Deux coupes Stanley de suite


Deux coupes Stanley de suite (Le trophée Calder; L’affaire Shore-Bailey; Lancer de punition; Départ de Morenz; Le numéro 7; La ente du Canadien; La plus longue joute).

Canadien termina d’abord en tête de la section canadienne avec 26 victoires en 44 parties, 10 défaites, 8 parties nulles, 129 buts pour, 89 buts contre et un total de 60 points. Le Toronto finit en 2e avec 53 points, suivi du Montréal avec 46, des Americans de New York, avec le même total et de l’Ottawa avec 24.

Dans la section américaine, le Boston était en tête avec 28 victoires, 10 défaites, 6 nulles. 143 buts pour, 90 buts contre et un total de 62 points. Les actifs des clubs suivants étaient comme suit: 51 pour le Chicago, 47 pour les Rangers de New York, 39 pour Détroit, et 12 pour le Philadelphie.

Dans les séries de 1931, le Canadien élimina le Boston par trois victoires par 1 à 0, 4 à 3 en temps supplémentaire, et 3 à 2 en supplémentaire, après avoir perdu la 1re partie par 5 à 4 en temps supplémentaire, et la 4e par 3 à 1. D’autre part, le Chicago disposait du Toronto par 2 à 2 et par 2 à 1 en temps supplémentaire, tandis que les Rangers gagnaient sur les Maroons de Montréal par 5 à 1 et par 3 à O. Ces mêmes Rangers furent éliminés dans les demi-finales par le Chicago par 2 à 0 et par 1 à 0.

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Dans la finale de la coupe Stanley, alors qu’Aurèle Joliat se distingua tellement, surtout dans la dernière partie, comme nous l’avons mentionné dans ses notes biographiques, le Canadien l’emporta dans une dure séries de 5 parties, contre le Chicago, alors dirigé par Dick Irvin. La première fut gagnée par le Canadien par 2 à 1, la deuxième par le Chicago par le même compte en temps supplémentaire, la troisième encore par le Chicago par 3 à 2 en 113 minutes et 50 secondes de jeu, les quatrième et cinquième par le Canadien par 4 à 2 et 2 à 0.

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Nous voilà maintenant en 1931-32, alors que l’on décida de jouer 48 parties. Il n’y avait plus que huit clubs dans le circuit toujours sous la présidence de Frank Calder. Le Philadelphie et l’Ottawa, répétons-le, s’étaient retirés.

Le Canadien avait remporté deux fois de suite la coupe Stanley.

On espérait, contre une moyenne rare, que le Tricolore gagnerait le précieux trophée une 3e fois de suite pour égaler un record établi par les Silver Seven d’Ottawa, en 1903, 1904 et 1905 et par le Victoria de Montréal en 1897, 1898 et 1899. Là-dessus, disons que de 1946-47 à 1948-49 inclusivement, les Maple Leafs de Toronto ont gagné la coupe Stanley trois fois de suite.

Le Canadien se classa bien premier de la section canadienne avec 57 points, suivi du Toronto avec 53, du Montréal avec 45 et des Americans avec 40. Mais il fut éliminé par les Rangers, dans les premières -séries de la coupe. Le Canadien battit d’abord le club de New York par 4 à 3. Dans la 2e partie, qui dura 119 minutes et 32 secondes, les Rangers égalisèrent les chances par le même compte. Dans la 3e partie, à New York, les Rangers gagnèrent par 1 à 0 sur les Canadiens, privés des services d’Aurèle Joliat et de Pit Lépine Le premier s’était grandement fait mal à une jambe, dans la partie précédente, la veille. Il était bien revenu au jeu, aux applaudissements chaleureux de tous, mais il avait dû se retirer presque tout de suite. Quant à Lépine, il s’était fracturé une jambe dans cette 3e partie. Dans la 4e et dernière, les Canadiens ainsi grandement affaiblis, perdirent par 5 à 2. Entre parenthèses, on sait que Lépine vient de mourir, à l’âge de 53 ans. C’est alors qu’on fit de lui les éloges qu’il méritait bien. On rappela ses exploits, son jeu merveilleux dans l’ombre de Howie Morenz ainsi que toutes ses qualités de grand joueur et de grand athlète. Le fait est que Lépine a été un des plus fameux joueurs de son temps et un des plus célèbres pour le Canadien.

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Le Toronto remporta la coupe Stanley pour la première fois avec le surnom de Maple Leafs qu’il portait depuis le 24 septembre 1927. Les Leafs, sous la direction de Dick Irvin, depuis le milieu de la saison, l’emportèrent dans la finale sur les Rangers par 6 à 4, 6 à 2 et 6 à 4. Auparavant, les Leafs avaient disposé du Chicago, perdant la première partie par 1 à 0, mais l’emportant dans la deuxième par 6 à 1. Le Toronto avait aussi gagné sur les Maroons qui s’étaient débarrassés du Détroit par 1 à 1 et par 2 à 0. Contre le club de Montréal, la première joute se termina par 1 à 1 tandis qu’il fallut 17 minutes et 59 secondes de temps additionnel, dans la deuxième pour briser l’égalité de 2 à 2.

En 1932-33, la Ligue Nationale compta neuf équipes avec le retour de celle d’Ottawa. Cette année-là, l’ouverture de la saison eut lieu le 10 novembre. A la fin des activités, le classement était le suivant:

SECTION CANADIENNE

Maple Leafs 48 24 18 06119111 54

Montréal. 48 22 20 06135119 50

Canadien 48 18 25 05 92 115 41

  1. Y. Amer 48 15 22 11 97118 41

Ottawa 48 11 27 10 88131 32

SECTION AMÉRICAINE

Boston 48 25 15 8 124 88 58

Détroit 48 25 15 8 11193 58

N.Y. Rangers 48 23 17 8 135 107 54

Chicago 48 16 20 12 88 101 34

Ici, il y a un fait à noter. Dans la section canadienne, les Canadiens avaient bien fini avec le même nombre de points que les Americans de New York mais ils avaient plus de victoires à leur crédit, ce qui signifiait l’élimination du club de la métropole américaine.

Dans la section américaine, le Boston et le Détroit finissaient avec le même nombre de points, 58. Les deux clubs avaient le même nombre de victoires, le même de défaites et le même de parties nulles. Comme résultat, on dut s’en rapporter au plus grand nombre de buts et le Boston fut donc déclaré premier.

Dans la série « A » pour le championnat de la Ligue – c’est ainsi qu’on procédait dans le temps – le Toronto disposa du Boston dans le maximum de 5 joutes » 4 nécessitant du temps additionnel. Dans la 1ère, les Bruins l’emportèrent par 2 à 1, 14 minutes et 14 secondes après le temps régulier. Dans la 2e, le Toronto compta le seul but, après 15 minutes et 3 secondes de temps additionnel. Il fallut 4 minutes et 23 secondes de temps supplémentaire pour permettre au Boston de gagner dans la 3e par 2 à 1. La 4e se termina par 5 à 3 en faveur du Boston. Enfin, dans la 5e et dernière joute, le compte fut de 1 à 0, mais ce ne fut qu’après 104 minutes et 46 secondes de temps supplémentaire qu’un petit joueur de 130 livres, Ken Dorat y, rappelé d’une filiale pour les séries, enregistra le seul but de la joute. Il s’agissait de la plus longue partie jusque-là et le record dura jusqu’à 2 heures et 25 du matin, le 25 mars, 1936, lorsque Modère « Mud » Bruneteau du Détroit, sur la passe de Hec Kilrea, brisa J’égalité de 0 à 0 contre les Maroons de Montréal, au Forum. La partie en question se terminait après 176 minutes et 30 secondes de jeu.

Le Toronto, cependant, ne devait pas gagner la coupe Stanley cette année-là. Dans la finale, de 3 de 5, les Rangers gagnèrent d’abord par 5 à 1 et par 3 à 1. Ils perdirent la 3e par 3 à 2 tandis qu’ils l’emportèrent par 1 à 0, dans la 4e, après 7 minutes et 33 secondes de temps additionnel.

Auparavant, les mêmes Rangers avaient disposé des Canadiens par une victoire de 5 à 2 et par 3 à 3.

Les Rangers avaient également gagné sur le Détroit par 2 à 0 et par 4 à 3, cela après l’élimination des Maroons par le club de la ville des autos par 2 à 0 et par 3-2.

LE TROPHÉE CALDER

A la fin de la saison 1932-33, on nomma, pour la première fois, la recrue de la saison, c’est-à-dire le nouveau joueur qui avait démontré le plus de talent et le plus d’aptitudes. Ce fut Carl Voss du Détroit.

A Carl Voss succédèrent Russ Blinco du Montréal, en 1933-34, Dave « Sweeney » Schriner des Americans, en 1934-35, et Mike Karakas de Chicago, en 1935-36. Jusque-là, il n’était pas question de trophée. Ce ne fut qu’à compter de 1936-37 que la meilleure recrue se vit décerner un trophée qui fut offert par le président du temps, Frank Calder, et qui porte son nom depuis.

Voici la liste des vainqueurs de ce trophée:

1936-37, Sy Apps, Toronto.

1937-38, Cully Dahlstrom, Chicago. ,

1938-39, Frank Brimsek, Boston.

1939-40, Kilby McDonald, Rangers

1940-41, JOHN QUlLTY, Canadien.

1941-42, Grant Warwick Rangers.

1942-43, Gaye Stewart, Toronto.

1943-44, Gus Bodnar, Toronto.

1944-45 Frank McCool 45, Toronto.

1945-46, Edgar Laprade, Rangers.

1946-47, Howie Meeker, Toronto.

1947-48, Jimmy McFadden, Détroit.

1948-49, Pennti Lund, Rangers.

1949-50, Jack Gélineau Boston.

1950-51, Terry Sawchuk, DétroIt.

1951-52, BERNARD GEOFFRION, Canadien.

1952-53, Lorne Worsley, Rangers.

1953-54, Camille Henry, Rangers.

1954-55, Eddie Litzenberger, Chicago.

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Le 30 septembre 1933, on décida que la « Ligue se composerait encore de 9 clubs. Peu de temps après, on annonça la nomination de « Newsy » Lalonde comme instructeur du Canadien, ainsi que le départ du fameux George Hainsworth remplacé par un Montréalais, né à la Pointe St-Charles, Lame Chabot. Ce dernier avait débuté avec les Rangers, en 1926-27, et était passé au Toronto, de 1930-31 à 1932-33. Hainsworth, lui, allait au Toronto.

L’AFFAIRE SHORE-BAILEY

C’est au cours de cette saison 1933-34 que le sujet des casquettes protectrices pour les joueurs fut vraiment en vedette, surtout lorsque Ace Bailey fut si gravement blessé par Eddie Shore, le 14 décembre, qu’on craignit même pour sa vie. Léo Dandurand ordonna immédiatement le port des casquettes protectrices par ses joueurs tandis que les autorités du Boston en faisaient autant. Dans cette affaire on se demandait sans doute si Shore avait délibérément attaqué Bailey, mais l’on voulait surtout éviter des blessures graves dans les chutes sur la glace. Bailey avait été projeté sur la glace par Shore, et il avait eu le crâne fracturé.

En février 1934, Bailey avait échappé à la mort et il était rétabli.

Eddie Shore avait fini de purger sa punition de seize parties imposée par Frank Patrick, qui avait accepté le poste de directeur de la Ligue et qui avait la charge des arbitres ainsi que des sanctions à imposer. Le 14 de ce mois, on organisa une grande partie d’étoiles sous la gérance de Léo Dandurand, avec deux joueurs de chaque club dont Eddie Shore. La partie eut lieu contre les Leafs à Toronto, avec tous les bénéfices allant à Bailey. Ce dernier parut sur la glace, avant la partie, et la foule applaudit à tout rompre lorsque lui et Shore se serrèrent la main. Ce bénéfice rapporta $25,000 à Bailey, qui ne devait jamais remettre les patins.

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A la fin de la saison de 48 parties, le Toronto était en tête de la section canadienne avec 61 points suivi du Canadien avec 50, du Montréal avec 49, des Americans avec 40 et de l’Ottawa avec 32.

Dans la section américaine, le Détroit avait terminé en tête avec 58 points en avant du Chicago avec 51, des Rangers, avec 50 et du Boston avec 41.

Les Maroons s’étaient adjugés, pour la deuxième année consécutive, le trophée Kennedy accordé au club montréalais qui obtenait le plus de points par des victoires et des parties nulles.

Dans les séries de la coupe, le Canadien fut éliminé par le Chicago par 3 à 2 et 1 à 1; cette dernière partie nécessitant 11 minutes et 5 secondes de temps additionnel.

Dans les autres séries, les Maroons gagnèrent sur les Rangers par o à 0 et 2 à 1; les Red Wings de Détroit l’emportèrent sur les Maple Leafs de Toronto par 2 à 1 en temps supplémentaire, 6 à 3 ct 1 à 0, tout en perdant par 3 à 1 et 5 à 1; le Chicago élimina les Maroons, en demi-finale, par 3 à 0 et 3 à 2 et gagna la coupe Stanley contre le Détroit, remportant les honneurs par 2 à 1 en temps supplémentaire, 4 à 1 et 1 à 0 en temps additionnel, pour perdre une partie seulement par 5 à 2.

Les Hawks de Chicago étaient alors dirigés par Tommy Gorman qui remportait une autre coupe Stanley. Il avait connu les mêmes succès avec l’Ottawa, plusieurs années auparavant, et il devait les connaître dans la suite avec les Maroons, dès l’année suivante, en 1935, ainsi qu’avec les Canadiens, en 1944 et en 1946.

LANCER DE PUNITION

Plusieurs décisions importantes furent prises à l’assemblée de la Ligue. à New York, le 22 septembre 1934. D’abord, on adopta le lancer dit de punition, qui permettait à un joueur de lancer librement vers le gardien, à condition qu’il ne dépassât pas une ligne rouge à 30 pieds des buts. Ce lancer était accordé à la place d’une punition majeure de 5 minutes, si un joueur était accroché alors qu’il était en position de compter. Le premier des lancers de ce genre fut réussi par Armand Mondou, excellent joueur des Canadiens pendant des années.

Dans la suite, soit en 1938-39, on décréta que le joueur obtenant un lancer majeur de punition pouvait se rendre jusqu’au gardien de buts. Depuis quelques années, rares sont les cas où on accorde un lancer majeur de punition.

La limite des salaires de chaque club fut réduite de $65,000 à $62,500.

La dépression se faisait sentir et on agissait en conséquence. Toutefois, il restait encore une marge énorme entre cette limite et celle de $5,000 imposée en 1910.

La Ligue décida de continuer à neuf clubs mais en tenant compte du remplacement de l’Ottawa par les Eagles de St-Louis. Les Sénateurs, qui s’étaient déjà retirés en 1930-31, ne devaient plus jamais revenir dans les rangs de la Ligue Nationale. Disons au sujet du St-Louis que ce club ne connut pas de succès, terminant en toute dernière place de la section canadienne et du classement général. Le fait est qu’il se retira, après cette saison de 1934-35.

DÉPART DE MORENZ

Plusieurs semaines avant la saison, on avait annoncé un grand chambardement dans l’équipe du Canadien. Cette fois-là, Léo Dandurand disposait d’une autre grande étoile, d’une idole qui, apparemment, avait vu ses plus beaux jours. Il s’agissait de Howie Morenz. Il va sans dire que ce n’est pas sans avoir hésité longtemps, sans un véritable serrement de coeur que le Canadien disposait de Morenz. Dandurand ne consentit à l’échange qu’à la condition de voir Morenz passer au Chicago avec un contrat de trois ans à $12,000 par année. Morenz devint donc la propriété des Black Hawks en même temps que Lorne Chabot et Marty Burke. Le Canadien obtenait en retour Lionel Conacher, Roger Jenkins ainsi que Leroy Goldsworthy des Tecumsehs de London. Dans la suite, Conacher passait aux Maroons et les Canadiens cédaient leurs droits sur Herbie Cain en échange des droits sur deux jeunes et brillants joueurs du McGill, Nelson Crutchfield et Jack McGill. Il s’agissait donc de la plus importante transaction, jusque-là, dans l’histoire de la Ligue, à l’exception de l’achat de tout un club.

LE NUMÉRO 7

En plus, Léo Dandurand décrétait qu’à l’avenir, en souvenir de Morenz, aucun joueur du Canadien ne porterait le chiffre 7 du costume de Howie, avec la seule exception pour le fils du fameux joueur, s’il venait, un jour, à porter les couleurs du Canadien. On sait ce qui est arrivé. D’abord, après un séjour à Chicago, Morenz passa aux Rangers puis revint au Canadien avec le numéro 7. Quant au jeune Howie, après de beaux débuts dans ses premières armes, la maladie l’empêcha de s’aligner avec les grands Canadiens. C’est dire que depuis la mort du grand Howie Morenz, aucun joueur n’a porté le célèbre numéro 7 sur son chandail.

Dans les buts, Chabot était remplacé par Wilfred Cude. Ce dernier, l’année précédente, avait fait sensation avec les Red Wings de Détroit, à qui il avait été prêté par le Canadien, à la suite de son rappel des Stars de Syracuse, en même temps que Walter Buswell.

Il avait été temporairement cédé au Détroit pour régler un différend entre Jim Norris senior du Détroit, et le major McLaughlin du Chicago. Signalons que les gouverneurs de la Ligue firent part à Léo Dandurand de leur reconnaissance pour son aide dans l’affaire.

Tout ne devait pas aller très bien pour le Canadien et, le 29 décembre, on annonçait la démission, pour raison de santé, de « Newsy » Lalonde comme gérant, Léo Dandurand consentait à revenir sous le harnais et à reprendre la direction du club.

En même temps, des rumeurs circulaient que la direction du Canadien était portée à vendre le club. Les rumeurs persistèrent tellement qu’on entendit parier de deux offres de syndicats. Il fut question d’Ernest Savard comme acheteur de même que des Strachan, Jimmy et William. Mais, rien n’aboutit et la direction du Canadien devait rester la même jusqu’au mois de septembre suivant.

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A la fin des activités, dans la section canadienne, le classement était le suivant: Toronto 64 points, Montréal 53, Canadien 44, Americans 33, et St-Louis 28. Le Boston finissait en tête de la section américaine avec 58 points, suivi de près par le Chicago avec 57, puis par les Rangers avec 50 et par le Détroit avec 45.

Connue d’habitude, les trois premiers clubs de chaque section prirent part aux séries de la coupe Stanley. Dans la série trois de cinq, entre le Toronto et le Boston, ce dernier l’emporta par 1 à 0 en temps supplémentaire, mais perdit, ensuite, par 2 à 0, 3 à a et 2 à 1. Dans la série Canadiens-Rangers, le club de New York gagna par 2 à 1 et 4 à 4. Dans l’autre série, les Maroons éliminaient le Chicago par 0 à 0 et par 1 à 0 en temps additionnel. Contre les Maroons, les Rangers perdirent par 2 à 1 et 3 à 3. Dans la finale, ce ne fut pas long. Les Maroons, dirigés par Tommy Gorman, remportèrent trois victoires de suite par 3 à 2, 3 à 1 et 4 à 1 pour enthousiasmer leurs partisans de Montréal.

LA VENTE DU CANADIEN

C’est le vendredi 13 septembre 1935 que s’effectua la vente du Canadien, vente qui ne fut annoncée que le lundi 16 septembre et confirmée le 17. Jos Cattarinich et Léo Dandurand, seuls propriétaires du club depuis le départ en 1931 de M. Letourneau avec qui ils étaient partenaires, lors de la transaction de 1921, cédaient leurs intérêts à un syndicat qui nommait Ernest Savard, président, avec Maurice Forget et Louis Gélinas comme principaux directeurs. Le prix était de $165,000, que la Canadian Arena Company payait par un versement au comptant de $65,000 et par versements subséquents de $25,000 chacun. Quelle différence entre le prix de $11,500, en 1921, année de grande prospérité, et celui payé en 1935, alors qu’on était en pleine dépression! Cette marge montra le grand développement du hockey. Aujourd’hui, on ne pourrait acheter la franchise du Canadien ou celle de tout club de la Ligue pour beaucoup moins d’un million de dollars ou à peu près.

La nouvelle direction du Canadien décida de nommer au poste d’instructeur un de ses meilleurs joueurs pendant des années, Sylvia Mantha. Celui-ci, selon le désir des dirigeants, tenta d’enrôler le plus de Canadiens français possible. Le fait est qu’on en compta, à un moment, onze sur les quinze.

En tout cas, le Canadien n’eut pas de succès à la première saison de cette nouvelle direction. Il est vrai que le sort ne l’avait pas aidé. Ainsi, quelque temps avant la saison, Nelson Crutchfield, une grande étoile en herbe, s’était gravement blessé dans un accident d’auto et il ne devait plus s’aligner. « Pit » Lépine se blessait aussi à l’entraînement tandis que les accidents se multipliaient tant et si bien que dans ses 18 premières parties, le club montréalais ne put avoir un alignement complet. En outre, avant la saison, le président Savard avait échoué dans sa tentative d’obtenir Phil Watson que les Rangers venaient de faire signer. On allégua que le père de Watson était de langue anglaise et qu’à cause de ce fait, le Canadien n’avait pas de droits spéciaux à ses services. Ce fut là la fin de l’entente, verbale du moins dans le temps, qui voulait que le Canadien eût la priorité sur tout joueur de langue française. Nous avons d’ailleurs donné tous les détails sur ce sujet en page 31.

Dans le classement final, le nom du Canadien apparaissait en dernière place et c’était la première fois depuis des années, soit depuis 1926, que le Tricolore ne prenait pas part aux séries de fin de saison.

Faisons remarquer que cette dernière position était la quatrième, la section canadienne ne comprenant plus que quatre clubs et la Ligue plus que huit, à la suite de la retraite des Eagles de St-Louis.

LA PLUS LONGUE JOUTE

Six clubs prirent part aux séries de la coupe Stanley. Dans la première série, le Montréal fit face au Détroit et, dans la 1ère partie, un nouveau record, qui existe encore, fut établi. La joute commença bien à 8 heures et 30, au Forum, le 24 mars mais elle ne se termina qu’à 2 heures et 25 du matin, le 25 mars. Là, l’égalité de 0 à 0 fut brisée par un jeune, rappelé deux semaines plus tôt de la filiale des Olympics de Détroit, Modère « Mud » Bruneteau qui compta sur une passe de Hec Kilrea. On était dans la 6e période supplémentaire, exactement à 176 minutes et 30 secondes de jeu.

Le Détroit continua ses succès et gagna dans les deux autres parties par 3 à 0 et par 2 à 1, soit dans le minimum de joutes. Dans les autres séries, les Americans gagnèrent au total des buts sur le Chicago par 3 à 0 tout en perdant la seconde joute par 5 à 4; le Toronto gagna sur le Boston par 8 à 3, après avoir été blanchi par 3 à O. A un certain moment de la 2e partie, le compte se trouva à 4 à 0 pour le Boston, au total des buts dans les deux joutes. Eddie Shore subit alors une punition de dix minutes pour mauvaise conduite, après une autre de deux minutes. Les Leafs commencèrent à se rallier pour finalement l’emporter par 8 à 3 et par 8 à 6, dans le total des deux joutes.

En demi-finale, le Toronto l’emporta sur les Americans, gagnant deux parties par 3 à 1 et en perdant une par 1 à O. Dans la finale, le Détroit gagna sur le Toronto pour obtenir la coupe Stanley en étant meilleur dans 3 parties par 3 à 1, 9 à 4 et 3 à 2 et en perdant une fois par 4 à 3, après seulement 13 secondes de temps supplémentaire pour un record qui tient encore .

La saison 1936-37 fut bien meilleure pour le Canadien puisque le club montréalais termina en tête de la section canadienne avec 54 points, avec 24 victoires et 6 parties nulles. L’avantage sur le club suivant, le Montréal, n’était pas considérable cependant, soit un seul point. Le Toronto suivait avec 49 points et les Americans étaient en dernière place avec 34.

Dans la section américaine, le classement était comme suit: Détroit, 59 points, Boston 53, Rangers 47 et Chicago 35.

Cependant, le Canadien ne fut pas chanceux dans la première série de la coupe Stanley, étant éliminé par le Détroit en 5 parties. Nos gars perdirent les deux premières joutes par 4 à 0 et 5 à 1. Ils gagnèrent les deux autres pour égaliser les chances, les deux fois par le même compte de 3 à 1. La cinquième et décisive partie avait lieu à Montréal le 1er avril. Jusqu’à quelques minutes de la fin, le Détroit menait par 1 à 0 et tout semblait indiquer la victoire pour les Red Wings mais Bill McKenzie ranima l’espoir dans le cœur des partisans du Tricolore en obtenant le but égalisateur. Dans la période supplémentaire, toutefois. le Détroit compta pour éliminer le club dirigé par Cecil Hart, dont nous parlerons tout à l’heure, en même temps que d’un autre grand joueur, Howie Morenz, revenu au Canadien pour une saison, sa dernière.

Dans les autres séries, le Montréal élimina le Boston en gagnant par 4 à 1 deux fois, tout en perdant par 4 à 0; les Rangers disposèrent du Toronto par deux victoires consécutives, la première par 3 à 0, la deuxième par 2 à 1, dans du temps supplémentaire; les Rangers éliminaient aussi le Montréal par deux victoires consécutives par 1 à 0 et par 4 à O. Dans la finale, après une seule partie, à New York, que les Rangers gagnèrent par 5 à 1, le Détroit finit par l’emporter chez lui en gagnant par 4 à 2, 1 à 0 et 3 à 0, après avoir perdu la 3e joute par 1 à 0.