À 16 ans, Armand joue son avenir


Chapitre II

À 16 ans, Armand joue son avenir.

Dès le début de la 2e Guerre Mondiale, Armand avait quitté sa famille pour aller aider sa tante Catherine qui se trouvait seule à Bordeaux pour faire fonctionner son commerce ; son oncle, Jean-Pierre Christy, venait d’être mobilisé et envoyé au front. En décembre 1939, lorsqu’il partit, son père, qui comptait sur lui pour prendre la relève à la ferme, lui exprima sa déception, lui disant qu’il vivait son départ comme quelqu’un qui perd sa main droite !

Armand et sa tante se rendaient au Marché Central pour acheter des fruits et légumes qu’ils distribuaient ensuite dans différents quartiers de Bordeaux.

Lorsque son oncle revint du front après la signature de l’Armistice par la France le 17 juin 1940, Armand suivit les conseils de monsieur Guicharnaud et s’inscrivit chez les Jésuites, au Collège Saint-Joseph de Tivoli, où il eut la chance de continuer ses études de 16 à 18 ans. Il y était étudiant-domestique, ce qui lui permit de participer aux frais de son séjour. Le directeur était le Père Gorostarzu. Studieux, il travaillait avec acharnement. C’est ainsi qu’il étudia l’anglais et l’espagnol à Bordeaux.

Soulignons que lors de son séjour à Bordeaux, il avait eu pour la première fois l’occasion de voir l’Armée Allemande.

À une certaine époque, sans trop saisir la portée de ses gestes, il colla des affiches de propagande antiallemande un peu partout. Craignant pour lui, le directeur du Collège lui conseilla de partir car les Allemands occupaient une partie du Collège.

Il quitta donc le Collège où il avait obtenu le BREVET SPORTIF NATIONAL pour l’année 1941, 3e échelon organisé par l’Association sportive de Tivoli le 29 octobre 1941 à Cauderan.

Il s’engagea volontaire en 1942.

Sa vie de combattant se poursuivit pendant plus de six ans, en France, en Algérie, en Tunisie, en Angleterre et en Indochine.

Avec engagés volontaires à Alger en 1942.

Comme le dit Armand, à la maison les conversations avec les parents n’étaient pas nombreuses et plutôt réduites à des instructions ou ordres. Ainsi à l’âge de faire le service militaire, il était prêt à être soldat! En effet, il avait déjà l’habitude à la maison de suivre les ordres sans les discuter! Cependant, afin d’être sélectionné, il avait dû passer des tests physiques bien éprouvants : deux jours d’entraînement physique intense, avec peu de sommeil et trois verres de lait par jour en guise d’alimentation. L’objectif ultime d’Armand était de joindre les Forces Françaises Libres via le service militaire. Cette voie lui avait été suggérée par le Père Gorostarzu.