Treize autres basiliques et églises romaines


BASILIQUE SAINT-PIERRE-AUX-LIENS

La basilique Saint-Pierre-aux-Liens est située sur la colline de l’Esquilino, entre le Colisée et Sainte Marie Majeure, et est connue pour abriter le mausolée du pape Jules II et sa célèbre statue de Moïse par Michel-Ange.

Histoire

La basilique Saint-Pierre-aux-Liens a été construite entre 432 et 440 afin d’abriter les deux chaînes, vénérées comme reliques, ayant servi à enchaîner Saint Pierre lors de son emprisonnement à Jérusalem et à Rome. Selon la légende, lorsque l’impératrice Licinia Eudoxia, épouse de l’empereur Valentinien III, devant le pape Léon Ier, approcha la chaîne de Jésuralem de celle ayant servi à son emprisonnement final dans la prison Mamertine à Rome, celles-ci se soudèrent miraculeusement. Les chaînes sont conservées dans un reliquaire en dessous de l’autel principal de la sacristie.

Architecture et intérieur

L’impératrice Eudoxie fit ériger cette basilique, qui remonte au Ve siècle, pour conserver les chaînes de saint Pierre.

La façade, insolite, est constituée d’un portique du Quattrocento. L’intérieur conserve encore les splendides et rares colonnes doriques de la construction primitive.

La basilique a subi plusieurs restaurations (dont une sous Adrien Ier) et reconstructions (sous Sixte IV et Jules II). Une autre rénovation a eu lieu en 1875. Le portique d’entrée, à cinq arcades soutenues par des colonnes octogonales, attribué par Vasari à Baccio Pontelli, a été ajouté en 1475. Le cloître (1493 – 1503) serait de Giuliano da Sangallo.

L’intérieur à trois nefs comporte trois absides divisées par d’antiques colonnes doriques. Les allées sont surmontées par un recoupement des voûtes, tandis que le plafond de la nef, de Francesco Fontana, a été décoré de fresques, par Giovanni Battista Parodi, qui représentent le miracle des chaînes (1706).

Les portes en bronze qui ferment le reliquaire des chaînes de Saint Pierre (1477) seraient de Caradosso.

Le Moïse, œuvre de Michel-Ange achevée en 1515, était prévu à l’origine pour être un élément d’une gigantesque composition de 47 statues qui aurait composé le mausolée du pape Jules II à la basilique Saint-Pierre de Rome ; après les remaniements multiples de ce projet pendant quarante ans, il devint finalement la pièce maîtresse du cénotaphe du souverain pontife et de sa famille, les Della Rovere. Moïse, les doigts dans sa barbe, a le corps musculeux et puissant. Il tient sous son bras droit les tables de la loi.

Situé dans le transept droit, le prophète est représenté avec des cornes, représentation traditionnelle des personnages touchés par Dieu, en raison de la similitude en hébreu des mots faisceaux de lumière et cornes. Ce type de symbolisme iconographique était utilisé au début de l’art sacré. Dans ce cas, il était plus facile pour le sculpteur de réaliser des cornes que des rayons de la lumière.

Les statues de Léa et Rachel, de part et d’autre de Moïse sont aussi de Michel Ange. Le reste du monument a été réalisé par ses élèves.

Autres œuvres

Cette église regorge de chef-d’œuvre dont: deux toiles du Guerchin : Saint Augustin et Sainte Marguerite; dans la sacristie, une fresque représentant la Libération de saint Pierre (1604); le retable de la première chapelle à gauche est de Pomarance; le monument funéraire du cardinal Girolamo Agucchi conçu par Le Dominiquin; le tombeau du cardinal Nicolas de Cuse qui est de Andrea Bregno (1464); le tombeau du cardinal Cinthio Aldobrandino, neveu de Clément VIII.

Dans cette église reposent les peintres et sculpteurs Antonio et Piero Pollaiuolo, ainsi que Hugh O’Neill, comte de Tyrone.

 

BASILIQUE SANTA-MARIA-IN-ARACOELI

Pour la basilique Sainte-Marie-aux-plus-haut-des-cieux, voir la rubrique «Rome antique» de ce site.

 

ÉGLISES SANTA MARIS DEI MIRACOLI et SANTA MARIA DI MONTESANTO

Ces deux églises de Rome, Sainte-Marie-des-miracles et de Sainte-Marie-de-la-montagne-sainte, sont situées sur la Place du peuple (piazza del populo), face au mur Aurélien et à l’entrée de la via del Corso. On les nomme souvent « les jumelles » à cause de leur apparence extérieure qui est similaire malgré que leurs plans soient différents.

Ces églises remontent au 17e siècle alors qu’elles furent restaurées au moment du Moyen-âge et de la Renaissance.

Pour l’église Maria di Montesanto, le clocher fut ajouté au 18e siècle. Les statues extérieures sont attribuées à Bernini. Son intérieur elliptique et sa coupole est dodécagonal. En 1825, l’église devint une basilique mineure.

 

BASILIQUE SANTA MARIA IN COSMEDIN

La basilique Saint-Marie in Cosmedin est une église mineure de Rome, située dans le district de Ripa. Elle fut construite au 6e siècle sur les ruines du Templum Herculis Ponpeiani, sur le Forum Boarium, l’un des lieux de distribution de nourriture de la Rome antique.

La basilique a subi de nombreux remaniements au cours des siècles. Elle contient un remarquable pavement médiéval provenant de l’ancienne basilique Saint-Pierre. Dans le péristyle, à l’entrée se trouve la célèbre Bocca della Verità. Elle possède l’un des plus hauts campaniles de la ville.

La sacristie recèle une mosaïque du 8e siècle venant de la Cosmatesque.

 

ÉGLISE SAN MARCELLO AL CORSO

L’église Saint-Marcel al Corso est une église de Rome située sur le Corso, l’ancienne via Lata antique, qui relie la Piazza Venezia et la Piazza del Popolo.

Dédiée au pape Marcel Ier, elle est reconstruite en 1592 et sa façade concave est complétée par Carlo Fontana en 1683. Ceci étant de l’art classique, on y note une inversion de sens entre l’église paléo-chrétienne du IVe siècle, et la restauration du XVIe siècle.

On peut remarquer à l’intérieur les œuvres de Perin del Vaga (les Quatre Évangélistes de la quatrième chapelle à droite), de Federico Zuccari (Conversion de Saint Paul, quatrième chapelle à gauche).

Chaque année, on y expose une crèche artistique de caractère typiquement romain.

 

EGLISE SANTA MARIA IN VIA LATA

On prétend que Saint Paul a passé deux ans ici, dans la crypte à côté de l’église, tout en résidence surveillée en attente de son procès.

Cet endroit fut le premier lieu de culte chrétien. Il y avait là un oratoire (chapelle avec centre de bien-être) dans la construction romaine sous l’église actuelle. L’église a été construite sur les ruines d’un grand entrepôt romain. Le niveau supérieur de l’église a été réalisé au 9ème siècle, et des peintures murales furent ajoutée au niveau inférieur, entre le 7e et 9e siècle. Le pavé de cette phase survit.

L’église a été rénovée en 1639 par Cosimo Fanzago, mais la façade, avec ses colonnes corinthiennes qui imposent une accent vertical, a été achevée en 1658-1660 et repose sur une conception de Pietro da Cortona. Il semble évoquer un arc de triomphe dans la façade. Le maître-autel Madonna Advocata (1636) est l’un des rares tableaux attribué à Bernin dans une église. Les familles de Joseph et Lucien Bonaparte y ont été enterrés au 18ème siècle.

BASILIQUE SANT’ANDREA DELLA VALLE

La basilique Saint-André-des-vallées est l’une des grandes églises baroques romaines, construite à partir de 1591 sur le Corso Vittorio Emanuele II. Sa coupole est la deuxième de Rome pour ses dimensions après celle de Saint-Pierre.

Elle a été construite pour les Théatins et c’est toujours la maison mère de leur ordre.

La construction, commencée en 1591 par Francesco Grimaldi et Giacomo Della Porta, fut achevée entre 1608 et 1623 par Carlo Maderno qui édifia la coupole. La façade fut ajoutée entre 1655 et 1663 par Carlo Rainaldi. Le plan est en croix latine à nef unique flanquée de chapelles communicantes.

La coupole est peinte d’une fresque de Giovanni Lanfranco représentant «La Gloire du Paradis» (1624-1627). Les panneaux peints autour du maître-autel, qui illustrent le martyre de saint André, sont l’œuvre de Mattia Preti.

Le premier acte de l’opéra Tosca de Puccini se passe à Sant’Andrea della Valle. 

BASILIQUE SANTO SPIRITO IN SASSIA

Saint-Esprit in Sassia est une basilique du 12e siècle construite sur le site de l’école saxe fondée par le roi des Saxons au 8e siècle pour accueillir les pèlerins Saxons à Rome. En 1475, par ordre du pape Sixte IV, l’église fut reliée à l’hôpital Santo Spirito.

Le Sac de Rome (1527) endommagea l’église qui fut reconstruite (1538-1545).

La décoration à fresques remonte aux 16e et 17e siècle et on remarque surtout les chefs-d’œuvre de Livio Agresti. Le succès de l’œuvre fut telle que Michel-Ange, en âge déjà avancé, fut invité à voir l’œuvre.

La façade est à deux niveaux avec des colonnes à chapiteaux corinthiens divisant le niveau inférieur en cinq et le supérieur en trois parties. Une grande fenêtre circulaire s’ouvre sur le niveau supérieur. Au-dessus, trône l’écusson du pape Sixte V.

L’intérieur est constitué d’une simple travée centrale entourée par dix chapelles.

 

ÉGLISE DE LA TRINITE-DES-MONTS

L’église de la Trinité-des-Monts de Rome, située sur le Pincio et au sommet de la fameuse escalier Espagna dominant la place d’Espagne, possède une façade mondialement connue avec ses deux clochers symétriques datant de 1495. Devant cette élévation se dresse un obélisque égyptien. En réalité, cet obélisque provient des jardins de Salluste et comporte de pseudo-hiéroglyphes gravés par les artisans Romains, à l’imitation de l’obélisque d’Auguste du Cirque Maximus. Par contre, il semblerait que le bloc de pierre soit bien, lui, d’origine égyptienne.

Durant l’occupation napoléonienne de Rome, l’église, comme beaucoup d’autres, fut dépouillée des ses œuvres d’arts et ses décorations. En 1816, suite au retour des Bourbons en France, l’église fut restaurée aux frais de Louis XVIII.

Cette église, comme celle de l’ensemble consacré à « Saint-Louis des Français », appartient aux « Pieux Établissements de la France et Lorette ». À ce titre, la gestion et l’entretien de cet édifice sont à la charge de l’État français. L’église est à proximité de la villa Medici.

Les orgues sont l’œuvre du facteur Joseph Merklin

 

BASILIQUE SANTA MARIA DEGLI ANGELI

La basilique Sainte-Marie-des-Anges-et-des-Martyrs est une basilique romaine située Piazza delle Repubblica, non loin de la gare centrale de Termini. La basilique est dédiée aux martyrs chrétiens, censés avoir construit les thermes.

L’Église conserve une ligne méridienne monumentale, ajoutée au 18e siècle.

À la demande du pape Pie IV, Michel-Ange travailla dans sa vieillesse à la transformation des thermes en église, jusqu’en 1561. L’architecte napolitain Luigi Vanvitelli prit la relève en 1749. De 1870 à 1946, le royaume d’Italie avait fait de Sainte-Marie-des-Anges son église officielle.

Vers 1700, le pape Clément XI demanda à Francesco Bianchini, astronome et mathématicien, de construire une ligne méridienne, sorte de cadran solaire, à l’intérieur de la basilique. Le pape souhaitait vérifier l’exactitude de la réforme grégorienne du calendrier et avait besoin d’un moyen de prévoir exactement la date de Pâques.

La basilique présentait pour cette installation quelques avantages : l’édifice était déjà naturellement orienté au sud, donc exposé au soleil ; la hauteur des murs autorisait de tracer une ligne très longue permettant de mesurer l’avance du soleil sur toute l’année ; les anciens murs étaient depuis longtemps stabilisés dans le sol, assurant que les instruments d’observation, calibrés avec précaution, ne bougeraient pas ; enfin, placée dans les anciens thermes de Dioclétien, la méridienne représenterait une victoire symbolique du calendrier chrétien sur le calendrier païen.

Le cadran solaire de Bianchini fut installé sur le méridien qui traverse Rome à la longitude de 12° 50’. Au midi solaire, vers 12 h 15 (13 h 15 en été), heure de Rome, le petit trou percé dans le mur livre passage aux rayons solaires qui atteignent la méridienne.

Au solstice d’été, le soleil est au zénith et ses rayons frappent la ligne méridienne au plus près du mur. Au solstice d’hiver, les rayons traversent la ligne au point le plus éloigné. À chaque équinoxe, le soleil touche la ligne à mi-course. Plus la méridienne est longue, plus l’observateur peut calculer précisément la longueur de l’année. La ligne est matérialisée par une lame de bronze longue de 45 mètres, sertie entre des dalles de marbre jaune et blanc.

Le rayon de l’étoile polaire passe par la fente supérieure de la croix.

Outre la ligne qui marque l’avance du soleil, Bianchini ajouta des perforations dans le plafond pour noter le passage des étoiles. Dans l’obscurité de la basilique, la méridienne reçoit donc les pâles rayons de l’étoile polaire à travers une fente verticale ménagée dans une petite croix située près de la fenêtre de la voûte, mais aussi ceux d’Arcturus et de Sirius. La méridienne fut restaurée en 2002 pour le tricentenaire de sa construction.

ÉGLISE SANTA MARIA DEL POPULO

L’église Sainte-Marie-du-Peuple est une église des Augustins située sur la Place du Peuple à Rome.

En 1099, une chapelle est construite par le pape Pascal II. La chapelle est transformée en église par le pape Grégoire IX et donnée, pendant la première moitié du 13e siècle aux Augustins.

Entre 1472 et 1477, l’église est reconstruite par Baccio Pontelli et Andrea Bregno. Entre 1655 et 1661, l’église est restaurée par Gian Lorenzo Bernini qui s’occupe particulièrement de la décoration de la nef et du transept.

La chapelle Chigi fut dessinée par Raphaël et sa coupole est décorée d’une mosaïque monumentale «La Création du monde» représentant les planètes, exécutée en 1516 sur les cartons du maître.

On y trouve d’importantes œuvres d’art, notamment du Caravage avec «La Conversion de Saint Paul sur le chemin de Damas» et «Le Crucifiement de Saint Pierre» dans la chapelle Cerasi.

 

BASILIQUE SANTA MARIA IN TRASTEVERE

Située dans le cœur du Trastevere sur une place très animée, l’église Sainte Marie du Trastevere a probablement été la plus ancienne église de Rome. En effet, elle a été fondée au 3e siècle par le Pape Calixte III à l’emplacement d’un miracle signalé en 38 avant Jésus Christ : une source d’huile aurait jailli à cet endroit, annonçant l’arrivée du christianisme se déversant sur le monde. Cette église est aussi la première dédiée à la Vierge.

L’église actuelle, qui a le statut de basilique mineure, a été reconstruite dans le style roman au 12e siècle par le Pape Innocent II. Quelques ajouts ont été réalisés au 18e siècle, sans altérer la structure du Moyen-âge.

La partie supérieure de la façade comporte une frise en mosaïque représentant une Vierge à l’enfant entourée de 10 femmes tenant des lampes, probablement une représentation des vierges sages. La partie inférieure est composée d’un portique baroque, ajouté au début du 18e siècle par l’architecte de renom Carlo Fontana. Un campanile roman surmonte l’ensemble.

L’intérieur de l’église a conservé sa structure basilicale à trois nefs. Les nefs sont séparées par des colonnes antiques de style ionique. Le sol de style cosmatesque est magnifique. Mais ce sont les superbes mosaïques qui font la réputation de l’église Sainte Marie du Trastevere. Sur les mosaïques de l’arc sont figurés les évangélistes entourant le symbole de la croix.

Le baldaquin à colonnes de porphyre de l’autel, le plafond à caissons dorés ainsi que la très belle chapelle du palais Altemps sont remarquables.

 

ÉGLISE SANTA MARIA DI LORETO

Santa Maria di Loreto est une église du 16e siècle à Rome, située juste en face de la rue de la colonne de Trajan, près du monument de Vittorio Emanuele II.

L’érection de cette église a commencé en 1507 par Antonio da Sangallo le Jeune, avec un plan octogonal. La coupole et la lanterne ont été complétées par Jacopo del Duca, vers 1585. L’église fut réalisée au sommet d’une ancienne chapelle du 15e siècle. Elle est surtout connu à cause de la construction à ses côtés de l’église Santissimo Nome di Maria, à côté d’elle qui a une coupole similaire du 18e siècle. Elles ont l’apparence d’églises jumelles.

La décoration intérieure est connue pour ses statues dont celle du saint à l’entrée par Andrea Sansovino, celle des quatre anges par Stefano Maderno autour de l’autel, les représentations de quatre vierges martyres, de saints romains…Les quatre martyrs dans l’ordre de réalisation ont été Sainte Agnès par Pompeo Ferrucci, Sainte Flavie Domitilla par Domenico de Rossi, Sainte Cécile par Giuliano Finelli et la célèbre statue baroque de Sainte Suzanne par François Duquesnoy.

Sources pour le texte: wikipedia, notes personnelles, pamphlets publicitaires