Churchill


Sir Leonard Spencer Winston Churchill, est né le 30 novembre 1874 et est décédé en 1965. Il fut reconnu comme le plus grand chef d’état de l’Angleterre du 20e siècle. Il fit preuve d’un courage exemplaire et d’une ténacité inébranlable devant l’ennemi durant la seconde guerre mondiale alors qu’il était Premier ministre.

Le hasard du destin le mit en face d’un adversaire devant lequel son puissant leadership, ses ruses, son talent de négociateur furent sans effets. Celui qu’il appelait dédaigneusement le fakir nu a su lui résister.

Jamais deux adversaires n’auront été si différents l’un de l’autre et ce, à tout point de vu.

À part le fait que les deux hommes donnaient leur vie pour une cause unique : le bien de leur nation, tout le reste les séparait.

Gandhi, ascète religieux, végétarien, abstinent, non-fumeur, doux, continent, humble serviteur de son peuple, partisan de la non-violence, amant de la vérité, défenseur des pauvres et des malheureux, etc.

Churchill bon vivant, aimant la bonne chère, consommateur d’alcool et de cigares, homme d’état puissant, flamboyant et ambitieux, rusé, dominateur, ne résistant à rien pour arriver à ses fins, prêt à recourir à la violence pour atteindre la victoire sur ses adversaires, etc.

C’est lors de la rencontre entre Gandhi et Lord Irwin le 17 février 1930 que Churchill réalisa le danger que représentait le Mahatma. Il fut dégoûté de voir cet avocat devenu fakir séditieux négocier d’égal à égal avec le représentant de l’empereur et du roi. Perspicace, il comprit que cette rencontre se tenait entre deux chefs d’état et que Gandhi parlait au nom de sa nation.

Churchill était outré.

Il qualifiait ce tête-à-tête de « spectacle nauséabond et humiliant »

Après la victorieuse marche pour le sel, l’Angleterre ne pouvait plus gouverner l’Inde sans tenir compte de l’avis de ce « fakir demi-nu », que cela plaise ou non à Winston Churchill.

En 1935, Churchill disait: « Le gandhisme et tout ce qu’il représente doivent être pris à bras-le-corps et écrasés. » Cela n’annonçait pas des relations cordiales entre les deux antagonistes.

Plus tard, au moment d’entrer en guerre, l’Angleterre y fit également entrer l’Inde sans qu’un seul Indien ne soit consulté. C’était une humiliation bien inutile et gratuite. Contre l’avis de Gandhi, le Congrès indien voulut négocier sa participation aux hostilités en échange d’une promesse de plus d’autonomie à la fin de la guerre. Winston Churchill déclara le 10 novembre 1942: « Je ne suis pas devenu premier-ministre du Roi pour présider à la liquidation de l’Empire britannique. »

Grâce à cette attitude méprisante, le Congrès se rapprocha de Gandhi.

L’impasse fut totale et la médiation spéciale que Churchill confia à Sir Stafford Cripps échoua lamentablement.

Ce n’est qu’après la défaite de Churchill que l’Inde put enfin discuter avec des interlocuteurs moins intransigeants. Dès l’élection du parti Travailliste, Clement R. Attlee prit la place de Winston Churchill et il annonça qu’il recherchait le moyen d’offrir à l’Inde son autonomie.

Gandhi avait au moins gagné cela.

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