La grande saison 1926-27


La grande saison 1926-27 (Séries de la coupe Stanley; Coutu banni, Smith suspendu pour un mois; Joueurs obtenus dans une transaction gigantesque; Le Toronto vendu; Autres changements aux règlements; Filets Art Ross; Parties sans défaite; Lester Patrick dans les buts; La passe en avant partout; L’arbitrage; $35,000 pour « King » Clancy).

Au début de la saison 1926-27, le hockey avait pris une expansion extraordinaire et la Ligue Nationale, alors à son apogée pour le nombre des clubs, comprenait deux sections avec calendrier maintenant de 44 parties. La section canadienne groupait le Canadien, le Maroons, l’Ottawa, le Toronto et les Americans. Les Rangers, le Boston, le Pittsburgh, le Chicago et le Détroit faisaient partie de la section américaine.

JOUEURS OBTENUS DANS UNE TRANSACTION GIGANTESQUE

Où ces clubs avaient-ils tous trouvé leurs joueurs? Par une transaction dont on n’a pas eu d’exemple dans l’histoire du sport, ces joueurs étaient venus de la Ligue de l’Ouest. C’est le magnat Frank Patrick, frère de Lester, qui avait tout machiné ou organisé et avait accompli le véritable exploit de vendre toutes les étoiles de l’Ouest ou à peu près pour la somme de $250,000 aux clubs Boston, Rangers, Chicago et Détroit. Le comité de liaison entre les Patrick et la Ligue Nationale était composé de Charles Adams de Boston, Frank Patrick de Vancouver et Léo Dandurand de Montréal.

Cette année-là, il fut décidé que les trois premiers clubs de chaque section se rencontreraient tandis que les premiers des deux sections se disputeraient le championnat de la Ligue Nationale.

Gomme important changement aux règlements, il fut décidé que la passe en avant serait permise dans la zone du centre.

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Le 26 octobre 1926, avant le début de la saison, le Canadien signa un contrat avec le Forum par lequel il s’engageait à jouer toutes ses parties à la patinoire de la rue Ste-Catherine, ouest, sans s’occuper de ce qui arriverait, éventuellement, au sujet du contrat encore en vigueur avec l’Aréna Mont-Royal.

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C’est au cours de cette même saison que Léa Dandurand décida encore de lui-même et avant l’intervention de la Ligue, de suspendre un de ses joueurs. Il s’agissait de Billy Boucher qui avait commis l’offense de menacer et même de frapper un juge de buts, Ernie Russell, dans une partie. Boucher fut suspendu pour une partie, avec perte de son salaire.

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Cette saison-là, on commença les activités le 16 novembre, soit plus tôt que jamais. Le calendrier comprenait 44 parties, soit 8 de plus que l’année précédente et, inutile de le dire, plus que jamais dans le passé.

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Le Canadien fit bien dans la section canadienne, terminant en 2e position, derrière l’Ottawa, avec 28 victoires, 14 défaites, et 2 nulles. Dans ces 28 victoires, il y en avait 13 par blanchissage. Les autres clubs dans la section canadienne étaient ceux des Maroons de Montréal, des Americans de New York et des St-Patricks de Toronto. Dans la section américaine, les Rangers de New York étaient en tête, suivis des Bruins de Boston, des Hawks de Chicago, des Pirates de Pittsburgh et des Cougars de Détroit.

SÉRIES DE LA COUPE STANLEY

Dans les séries de la coupe Stanley – c’est ainsi que s’appelaient les parties d’après la saison maintenant qu’on ne disputait plus les honneurs avec les champions de l’Ouest et maintenant que la coupe était devenue la propriété exclusive de la L.N.H., le Montréal fut éliminé par le Canadien par 1 à 1 et par 1 à 0 avec Howie Morenz comptant le but victorieux. Pendant ce temps, le Boston éliminait le Chicago par 6 à 1 et 4 à 4. Dans les demi-finales, l’Ottawa élimina le Canadien par 4 à 0 et par 1 à 1 tandis que le Boston avait raison des Rangers par 0 à 0 et 3 à 1. Dans la finale, de la coupe Stanley, l’Ottawa l’emporta sur le Boston en 4 parties qui se terminèrent par 0 à 0, 3 à 1, 1 à 1 et 3 à 1, les 1ère et 3e parties, nécessitant du temps supplémentaire mais étant déclarées nulles après 10 et 20 minutes de temps additionnel respectivement.

COUTU BANNI, SMITH SUSPENDU POUR UN MOIS

C’est au cours de cette série entre les Bruins de Boston et les Sénateurs d’Ottawa que survinrent un bannissement du hockey ainsi qu’une longue suspension. Billy Coutu, ancien du Canadien, s’attaqua à Jerry LaFlamme, après une partie, à Ottawa, et il fut ensuite banni pour la vie. Il obtint cependant la permission de revenir au hockey, quelques années plus tard. D’autre part, Hooley Smith fut suspendu pour un mois la saison suivante, à la suite de son attaque brutale et sauvage contre Harry « Speedy » Oliver du Boston. Comme résultat, Smith, acheté de l’Ottawa pour $22,000, le plus haut prix payé pour un joueur jusqu’à ce jour, dut passer un mois sur le banc avant de commencer les activités avec les Maroons, à l’automne 1927.

LE TORONTO VENDU

Ajoutons encore que c’est dans la saison 1926-27, soit le 15 février, que le St-Patrick de Toronto fut vendu pour $160,000 à un syndicat qui devait opérer sous le nom de Toronto Maple Leaf Hockey Club Limited et c’est ce syndicat qui devait commencer, deux ans plus tard, sous Conny Smythe, la construction du fameux Maple Leaf Garden actuel, certainement la plus belle patinoire pour le hockey dans tout le circuit majeur.

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Au début de la saison 1927-28, soit le 22 novembre, le Détroit inaugura une nouvelle patinoire, l’Olympia, d’une capacité de 12,500 personnes. C’est là que le club joue encore, aujourd’hui. En 1930, les autorités changèrent le surnom de Cougars en celui de Falcons qu’ils devaient garder jusqu’en 1933, alors qu’avec James Norris, elles prenaient celui de Red Wings, qui existe encore aujourd’hui.

AUTRES CHANGEMENTS AUX RÈGLEMENTS

Avant la saison 1927-28, on apporta quelques modifications aux règlements: passes en avant permises dans la zone défensive et dans la zone du centre, c’est-à-dire partout à l’exception de la zone d’attaque; périodes supplémentaires de 10 minutes à la place de 20; maximum de 53 pouces pour la longueur du bâton; réduction de 12 à 10 pouces pour la largeur des jambières des gardiens de buts.

FILETS ART ROSS

C’est cette année-là qu’on adopta officiellement les filets Art Ross du nom de son inventeur. Avec ces filets qui sont les mêmes que ceux d’aujourd’hui chez les professionnels, il y a peu de chance que la rondelle sorte des filets, même si elle a été lancée durement. Comme résultat, le travail des juges de buts est plus facile et les protestations moins nombreuses. Quel changement avec auparavant, surtout il y a quelque 50 ans, alors qu’il n’y avait que les deux poteaux. Comme nous l’avons dit, c’est William Northey, maintenant président de la Canadian Arena Co., qui fit adopter, alors, le premier genre de filet qui ressemble un peu à celui dont se servent encore les amateurs.

PARTIES SANS DÉFAITE

Cette saison-là, le CANADIEN remporta plusieurs succès, dont celui de 13 blanchissages avec George Hainsworth et celui de 18 parties consécutives sans défaite, pour un nouveau record jusque-là.

Dans le même domaine, Alex Connell, de l’Ottawa, obtint six blanchissages consécutifs pour rester en tout, 446 minutes et 9 secondes de suite sans être déjoué. Ce record existe encore. Au cours de la saison 1948-49, Bill Durnan du Canadien s’en est approché en obtenant quatre blanchissages de suite, résistant à toutes les attaques pendant 309 minutes et 21 secondes. Ajoutons que si Durnan n’a pas fait mieux que Connell, il faut tenir compte que dans le temps du gardien de l’Ottawa, la passe en avant n’était pas permise dans la zone d’attaque et que les buts étaient moins nombreux qu’aujourd’hui.

Le record de 18 parties sans défaite devait exister jusqu’en 1939 40, alors que les Rangers jouèrent 19 parties consécutives sans échec. La saison suivante, à compter du 22 décembre 1940 jusqu’au 25 février 1941, les Bruins de Boston établirent le record qui existe encore de 23 parties sans défaite.

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Mais revenons à la fin de la saison 1927-28. Le Canadien termina en tête de la section canadienne avec 59 points, en avant du Montréal avec 54, de l’Ottawa, avec 50, du Toronto, avec 44, des Americans de New York, avec 28. Dans la section américaine, le Boston finit en 1ère place avec 51 points, suivi des Rangers de New York avec 47, du Pittsburgh avec 46, du Détroit avec 44 et du Chicago avec 17 seulement.

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Dans les séries de la coupe, en fin de saison, les Maroons l’emportèrent sur les Sénateurs par 1 à 0 et 2 à 1. Dans l’autre série équivalente, les Rangers gagnèrent sur le Pittsburgh par 4 à 0 et par 2 à 4.

Dans la semi-finale, les Maroons éliminèrent les Canadiens par 2 à 2 et par 1 à 0 après 8 minutes et 20 secondes en supplémentaire.

LESTER PATRICK DANS LES BUTS

Comme résultat, les Maroons et les Rangers se firent face dans la finale. Cette finale fut remarquable à deux points de vue. D’abord, toutes les parties se disputèrent à Montréal, sur la surface du Forum, cela parce qu’il n’y avait pas de glace à New York. Ensuite, après une victoire des Maroons par 2 à 0, c’est dans la 2e partie de cette série fameuse que Lorne Chabot, gardien de buts des Rangers, fut atteint à la figure par une rondelle durement lancée par Nels Stewart. Chabot dut se retirer et les Rangers se trouvèrent sans cerbère. On demanda aux Maroons d’employer Alex Connell de l’Ottawa ou Hugh McCormick du London. Les deux se trouvaient dans l’assistance. Les Maroons refusèrent. Lester Patrick annonça alors, à la surprise de tous, qu’il irait prendre lui-même la place de Chabot dans les filets.

Patrick avait alors 42 ans. Il n’avait pas joué au hockey depuis plusieurs années et n’avait jamais gardé les buts! Il fit très bien dans les filets, surtout grâce à Taffy Abel et à Ching Johnson qui jouaient à la défense tandis que les autres joueurs excellaient vraiment à la contre-attaque. Les Rangers finirent par gagner par 2 à 1 après 7 minutes et 5 secondes en supplémentaire. Cet exploit est à nul autre pareil dans le hockey ou dans tout autre sport.

Dans la partie suivante, les Rangers eurent la permission d’employer un autre gardien en Joe Miller et ils finirent par gagner la coupe Stanley avec le nom de Lester Patrick inscrit comme gérant et comme gardien de buts! Les Rangers s’étaient en même temps mérité le championnat de la Ligue Nationale, selon un règlement en vigueur depuis l’année précédente mais aboli par la suite.

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A noter, cependant, que dans les séries de cette année-là, Clint Benedict des Maroons devenait le premier gardien à obtenir quatre blanchissages, un contre l’Ottawa, un contre le Canadien et deux contre les Rangers. Dans la suite, comme on le verra dans la liste des records, trois autres gardiens obtinrent aussi quatre blanchissages dans les classiques.

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En 1928-29, le Canadien établit plusieurs records. D’abord George Hainsworth obtint 22 blanchissages en 44 parties, exploit qui ne se renouvellera pas. Il ne permit que 43 buts en 44 parties, exploit également impossible à surpasser. Le Canadien égala presque son record de 18 parties consécutives sans défaite en restant sans échec dans 16 joutes, entre le 12 janvier et le 23 février.

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Ce printemps-là, les séries ne se disputèrent pas de la même façon que l’année précédente. Le Boston, premier de la section américaine, rencontra d’abord le Canadien et l’emporta en trois parties par 1 à 0, 1 à 0 et 3 à 2. Dans une autre série, les Rangers, 2e dans la section américaine, eurent raison des Americans 2e dans la section canadienne, par 0 à 0 et par 1 à 0, tandis que le Toronto, 3e dans la section canadienne, éliminait le Détroit, 3e dans la section américaine par 3 à 1 et 4 à 1. Ensuite, les Rangers disposèrent du Toronto par 1 à 0 et par 2 à 1, après 2 minutes et 3 secondes de temps additionnel. Dans la finale, qui signifiait la conquête de la coupe Stanley, les Bruins de Boston gagnèrent contre les Rangera de New York par 2 à 0 et par 2à 1.

Au début de cette même saison, soit le 20 novembre, le Boston avait inauguré sa patinoire du Garden actuel d’une capacité de 13,900 personnes. Le Canadien avait gagné dans cette première partie par 1 à 0, alors que Sylvio Mantha avait enregistré le but.

LA PASSE EN AVANT PARTOUT

Avant la saison 1929-30, on adopta un autre important changement aux règlements. On en vint à abolir les restrictions quant aux passes en avant, dans toutes les zones. On permettait même à un joueur de précéder la rondelle dans la zone d’attaque, à condition qu’un coéquipier finisse par le suivre avec le caoutchouc. Ce règlement permettait tant de libertés, à certains joueurs surtout, que l’on décida de l’amender au milieu de la saison. On décréta alors, comme aujourd’hui, que la rondelle devait d’abord pénétrer dans la zone, avant tout joueur. Toutefois, ce qui avait été permis avait été permis et Cooney Weiland du Boston en arriva au plus haut total de points jusque-là, soit 73 avec 43 buts et 30 assistances. Ce total de 43 buts atteignait presque le record de 44 buts établi par Joe Malone en 1917-18, en 22 parties seulement. Ce chiffre de 44 buts, de même que celui de 43 devaient rester les plus élevés dans l’histoire du hockey jusqu’au nouveau record qu’établissait Maurice Richard, en 1944-45, en comptant 50 buts en 50 parties. Ce record ne fut menacé qu’une fois, soit par Gordie Howe avec 49 en 70 parties, en 1952-53.

L’ARBITRAGE

Et si l’on parlait de l’arbitrage, maintenant? Au début de l’Association Nationale, comme nous l’avons relaté, il y avait deux arbitres qui étaient des joueurs d’autres clubs inactifs. On en vint, ensuite, à un seul homme. Vers 1925, pour mentionner une saison en particulier, il y avait un arbitre neutre ou bien deux, selon l’importance des parties. On en vint, finalement, à deux hommes dans toutes les joutes, jusqu’en 1938-39, alors qu’on décida qu’un seul arbitre était en fonctions avec l’aide, toutefois, d’un juge de lignes, mais les devoirs de ce dernier devaient se limiter à décréter les hors-jeux. La situation devait rester ainsi jusqu’en 1945-46, alors qu’on nommait deux juges de lignes. Au début, ces juges de lignes étaient des locaux, soit de la ville où la partie avait lieu. En 1947, on a commencé le système des juges de lignes neutres et aujourd’hui, tous le sont en ce sens qu’ils viennent d’une autre ville que celle où la partie a lieu.

Ces arbitres neutres de même que ces juges de lignes neutres entraînent de fortes dépenses mais les différents clubs du circuit font assez d’argent pour les payer. D’autre part, les arbitres et les juges de lignes sont bien rémunérés, de nos jours, et ils peuvent même passer la saison entière sans faire autre chose que d’officier dans les différentes villes.

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En 192930 et 1930-31. les Canadiens, toujours sous l’habile direction générale de Léa Dandurand avec Cecil Hart comme gérant ou instructeur, furent grandement à l’honneur et dans les grands prix, pourraient-on dire.

A la fin de la première saison mentionnée, ils étaient égaux en tête avec les Maroons de Montréal avec 51 points formés de 21 victoires, 14 défaites et 9 nulles, en outre de 142 buts pour et 114 contre. Cependant, les Maroons, à cause de leur plus grand nombre de victoires, 23, méritèrent de rencontrer le Boston, vainqueur de la section américaine. Les autres chiffres des Maroons étaient 16 défaites, 5 nulles. 141 buts pour et 114 contre. L’Ottawa avait fini 3e avec 21-15-8-138-118-50, suivi du Toronto avec 17-21-6-116-124-40 et des Americans avec 14-25-5-113-161-33.

Dans la section américaine, le Boston avait obtenu les chiffres suivants: 38 gagnées, 5 perdues, 1 nulle, 179 buts pour, 98 buts contre et 77 points. Les autres clubs avaient fini comme suit: Chicago, 21-18-5-117-111-47; Rangers, 17-17-10-136-143-44; Détroit, 14-24¬6-117-133-34; Pittsburgh, 5-36-3-102-185-13.

Dans les séries de la coupe Stanley, après la saison, plusieurs parties se terminèrent dans du temps supplémentaire. D’abord, le Boston élimina le Montréal en quatre parties. Il gagna la 1ère par 2 à 1 après 45 minutes et 35 secondes de jeu additionnel. Le Boston gagna la 2e par 4 à 2, perdit la 3e par 1 à 0, après 26 minutes et 27 secondes en supplémentaire, mais gagna la 4e par 5 à 1.

Dans les autres séries. les Rangers éliminèrent l’Ottawa par 1 à 1 et par 5 à 2, tandis que le Canadien se débarrassait du Chicago par 1 à 0 et par 2 à 2, le 2c but étant compté après 51 minutes et 43 secondes de temps supplémentaire. Il restait pour le Tricolore à éliminer les Rangers. Le club montréalais gagna la première partie par 2 à 1, alors que Gus Rivers brisa l’égalité de 1 à 1 après 68 minutes et 52 secondes en supplémentaire. Dans la 2e, le Canadien l’emporta par 2 à 0.

Dans la finale de la coupe Stanley, le Canadien fut vainqueur par 3 à 0 et par 4 à 3 sur les Bruins de Boston.

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Au cours de la saison, le Boston avait établi un record qui n’a jamais été abaissé depuis, celui de 14 victoires consécutives. Les Bruins avaient aussi obtenu le plus haut total de points, soit 77, jusqu’au record établi par le Canadien avec 83, en 1943-44, record abaissé depuis par le Détroit avec 88, en 1949-50 et par le même club avec 101 en 1950-51. Les Bruins enregistrèrent aussi 179 buts, soit le plus haut total jusqu’au record du Canadien avec 234, en 1943-44, record aussi abaissé par le Détroit avec 236, en 1950-51. Les Bruins établirent aussi un record de 5 défaites seulement en 44 parties, record égalé par le Canadien, en 1943-44 en 50 parties. Enfin, les Bruins n’annulèrent qu’une fois pour un record moderne, soit depuis 1926-27,

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Au début de la saison, soit le 16 décembre, le Chicago avait inauguré sa patinoire au Stadium, d’une capacité de 16,666 personnes.

$35,000 POUR « KING » CLANCY

A l’automne 1930, le Toronto fit la transaction individuelle la plus importante jusque-là quant au prix payé pour un joueur. On mentionna, en effet, le haut montant de $35,000 en argent et deux joueurs pour l’acquisition de Frank « King » Clancy de l’Ottawa. Clancy avait brillé au plus haut point, depuis 1922, avec les Sénateurs et il devait continuer de faire parler de lui jusqu’après 1936-37, alors qu’il devint « ambassadeur » pour les Leafs. On sait que dans la suite, Clancy a été quelque temps gérant des défunts Maroons, puis juge de lignes, puis arbitre, jusqu’en 1949, alors qu’il fut nommé chef des arbitres avec toutes les responsabilités de cette fonction, déjà détenue par Frank Patrick en 1933 mais abolie une couple d’années plus tard. A l’automne de 1949, Clancy résiliait ses contrats avec la Ligue pour accepter la gérance du nouvel inscrit de la Ligue Américaine, le Cincinnati, avec qui le Canadien avait une entente. Puis Clancy passait au timon de la filiale des Leafs, celle de Pittsburgh, avant de devenir instructeur des Leafs de la Ligue Nationale avec qui il est encore.

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Avant la saison 1930-31, le Pittsburgh reçut la permission d’aller jouer ses parties à Philadelphie et de prendre le surnom de Quakers de cette ville. Ce club des Quakers établit quatre records de genre. D’abord il obtint le plus bas total de points dans la L.N.H., soit 12 au moyen de 4 victoires seulement et de quatre parties nulles. Les Quakers avaient donc perdu 36 de leurs 44 parties. Ensuite, ces Quakers subirent plus de défaites consécutives que tout autre club, soit 15, du 29 novembre 1930 au 10 janvier 1931. Les joueurs des Quakers enregistrèrent le plus petit nombre de buts, soit seulement 76 en 44 parties, tandis que leur gardien était déjoué 184 fois pour un record jusque là. En 1943-44, les Rangers, qui détiennent encore le record à ce point de vue, furent déjoués 310 fois en 50 parties.

Ce début de la saison marquait la disparition de la ville de Pittsburgh dans le hockey professionnel tandis qu’à la fin on enregistrait le départ de Philadelphie en même temps que celui d’Ottawa.

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Avant la saison également, M. H.-A. (Louis) Letourneau démissionna de la direction du Canadien et on répéta qu’il avait reçu, en dédommagement, cinq fois le capital qu’il avait investi. C’est dire que Jos. Cattarinich et Léo Dandurand restaient seuls propriétaires du Canadien, qui devait remporter encore la coupe Stanley.