Avant-Propos


Écrire l’histoire du CANADIEN, une véritable épopée sportive de quarante-six ans, soit de 1909 à 1955, n’est pas une mince tâche, loin de là. Cependant c’est avec plaisir que nous l’avons entreprise, sachant qu’elle saura intéresser au plus haut point une foule de gens.

En sous-titre de L’ÉPOPÉE DES CANADIENS, nous avons inscrit: « De Georges Vézina à Maurice Richard ». On nous dira peut-être que Vézina n’était pas du tout premier club. C’est vrai. Mais il s’est aligné peu après le début et il a brillé pour le Tricolore pendant 15 ans. On l’a toujours jugé un des meilleurs gardiens de buts de tous les temps et il fut certainement le meilleur dans la période de 1910 à 1925. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’on a institué, peu après sa mort, en 1926, grâce à l’initiative de Léa Dandurand, le trophée qui perpétue à jamais sa mémoire et qui est accordé chaque saison au gardien le moins souvent déjoué.

Les raisons qui nous ont fait choisir Maurice Richard dans le sous-titre sont trop évidentes pour qu’il soit nécessaire d’insister. Maurice Richard a été et est encore un fameux joueur, un des plus fameux dans l’histoire moderne, sinon, en fait, le plus fameux.

On sait qu’au cours de l’hiver dernier, soit le 18 décembre 1954, Richard en arrivait au formidable total de 400 buts en quelque douze saisons sous les couleurs tricolores. Il s’agit d’une imposante moyen­ne. Lors de la première édition de ce volume, on prévoyait que celui que l’on a surnommé le Rocket dépasserait le record moderne de 324 buts dans une carrière, record établi par Nels Stewart des anciens Maroons. Ce fait est arrivé le 8 novembre 1952 et, depuis, Richard a atteint le total de 422 tandis qu’il a compté 57 fois dans les séries de la coupe Stanley pour le presque incroyable grand total de 479 buts. D’ailleurs, nous parlerons de l’étincelante carrière de Richard de façon plus élaborée et plus complète vers la fin de ce volume.

Si nous avons choisi deux noms canadiens-français dans notre sous-titre, c’est que nous sommes d’avis que le CANADIEN a toujours représenté laprovince de Québec ou plutôt le Canada français dans l’histoire du hockey professionnel dans le monde. Oui dans le monde, si l’on tient compte qu’aujourd’hui, ce sport est pratiqué partout et devient plus populaire que jamais.

Inutile de dire que le CANADIEN a toujours compté dans ses rangs des joueurs de langue anglaise. Ces joueurs ont grandement contribué à tous les succès, à tous les triomphes des Canadiens et c’est aussi leur histoire que nous racontons aujourd’hui, comme on le constatera d’ailleurs par des chapitres assez longs que nous leur consacrerons. Nous voulons parler ici. surtout, des Joe Malone, George Hainsworth, Howie Morenz, Bill Durnan, Elmer Lach, Doug Harvey et Ken Reardon. Chez les Canadiens de sang français, il sera question en particulier d’Edouard-Charles « Newsy » Lalonde, Aurèle Joliat, Hector « Toe » Blake, Emile Bouchard et Maurice Richard, tandis que nous publierons quelques notes sur deux jeunes qui sont en train de s’illustrer sous les trois couleurs, Bernard « Boum Boum » Geoffrion et Jean « Gros Bill » Béliveau.

Nous commencerons cette publication en donnant d’abord des détails, aussi nombreux que possible, sur Georges Vézina. Nous continuerons, ensuite, en rappelant les débuts du CANADIEN ainsi que les faits saillants de sa longue et glorieuse existence.

Nous finirons par citer les principaux exploits des Canadiens ainsi que leurs records. Nous donnerons les alignements des Canadiens, depuis leur fondation, en 1909, jusqu’à nos jours. Enfin, nous donnerons une biographie de Maurice Richard, le joueur qui, dans l’histoire moderne du hockey, a le plus de records à son actif.

Mais ce n’est pas tout. Nous donnerons aussi. dans l’ordre chronologique qu’ils se sont produits, les faits les plus saillants dans toute l’histoire de l’Association Nationale et de la Ligue Nationale, depuis quarante-six ans, soit de 1900 jusqu’à l’automne 1955, ainsi que les principaux changements aux règlements.