Ville de Montréal


Montréal est une ville canadienne située dans la province du Québec. Elle est la seule métropole francophone d’Amérique du Nord. La ville est située sur l’île de Montréal, dans l’archipel d’Hochelaga, en bordure du Saint-Laurent, à proximité de l’Ontario et des États-Unis. Elle est le centre de la culture et des affaires de la province.

Montréal a accueilli l’Exposition universelle de 1967 et les Jeux olympiques d’été de 1976. Elle est l’hôte annuel du Festival des films du monde de Montréal, du Festival international de jazz de Montréal, du festival Juste pour rire, du Festival Montréal en lumière et du Grand Prix de Formule 1 du Canada. Le club de hockey des Canadiens de Montréal y a élu domicile dès sa création en 1909.

Son quartier historique, le Vieux-Montréal, a été déclaré arrondissement historique en 1964.

Montréal est couramment considérée comme la deuxième ville francophone dans le monde après Paris même si techniquement Kinshasa et Abidjan sont des villes francophones plus peuplées. En revanche, sa population est plus du triple de celle de la ville de Québec, la capitale de la province. En 2011, la ville comptait 1 649 515 habitants, et son agglomération près de 4 millions. En 2006, environ 52,4 % de sa population était de culture et de langue française, 32,4 % était de culture et de langue autre que le français et l’anglais et 12,5 % était de culture et de langue anglaise, faisant de Montréal une ville interculturelle.

Histoire

Jacques Cartier est considéré comme le premier Européen à avoir exploré l’île de Montréal. Le 2 octobre 1535, selon le récit de son deuxième voyage en Amérique, il débarque sur l’île et se rend au village iroquoiens fortifié d’Hochelaga qui compte environ 1 500 habitants. Il nomme la colline située à proximité « Mons realis » (mont Royal en latin).

Quand Samuel de Champlain explore le fleuve en 1603, près de 70 ans plus tard, les Iroquoiens n’occupent plus l’île de Montréal et les basses-terres du Saint-Laurent. Hochelaga, le village décrit par Cartier a disparu ; les historiens n’ont jamais pu connaître son emplacement exact. En 1611, Champlain établit un poste de traite saisonnier sur l’île de Montréal, dans un lieu qu’il nomme Place Royale (aujourd’hui Pointe-à-Callière). Il doit se résoudre à l’abandonner puisqu’il ne peut la défendre contre les guerriers Iroquois.

Paul Chomedey de Maisonneuve, considéré comme le fondateur de la ville a écrit dans une lettre au gouverneur: « Il est de mon honneur d’accomplir, ma mission, tous les arbres de l’île de Montréal devraient-ils se changer en autant d’Iroquois. »

En 1663, la Nouvelle-France devient une province royale de la France. La seigneurie de Montréal est cédée au Séminaire Saint-Sulpice de Paris en 1665. Les Sulpiciens influenceront de manière significative le développement de Montréal.

La traite des fourrures devient à partir de 1665, grâce à des interventions militaires françaises, une part principale de l’économie montréalaise. Montréal compte plus de 600 habitants à cette époque.

Pendant que Montréal se développe, d’autres secteurs de peuplement apparaissent sur l’île de Montréal. En amont des rapides du Sault-Saint-Louis sur le Saint-Laurent, un fief est concédé à l’explorateur René Robert Cavelier de La Salle qui fonde Lachine en 1669. Au Sault-au-Récollet, au nord de l’île, sur la rivière des Prairies, une mission est fondée par les Sulpiciens en 1696.

Malgré quelques périodes de tranquillité, les hostilités franco-iroquoises font de plus en plus de ravages dans la colonie à la fin du XVIIe siècle. On compte parmi les événements sanglants à survenir à proximité de Montréal le massacre de Lachine du 5 août 1689. En août 1701, le traité de la Grande Paix de Montréal met fin aux hostilités. 1 200 Amérindiens d’une quarantaine de nations de la région des Grands Lacs et plusieurs notables de la Nouvelle-France se rassemblent à Montréal pour la signature du traité.

L’expansion de Montréal se poursuit durant la première moitié du XVIIIe siècle, les premiers faubourgs apparaissent durant les années 1730 alors que la ville compte autour de 3 000 habitants.

L’issue de la bataille des plaines d’Abraham, une victoire britannique, à Québec le 13 septembre 1759 annonce la fin du régime français sur le territoire. Le 8 septembre 1760, les troupes françaises à Montréalse rendent à l’armée britannique. Le traité de Paris de 1763 marque la fin de la Nouvelle-France.. En 1759, la ville française de Montréal comptait plus de 5 000 âmes. Après la conquête britannique de 1760, Montréal ressemblait beaucoup aux villes de province françaises. Le fond de population et l’immense majorité était partout française. Mais la nation canadienne-française restait une nation conquise. Les classes riches étaient pour la plupart anglaises. Bien que le français fut la langue presque universellement parlée, la plupart des journaux, les affiches, et jusqu’aux enseignes des marchands français étaient en anglais. Entre les épidémies et les grands incendies, Montréal, alors le centre d’un vaste arrière-pays, développa une solide bourgeoisie commerciale puis industrielle, principalement d’origine écossaise et anglaise. Elle fut cependant desservie par les troubles politiques lors de la rébellion des Patriotes de 1837-1838. Le Parlement du Canada-Uni y était situé entre 1843 et 1849 avant son incendie par des émeutiers anglais, appelés aux armes par un article haineux de The Gazette. Le feu se propagea également jusqu’à la bibliothèque nationale détruisant d’innombrables archives de la Nouvelle-France. Les incidents incitent les députés du Canada-Uni à transférer la capitale en alternance à Toronto et à Québec, par un vote de 34 voix contre 29.

La croissance rapide de la ville fut accélérée par la construction en 1824 du canal de Lachine, permettant aux navires de franchir les rapides de Lachine, facilitant les communications entre l’Atlantique et les Grands Lacs. La seconde moitié du XIXe siècle amena le rapide développement du chemin de fer, la création d’une ligne ferroviaire de 23 km entre Laprairie et Saint-Jean-sur-Richelieu en 1836, et celle du canal de Chambly, inauguré en 1843. La construction des lignes du Grand Tronc vers Toronto et les Provinces maritimes dans les années 1850, et celle du pont Victoria, en 1860, ont consolidé la vocation de la ville. La compagnie ferroviaire du Canadien Pacifique y installa son siège social en 1880, faisant de Montréal le nœud ferroviaire du Canada.

Parallèlement l’industrie artisanale céda peu à peu la place à une industrialisation plus poussée.

Le fort développement des banques et des autres institutions financières à la même époque donna l’élan permettant à Montréal de devenir le centre financier canadien durant toute la première moitié du XXe siècle. La ville se modernise et développe une réputation de «ville ouverte».

Deux facteurs contribuent toutefois à transformer durablement l’économie montréalaise au terme de la Deuxième Guerre mondiale. D’une part, on constate à cette époque un vaste mouvement des industries de fabrication de biens durables vers le Midwest et le sud de l’Ontario. Combiné à des changements technologiques, comme l’essor du camionnage et la mise en service de la voie maritime du Saint-Laurent en 1959, réduisent l’importance de Montréal comme centre de transbordement des marchandises.

Un deuxième facteur tient aux transformations profondes qui ont marqué la société québécoise à compter de la fin des années 1950 et le renversement du sommet de la hiérarchie des métropoles canadiennes au profit de Toronto. La Révolution tranquille et la francisation de la société a eu pour effet d’augmenter les coûts de transaction des services supérieurs, en rendant plus difficile le recrutement de main d’œuvre pour desservir un marché canadien anglophone à 75 %. Ce mouvement, particulièrement présent durant les années 1960 et 1970, s’est résorbé vers la fin du XXe siècle.

Le déplacement graduel des populations vers l’ouest achèvera le déclassement de Montréal durant les décennies suivantes. Une importante restructuration industrielle et un développement des industries culturelles donneront ensuite un second souffle à la ville.

Le statut international de la ville a été assuré par l’Exposition universelle de 1967, tenue en même temps que les célébrations du 325e anniversaire de la ville et par les Jeux olympiques d’été de 1976. Montréal a célébré avec éclat son 350e anniversaire en 1992. En date du 1er janvier 2002, l’ensemble des municipalités situées sur l’île de Montréal, totalisant une population de 1 871 774 personnes, 3 695 000 avec l’agglomération, avec ainsi que sur plusieurs îles périphériques qui composaient jusqu’à présent la Communauté urbaine de Montréal, furent fusionnées par une loi du gouvernement du Québec pour former la nouvelle ville de Montréal.

Un référendum sur les « défusions » municipales eut lieu le 20 juin 2004, 15 des 22 municipalités ont voté pour redevenir des municipalités autonomes. Cela leur fut accordé en date du 1er janvier 2006, bien qu’avec des pouvoirs réduits. La ville de Montréal et les municipalités « défusionnées » se retrouvent au sein d’un conseil d’agglomération qui gère les compétences d’agglomération (ex. : police, pompiers, eau, développement économique) et les villes « défusionnées » gèrent les compétences de proximité (loisirs, travaux publics, etc.