La lutte de Gandhi pour l’indépendance de l’Inde avait comme objectif la création d’un état nouveau, libre de toute entrave pour la réalisation de son destin.
Il ne rêvait pas de libérer l’Inde du joug des Anglais, il rêvait de libérer les habitants de l’Inde de tous les jougs, de tous les préjugés, de toutes les inégalités sociales, des discrimination, des tabous, du sectarisme et de toutes formes de domination.
L’adversaire n’était pas l’Anglais.
L’adversaire c’était lui-même, c’était son frère, son fils, son voisin.
L’adversaire, c’était l’ignorance, l’égoïsme, la cupidité, l’orgueil. L’objectif, c’était la liberté de tous et de toutes par le chemin de l’Amour et de la Vérité.
Cet objectif n’était pas un rêve, une utopie; il prévoyait depuis longtemps les priorités de ce nouveau pays. Déjà, le 30 janvier 1930, Gandhi expose un programme pour la future nation. Prohibition de l’alcool, dévaluation de la roupie, réduction des impôts, abolition de la taxe sur le sel, réduction au moins de moitié des dépenses militaires, réduction de 50% du traitement des hauts fonctionnaires, mise en liberté des prisonniers politiques, ouvertures des frontières aux exilés indiens etc.
Dans d’autres écrits ou discours du Mahatma, on découvre des pistes de ce qui sera ce nouveau pays. La société sera composée d’innombrables villages dans lesquels, la vie ne sera composée d’une pyramide dont l’élite est soutenue par la base. Au contraire, elle sera centrée sur l’individu toujours prêt à donner sa vie pour son village qui lui sera toujours prêt à périr pour le groupe de villages. La société sera composée d’individus égaux qui ne manifestent jamais d’arrogance agressive mais plutôt une grande humilité.
La nouvelle société basera sa culture sur la synthèse des civilisations dont l’Inde a subit l’esprit sur son sol. Contrairement au modèle américain, la nouvelle Inde renoncera au luxe et fera revivre la poétique simplicité de l’existence.
La base même de la vie dans l’Inde nouvelle sera l’égalité de tous et de toutes. Il n’y a pas d’égalité tant que l’on se sent inférieur ou supérieur à autrui et entre égaux, il n’y place qu’au respect mutuel, jamais à la condescendance. L’égalité des individus suppose aussi l’égalité des groupes. La fondation du svarâj, (l’indépendance) passe par le rapprochement de hindous, des musulmans, des parsis, des chrétiens et des juifs vivant en Inde. Elle ne saurait exister sans la suppression de l’intouchabilité.
Même les Anglais qui désireraient vivre dans cette Inde nouvelle seraient égaux à tous les autres habitants du pays. Jamais, Gandhi pourrait s’associer à une discrimination du genre que les Britannique font subir présentement aux Indiens.
L’anglais ne sera plus la langue de l’administration de la nouvelle Inde. Déjà en 1931, le Mahatma disait que le fait de parler anglais isole les dirigeants des millions de compatriotes. Il voulait que tous ceux qui connaissent l’anglais considèrent que c’est une honte effroyable que de ne pas parler hindi aussi couramment qu’anglais.
Gandhi voudrait que l’Inde libre s’engage sur la voie de la non-violence mais il acceptait qu’il y ait place pour les soldats. Le pire crime des Britanniques est d’avoir désarmé et émasculé tout un peuple.
L’Inde libre donnera un message de paix au monde. La liberté de l’Inde comme la liberté du monde fait partie de la recherche de la Vérité au point où seule une Inde libre peut adorer Dieu.
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