Le camp Maupas


Chapitre VIII

Le Camp Maupas

Première rencontre avec Armand Vignau, celui qui deviendra mon mari.

J’allais parfois passer mes vacances au Camp Maupas à Val Morin, dans les Laurentides. En 1954, j’y étais et Armand qui revenait d’un voyage aux Chutes Niagara avec deux copains y passa la fin de semaine.C’est le Français Émile Maupas, qui a importé de France l’activité physique pleine-nature au Québec, en créant de toutes pièces le camp qui portait son nom, situé sur une presqu’île riveraine du parc linéaire, au lac Raymond, à Val-Morin.Au Camp Maupas, la journée commençait par une baignade dans le lac, suivie d’une demi- heure de culture physique sur la plage et d’un petit déjeuner copieux où touspouvaient se servir à volonté, les plats de service étant déposés sur la table. Après un temps de repos, c’était la randonnée, une sortie d’une heure: marche sur la voie ferrée, tout à côté du camp.(Il n’y avait qu’un train par jour, le soir, et le plaisir pour les résidents était de se rendre à la gare rencontrer les nouveaux arrivants).L’après-midi, temps libre.La soirée se passait paisiblement, en groupe, à discuter ou à danser au son du gramophone, car il faut dire qu’il n’y avait pas d’électricité pendant ces années-là au Camp Maupas. C’était l’endroit idéal pour des vacances. La paix! Plus tard, lorsque l’électricité fut installée, tout a changé, plus d’échanges, fini la danse, car le téléviseur faisait partie du décor et occupait le temps des vacanciers.LongueuilComme nous avions fait connaissance au camp Maupas et que nous habitions tous les deux Longueuil, il nous arrivait de nous rencontrer, parfois à la sortie de l’église après la messe, ou au restaurant, à deux portes de chez moi, où il prenait ses repas. Un jour il me téléphona pour m’inviter au cinéma.Comme à ce moment-là, il n’était pas prêt à s’engager, il me demanda de le rencontrer au restaurant. Si tu veux sortir avec moi, lui dis-je, tu viens me chercher à la maison. Ce qu’il fit. Ce fut le début de nos fréquentations. Nous allionsparfois à l’Union Française, à Montréal, lieu de rencontre des Français. Nous avions des amis italiens, chez qui, nous allions de temps à autre, prendre un repas qui commençait le midi et se terminait dans la veillée. Quel repas! Le temps passa et un jour, il fut question de mariage et la date fut fixée au 14 juillet.C’était en 1956. Les invitations envoyées, les cadeaux arrivèrent. Sans avoir dressé de liste, nous avons reçutout ce qui peut être utile dans une maison: table, lampes, etc.Nous n’avions rien à acheter à part les meubles pour la cuisine, la chambre à coucher et le salon.Les bans furent publiés au Consulat de France et c’est ainsi que j’ai obtenu la citoyenneté française; il en fut de même pour les enfants qui ont été déclarés au Consulat dès leur naissance.Le mariage eut lieu à l’église St-Antoine-de- Padoue de Longueuil, célébré par Mgr Romain Boulé, prélat domestique, curé de la paroisse, suivi d’une réception au Club Lemoyne avec nos cent invités. Journée parfaite. Petit voyage dans les Laurentides à l’hôtel Grey Rocks à St-Jovite. Le vrai voyage de noces eut lieu l’année suivante en France, à Orègue, au Pays Basque.Nous avions décidé que je resterais à la maison après la naissance des enfants. J’ai travaillé deux ans et Anne est née le 11 octobre. Pendant ce temps, afin de nous habituer à vivre avec un seul revenu, mon salaire était déposé à la banque.Nous avons trois enfants: Anne, Pierre et Jackie.Anne est née le 11 octobre 1958. En 1985, elle alla faire les vendanges en France, puis se rendit chez une amie de couvent, Sylvie Tremblay, qui était allée étudier à la Sorbonne et s’était installée en France après s’y être mariée.Anne trouva un travail et elle décida, elle aussi, de rester en France. Pendant des années, nous avons espéré son retour. Mais elle avait un copain (qui aujourd’hui est son mari) et parce qu’elle avait un bon emploi, elle décida de rester en France à l’opposé de son père qui avait quitté la France pour s’établir au Québec. Elle habite maintenant à St-Gratien, en Val-d’Oise, avec son époux, Olivier Gaubert et ses deux enfants Marie et Mathieu; elle travaille à Paris pour la maison Belin, maison d’édition de manuels scolaires.Pierre est né le 22 février 1962, onze jours après le décès de mon père. Il étudia le design à l’Université de Montréal et se lança d’abord en affaires avec des copains sous le nom de Quatuor Design. Aujourd’hui, il est Chargé de projets Design chez Bombardier Produits Récréatifs (BRP) à Valcourt. Il habite Sherbrooke avec son épouse Danielle Lemieux qui a fait des études d’ingénieur civil. Après avoir travaillé comme ingénieure pendant quelques années, elle travailla chez Bombardier Aéronautique à Montréal. Lorsque l’emploi de Pierre chez BRP a été transféré dans les Cantons de l’Est, elle a laissé Bombardier Aéronautique pour le suivre; comme on dit: qui prend mari, prend pays. À Sherbrooke, elle travailla aussi chez BRP comme analyste en communications. Ils ont deux filles Sophie et Caroline.Jackie, née le 4 novembre 1963, désirait devenir policière mais a été refusée présumément à cause de son dos. Elle a fait des études en informatique, travaillé chez Pratt & Whitney Canada et puis a décidé de partir en affaires avec une amie; elle avait déjà son fils, Maxime.Lorsque sa partenaire est devenue maman à son tour, les heures de travail ne coïncidaient plus, alors elle lui acheta sa part. Elle est donc propriétaire d’un Centre de santé à Longueuil: L’Odyssée – Bains flottants.Son conjoint, Jean Laroche, travaille chez Thermo King: matériel de réfrigération ainsi que réparation de camion.

Les voyages

J’ai fait plusieurs voyages de mon côté mais c’est avec difficulté que j’ai réussi à convaincre mon mari de m’accompagner. Un premier voyage en Espagne, au Portugal et au Maroc le fit changer d’avis. Nous allions souvent au Pays Basque pour visiter la famille.

Le frère d’Armand, Victor a épousé Marie-Claire Dechipre et ils eurent huit enfants: Maïté, Anne-Marie, Bernadette, Jean-Pierre, Martine, Xavier, David, Mathieu. Les deux autres frères, Joseph et Jean sont restés célibataires.

La généalogie

Je profitais de ces voyages pour faire la généalogie de la famille Vignau, guidée par Marie-Claire qui avait une intuition extraordinaire pour ce faire. Au début, nous avions les répertoires des naissances, mariages et sépultures de deux paroisses à la maison. Marie-Claire, Anne-Marie et Bernadette m’ont beaucoup aidée. Je leur avais demandé de marquer les pages où on trouvait des Vignau et je prenais la relève. Plus tard, nous sommes allées, Marie-Claire et moi, dans les mairies où on nous trouvait un endroit pour travailler. Tout cela m’a pris dix ans et les dernières informations, je les ai obtenues d’un groupe qui travaillait dans la région.