaient sur son passage. Patagonie signifie « Terre des Grands Pieds ». La légende dit que Magellan et son équipage auraient aperçu une tribu de géants aux grands pieds. Ils nommèrent cette tribu les Patagons. Plus tard, des explorateurs prétendirent les avoir également vus et firent des dessins des Patagons.

Cortes dit aussi avoir vu une tribu de géants d’une taille équivalente dans les Andes mais cela reste à prouver.

C’est le 21 octobre 1520 que le navigateur portugais Fernand de Magellan découvrit le passage qui devait permettre à son escadre d’accomplir le 1er tour du monde. Remarquant des fumées s’élevant du rivage, Magellan crut à une activité volcanique. C’étaient sans doute des foyers allumés par les Indiens. L’endroit fut baptisé Terre des Fumées puis Terre de feu.

C’est en septembre 1865 que Georges Claraz ouvre la porte de la Patagonie septentrionale à la recherche scientifique, en explorant et en décrivant en premier les zones comprises entre la rivière Rio Negro et la rivière Rio Chubut.

En 1881, la Patagonie sera officiellement partagée entre l’Argentine et le Chili, mais les frontières entre les deux pays ne seront définitivement fixées qu’en 1902, à la suite d’un arbitrage rendu par le roi d’Angleterre, Édouard VII.

Les Andes de Patagonie

La Cordillère des Andes présente trois grands secteurs différents :

Les Andes arides : qui présentent de hautes altitudes, avec des cols à très haute altitude.

Les Andes de transition : Elles sont plus basses, les cols frontaliers se trouvent à moindre altitude et la traversée vers le Chili à travers eux est assez facile. Durant l’hiver, les neiges provoquent de fréquentes fermetures de ces passages, et rendent difficiles les contacts avec ce pays.

Les Andes patagoniques fuégiennes : On y retrouve concentré le plus grand bassin lacustre d’Argentine. Parmi les lacs les plus importants il y a le lac Buenos Aires, le lac Argentino, le lac Viedma, le lac Fagnano et le lac Nahuel Huapi.

Les Andes de Patagonie se présentent sous forme de cordons isolés séparés par de profondes et larges vallées. Depuis le col de Pino Hachado jusqu’à l’île des États (isla de los Estados), où elles fusionnent, on remarque deux zones très élevées.

L’Hydrographie du monde

Un auréole de magie et d’exotisme est mythe ou réalité dès lors que l’on fait allusion à la Patagonie. Le nom même de cette région du globe a une résonance manifestement exotique, au point d’évoquer des images d’ancien royaume auréolé de mystère.

La Patagonie ne constitue cependant pas une entité politique en soi. C’est sans doute que cette terre de montagnes et de glaciers, de canaux et de fjords, de forêts et d’élevages de moutons, voisine de milliers d’îles inhabitées, gît aux confins méridionaux du continent, parfaitement isolée de tout et à proprement parler au-delà des derniers retranchements de la civilisation.

Son seul éloignement a d’ailleurs suscité les plus vives fascinations des siècles durant, et ce n’est que depuis la flambée des marchés mondiaux de la laine à la fin du XIXe siècle que la Patagonie a commencé à se peupler de façon significative. Avant, on n’y trouvait qu’une poignée de minuscules communautés éparses d’Autochtones dont il ne reste aujourd’hui que peu de descendants. Ceux qui ont entrepris de coloniser la région, il y a maintenant un siècle, venaient en partie de la Croatie, ce qui explique que les patronymes slaves y soient aussi omniprésents.

La portion argentine de la Pantagonie, dans le bassin hydrographique de l’océan Atlantique, se révèle même plus large, plus plate et plus propre au peuplement humain.

Son pendant chilien souffre d’un isolement et d’un recul accrus du fait que sa partie méridionale se voit coupée du reste du territoire continental chilien par une géographie cruelle. Région frontière fascinante, la Patagonie chilienne débute au sud de Puerto Montt pour se terminer au-delà de Punta Arenas, à la Tierra de Fuego (Terre de Feu), quelque 2500 km plus loin.

La bande étroite de la portion chilienne qui sépare la chaîne côtière de l’océan Pacifique est échancrée par des fjords abrupts, parsemée d’îlots dénudés, hérissée de sommets montagneux escarpés, comme celui du Cerro Paine Grande et de champs de glace. Il y a aussi le contraire, puisqu’elle est aussi dénudée en une immensité désertique comme la pampa ou les boisés des forêts de Terre de feu.

C’est le véritable visage de la Patagonie, dernière terre habitable avant le pôle sud.

Il n’en reste pas moins qu’elle s’auréole d’une beauté renversante, rarement égalée à la surface du globe. Les déplacements par route s’avèrent pratiquement impossibles sur une grande partie du territoire. Pour tout dire, les seules routes terrestres reliant cette partie du monde passent par l’Argentine.