Le Perú, suite: le climat, les ressources …


Le climat

Le climat est tropical à l’est, désertique et sec à l’ouest. Ces déserts côtiers sont provoqués par la présence d’un courant océanique sud-nord, donc froid, qui remonte la côte Pacifique en bloquant l’évaporation et la formation de perturbations pluvieuses.

Dans les Andes (chaîne de montagnes) le climat est tempéré à froid en fonction de l’altitude. Parmi les volcans importants, on trouve El Misti et Ubinas. Le Huascarán, qui s’élève à 6 768 mètres, est le point culminant du pays dans la Cordillère occidentale.

Les ressources et l’hydrologie

Parmi les ressources naturelles, on trouve le cuivre, l’argent, l’or, le pétrole, le minerai de fer, le charbon et les phosphates. La pêche constitue aussi une importante ressource naturelle ainsi que les fruits des arbres.

Les inondations et glissements de terrain sont dus au phénomène El Niño. Il existe une activité volcanique dans la zone volcanique centrale des Andes située au sud du pays.

On peut distinguer trois grandes zones naturelles :

La costa (côte) bordée par l’Océan Pacifique, 60 % de population et 10 % de superficie ; la sierra (montagne) 30 % de population et 30 % de superficie ; la selva (forêt d’Amazonie péruvienne) 10 % de population et 60 % de superficie.

Le versant oriental est principalement drainé par deux cours d’eau, l’Ucayali et le Marañón qui, après s’être rejoints, donnent l’Amazone. Les deux rivières captent la majeure partie des eaux du versant oriental de la Cordillère des Andes, traversent ensuite la selva péruvienne avant de confluer.

Sur le versant occidental, se trouve le bassin de l’Océan Pacifique, où viennent se jeter toute une série de petits fleuves descendus des hauteurs de la Cordillère. Parmi ceux-ci, l’un retient particulièrement l’attention, le Río Rímac, considéré comme l’un des fleuves les plus importants du Perú, non pas par son débit d’eau, relativement faible, ni par la taille de son bassin, mais parce qu’il approvisionne en eau et électricité la métropole de Lima, où se concentre plus du tiers de la population du pays.

Au sud, un troisième bassin, celui du lac Titicaca, le plus vaste lac d’Amérique du Sud et le plus haut lac navigable au monde, perché entre 3 600 et 4 500 mètres d’altitude sur les plus hauts plateaux andins, entre le Perú et la Bolivie, draine les eaux de quatre bassins : le lac Titicaca , le fleuve Desaguadero, le lac Poopó et le salar de Coipasa qui s’étendent sur près de 140 000 km².

 

La sismicité

Le Perú est situé sur une faille sismique, ce qui provoque, chaque année, un certain nombre de tremblements de terre, dont l’intensité reste faible. Le pays a toutefois subi quelques séismes majeurs, ayant provoqué un grand nombre de victimes et des destructions considérables, comme celui de Yungay, en 1970, qui fit entre 25 000 et 30 000 morts.

La population est préparée en cas de séisme et, régulièrement dans les écoles et les lieux de travail, les mesures de sécurité sont enseignées et des exercices d’évacuation sont effectués.

 

La faune et la flore

Le Perú est l’un des dix-sept pays caractérisés par une mégadiversité biologique. Il compte 84 des 117 zones naturelles existantes au monde et, de ce fait, possède 5 872 espèces endémiques (parmi lesquelles 118 types uniques d’oiseaux, 113 espèces de reptiles et 60 variétés différentes de mammifères). Du fait de la diversité climatique et topographique, il existe au Perú une faune et une flore variées. Sur les hauteurs, les lamas côtoient les alpagas et les vigognes. Le chinchilla brevicaudata, présent à l’état sauvage autrefois dans les très hautes Andes a sans doute disparu aujourd’hui.

Mais c’est dans la selva que la faune est la plus présente. Avec entre autres les jaguars, les tatous, les caïmans, les capybaras mais aussi des singes ou des milliers d’espèces d’insectes qui vivent dans une végétation luxuriante. La vanille, l’acajou, le caoutchouc participent à cette biodiversité.

Les parcs nationaux et aires protégées

Le Perú dispose d’un vaste réseau de parcs, de réserves naturelles et de lieux historiques nationaux. L’ensemble de ces sites couvre 14% du territoire péruvien. Bien que l’Institut National de Ressources Naturelles gère la plupart des aires protégées, un nombre croissant d’entre elles sont administrées par les communautés autochtones et par des associations de protection de la nature.

Parc National du Huascaran: classé en 1985 Patrimoine Naturel de l’Humanité par l’UNESCO, la Cordillère Blanche est la chaîne montagneuse tropicale la plus élevée au monde. Une trentaine de sommets enneigés s’élevant au-delà de 6 000 m, entre autres l’Huascaran la plus haute montagne du Perú (6 768 m), dominent un paysage marqué par la présence d’espèces botaniques ou animales rares telles que la Puya raimondii ou l’ours à lunettes.

Réserve Pampa Galeras-Barbara d’Acchille: bande de terre couvrant plus de 6500 ha, la réserve abrite la plus grande concentration de vigognes au monde.

Parc national de Manu: composé de plusieurs zones naturelles qui s’étagent de 150 m à 4 200 m, le parc abrite environ 52% de toutes les espèces d’oiseaux du Perú et 15% de celles du monde entier.

L’économie

L’économie péruvienne est parmi les plus performantes de l’Amérique Latine. Ce dynamisme repose principalement sur les secteurs exportateurs et sur une forte augmentation de la demande interne (12,3% en 2008), tirée par la consommation et l’investissement public et privé.

Depuis la politique d’ouverture lancée il y a maintenant 20 ans, l’économie péruvienne a connu de profonds changements. Des privatisations, pour un total de 9,2 milliards de dollars, principalement dans les secteurs des télécommunications et de l’énergie, ont été menées entre 1990 et 2000 et il ne subsiste plus aujourd’hui qu’une quinzaine de grandes entreprises publiques. Outre la fin des contrôles de l’État, les différents gouvernements ont établi une politique monétaire restrictive, et ont mis en place un environnement fiscal favorable aux investisseurs. Les conséquences de cette politique économique seront positives.

Cependant, l’économie péruvienne doit affronter deux défis majeurs: sa vulnérabilité aux fluctuations des prix des produits de base sur les marchés internationaux et la création d’un scénario de croissance et de redistribution favorable à la lutte contre la pauvreté et au développement humain car une couche de la population reste dans la pauvreté malgré l’essor économique notable que connaît récemment le pays.

Les transports et les communications

Le train de la Sierra est la deuxième voie de chemin de fer la plus haute du monde, atteignant 4 871 mètres d’altitude. Le trajet qui relie Lima à Huancayo dure 11 heures. En 2005, les wagons de tourisme ont été rénovés pour améliorer le confort et le service à bord.

Le train du Machu-Picchu relie Cuzco à Aguas Calientes (village situé au pied du Machu Picchu en passant par Poroy et Ollantaytambo.

Les chemins de fer du Perú atteignent une longueur totale de 2 100km. Le réseau central allant du Callao aux Andes Central sert surtout au transport de minerais et ceux du Sud (Cusco-Matarani) et du Sud-Est (Cusco-Machu Picchu) sont consacrés au transport de touristes.

Un réseau routier de plus de 80000 km relie toutes les régions du pays. La côte péruvienne est traversée du nord au sud par un axe routier majeur et structurant: la route panaméricaine. Cette route longue de 2700 km s’étire de la ville de Tumbes jusqu’à Tacna, au sud du pays.

Deux autres grands axes longitudinaux sont la Route de la Sierra (Piura-Puno, 3 508km) et la Route de la Selva (Cajamarca-Junín, 2 781km). Une vingtaine d’axes transversaux desservent les villes de la Sierra et de l’Amazonie. Leur construction est longue et coûteuse du fait du relief accidenté.

Il existe également deux axes routiers reliant les villes du Perú et du Brésil. D’un total de 960 km, l’Axe interocéanique sud (nœud fluvial et terrestre) relie le port de Paita au nord du Perú au port de Manáos au Brésil.

Le Perú compte 210 aéroports. L’Aéroport international Jorge Chávez, l’un de plus modernes du continent, est de loin le plus important du Perú. D’autres aéroports importants sont l’aéroport de Cusco, l’aéroport de Trujillo et l’aéroport d’Arequipa.

Le transport fluvial ne concerne que le bassin amazonien, où se trouvent les quatre principaux ports fluviaux : Iquitos, Yurimaguas, Port Maldonado et Pucallpa. Le plus important est celui d’Iquitos (82% du trafic fluvial total, soit 352 000 tonnes).

D’importantes sommes d’argent ont été injectées dans le secteur des télécommunications ces dernières années. Ces investissements concernent, pour leur grande majorité, l’extension et la densification des réseaux, ainsi que la progression de la couverture des zones rurales. Le taux de pénétration global actuellement est de 80 % dont environ 10 % pour les lignes fixes.

La population

La population du Perú est estimée en 2010 à près de 30 millions d’habitants, soit près de 5 % de la population de l’Amérique latine. La population a rapidement augmenté depuis les années 1960. Le taux de croissance démographique actuel cependant peut être considéré comme modéré dans le contexte latino-américain, s’élevant à 14,4 pour mille pour la période 2005-2010.

Le Perú à connu une baisse de la natalité entre les années 1995 et 2000, suite à une vague de campagne de stérilisation forcée visant à diminuer le nombre d’individus des populations pauvres du Perú localisées sur la Sierra, la Selva et les bidonvilles de Lima. Le résultat d’un rapport du ministère de la santé publié en 2002, fait état de la stérilisation de 331 600 femmes et de 25 590 vasectomies. Cependant, le taux de natalité du Perú s’élève à 19,38% en 2009.

Le redressement économique qu’a connu récemment le pays s’est accompagné d’une baisse relativement importante du nombre d’émigrants. Le nombre de Péruviens résidant à l’étranger est estimé à près de 2 millions (2007), soit 7 % de la population. Ils sont installés principalement aux États-Unis et dans une moindre mesure au Canada ou en Espagne.

L’ethnologie

Derrière l’apparente unité, la société péruvienne est profondément diversifiée. La venue de migrants originaires d’Europe, d’Afrique et d’Asie, lors des différentes périodes historiques, a favorisé le mélange des populations. Dès le XVIe siècle, le processus de colonisation est allé de pair avec la mixité des diverses composantes raciales. À cela, il faut ajouter une diminution drastique de la population autochtone au cours des premières décennies de présence espagnole. Décimés par les massacres et les épidémies, le nombre d’Amérindiens au Perú est passé de onze millions d’habitants en 1500 à un peu plus d’un million un demi-siècle plus tard. Le fait que Lima ait été le siège du vice-roi d’Espagne aurait encore aggravé le sort des Indiens du Perú. La venue de migrants originaires d’Europe et d’Asie lors des premières années de la République a largement contribué à rendre la société péruvienne encore plus métissée. Entre 1849 et 1874, 80 000 Chinois arrivèrent ainsi au Perú pour travailler dans les plantations de canne à sucre ou dans les gisements de guano.

Les indigènes sont majoritaires dans les régions andines du pays, Cuzco, Huancavelica, ou Puno. De fortes minorités, telles les Ashaninkas, Shipibo-conibos et Aguarunas sont présentes dans l’Amazonie ou le piémont amazonien. Les peuples indiens d’Amazonie ont généralement moins perdu leur culture après la conquête espagnole, car leurs territoires étaient très difficiles d’accès.

Les grandes migrations internes depuis les années 1950 ont favorisé encore plus la mixité de populations. Le rythme de l’urbanisation est variable d’une région à l’autre. À une extrême, on trouve des régions fortement urbanisées (Lima ou Piura), dans lesquelles la part de la population urbaine s’élève à près de 90 %. La majeure partie des migrants ont convergé vers la capitale, Lima, qui est devenue une ville métissée, un véritable carrefour de cultures régionales.

Photos de haut en bas: bateau sur une rivière de l’Amazonie, lac Titicaca, tortue d’Amazonie et papillon, perroquet d’Amazonie, sommets enneigés des Andes, singes de la jungle, village flottant du lac Titicaca, traversier d’autos sur une rivière amazonienne, femme de Cusco et son enfant, rue typique de Cusco, décoration de la semaine sainte à Cusco.