Chronique familiale de l’ancêtre Jean Guyon
Alors que Henri IV tente de conquérir son Royaume, la paroisse Saint-Aubin de Tourouvre dans le Perche vit un bien modeste événement. Sur les registres paroissiaux, le curé rédige en latin l’acte de baptême d’un nouveau paroissien, le 18 septembre 1592: « Johannes filius Jacobi Guyon er Maria eus uxoris… ». Le père Jacques est un notable et la mère s’appelle Marie Huet.
On ignore de quoi fut faite la jeunesse du nouveau-né Jean Guyon mais l’on retrouve sa trace sur un acte du 18 mai 1614 où il prête une somme d’argent à un laboureur d’Autheuil. Un an plus tard, le 2 juin 1615, il épouse en la paroisse Saint-Jean et Saint-Malo de Mortagne, Mathurine Robin qui lui donne huit enfants avant de le suivre en Nouvelle-France.
Mathurine Robin, fille de Jacques Robin et de Madeleine Avrard, est née vers la fin du XVIe siècle à Mortagne. Elle épouse Jean Guyon le 2 juin 1615 en la paroisse Saint-Jean et Saint-Malo de Mortagne-au-Perche.
Quand son père décède en 1623, Jean Guyon vend la maison familiale de Tourouvre et se fixe à Mortagne, prenant sa mère avec lui. Cette dernière disparaîtra trois ans plus tard. Probablement grâce à un héritage, la famille s’installe dans une plus grande demeure, et la vie continue.
Il exerce la profession de maçon. A 42 ans, dix jours après la naissance de son fils Michel, Jean Guyon va céder aux propositions de Robert Giffard, médecin, chantre de l’émigration de Dieu, colonie au pays de la Nouvelle-France » et décide de tout quitter pour vers la Nouvelle-France.
Si Robert Giffard tient à le recruter, c’est sans doute parce qu’il maîtrise son métier, et on ne saurait en douter puisqu’en 1615, on lui confie, en sa qualité de maître maçon, le soin de doter l’église Saint-Aubin de Tourouvre d’un escalier d’une trentaine de marches conduisant au clocher. Cet ouvrage peut encore être admiré de nos jours.
Dix ans plus tard, on recourt à ses services pour la restauration des murailles de Mortagne, ce qui témoigne également de la confiance dont il jouissait auprès du procureur syndic des habitants de la ville. Les fortifications étaient sans doute fort mal en point, car Mortagne avait changé 22 fois de mains pendant les guerres de Religion!
En mars 1634, Jean et son fils embarquent à Dieppe et après deux mois de traversée, ils arrivent à l’embouchure du fleuve Saint-Laurent.
D’après Marcel Trudel, Mathurine Robin ne serait arrivée avec ses autres enfants qu’en 1636, à l’exception de sa fille Barbe et de son gendre qui rejoindront le reste de la famille bien plus tard vers 1652.
Jean Guyon est de toutes les fêtes religieuses et populaires. Ainsi, le Journal des Jésuites nous apprend que lors de la Fête-Dieu de 1646, il marche avec un autre migrant percheron célèbre Zacharie Cloutier à la tête de la procession, et que, à l’occasion du mariage de Jean Guyon du Buisson, le fils aîné du pionnier, avec Elisabeth Couillard, « il y eut deux violons à la noce, ce qui ne s’était pas encore vu au Canada ».
Ce n’est qu’en 1653 que Jean Guyon et son épouse cèdent leur maison de Mortagne à la paroisse.
Jean Guyon décède le 30 mai 1663 à Beauport et est inhumé le lendemain à Québec, âgé de 70 ans. Mathurine Robin l’avait précédé dans la tombe un an plus tôt; elle est décédée le 16 avril 1662 à Beauport et est inhumée à Québec le lendemain.
Huit des enfants, dont six fils, se marieront et donneront à la colonie une pléiade de rejetons. Au fil des siècles, leurs enfants et descendants ont donné naissance à des générations de Guyon, devenus Guion ou Dion. Elles se sont installées au Québec, au Canada et aux Etats-Unis. Céline Dion est la plus célèbre de ces descendants.
L’histoire de Jean Guyon et de ses descendants a été établie sur 12générations.
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