Cuba Si! suite: Les libertés… La population


Les libertés

À Cuba, les libertés fondamentales d’expression, d’association et de circulation sont réduites. Raul Castro a proclamé la fermeture politique totale de Cuba, et la réforme constitutionnelle de 2002 a verrouillé toute possibilité de dissidence. On ne tolère pas les opinions contraires à celles du gouvernement. Des opposants au régime, 62 personnes, sont incarcérées pour des raisons politiques. Cependant, Amnesty International admet que ces personnes ont accepté de toucher de l’argent de l’étranger, ce qui, en droit international, les classes non pas en opposants politiques mais en « agents stipendiés par une puissance étrangère » et tombent dans le cadre de la loi pénale.

Les droits de l’Homme

À la Commission des droits de l’homme de l’ONU, Cuba était toujours l’objet de critiques pour violations des droits de l’Homme. Sur ce point, Cuba a dénoncé une « manipulation » de la part du gouvernement américain. En juin 2007, le Conseil des droits de l’homme a supprimé le poste de rapporteur spécial de l’ONU pour les droits de l’homme à Cuba. En 2006, Cuba est élue membre du Conseil par l’Assemblée générale de l’ONU et réélue le 12 mai 2009. Bien que Cuba n’ait pas aboli la peine de mort, la dernière exécution en date remonte à 2003. Quarante prisonniers cubains condamnés à la peine capitale sont incarcérés à Cuba en attendant une éventuelle exécution.

La liberté de la presse et des médias

En 2012, le pays est classé 167e sur 179 par « Reporters sans frontières » pour le peu de liberté de presse. Cuba est le second pays au monde avec le plus de journalistes emprisonnés et le quatrième pire pays pour le traitement des blogueurs. Les Cubaines et Cubains rêvent de liberté.

Capter les chaînes étrangères de télévision reste interdit par le gouvernement. La vente des ordinateurs aux particuliers était très limitée jusqu’en mai 2008 et les cybercafés qui affichaient des tarifs prohibitifs sont maintenant à des tarifs raisonnables. En effet, Cuba n’a pas pu se connecter aux câbles américains passant à quelques dizaines de kilomètres au large de la Havane à cause de l’embargo impliquant des surcoûts prohibitifs de connexion internet par satellite. Par contre, un câble de fibre optique relie Cuba au Venezuela. Cuba est classé comme pays dernier pour sa liberté d’expression sur internet, en dessous de l’Iran ou de la Chine.

Cuba détient le taux d’accès à internet le plus bas d’Amérique latine. Toutefois, le gouvernement explique cette déficience par des raisons pratiques et énergétiques découlant de l’embargo. Cuba a développé sa propre encyclopédie en ligne, EcuRed, dont le but est de présenter le point de vue du décolonisateur.

Les élections

Les dernières élections municipales se sont tenues le 25 avril et 2 mai 2010, ayant désigné un peu plus de 15 000 délégués dans les 169 assemblées municipales. Selon la constitution cubaine, c’est le seul scrutin permettant aux électeurs cubains de désigner directement leurs candidats lors de réunions publiques. Lors des élections générales du 20 janvier 2008, les délégués municipaux ont désigné à leur tour les candidats à l’Assemblée Nationale du pouvoir populaire (614 députés), et aux 14 Assemblées Provinciales (1 200 délégués sur tout le pays). Parmi ces candidats, les députés sont élus au suffrage universel direct. L’Assemblée Nationale a ensuite élu les 31 membres du Conseil d’État qui, selon la constitution cubaine, ont investi le 24 février 2008 Raúl Castro président de la république de Cuba.

L’économie

Au lendemain de la prise de pouvoir, le gouvernement nationalise 90 % du secteur industriel et 70 % des terres agricoles. Le gouvernement cubain met en place une économie planifiée. Ces dernières années le secteur privé s’est développé.

Face à la crise économique créée par le départ de l’URSS et l’embargo américain, Cuba libéralisa un peu son économie. Le développement d’entreprises privées de commerce et de manufactures fut permis, ainsi que la légalisation du dollar américain dans les magasins pour un temps (non permis depuis 2004). Le tourisme fut aussi encouragé. En 1996, l’activité touristique représentait plus que la culture de la canne à sucre en termes de devises. 1,9 million de touristes ont visité l’île en 2003, pour l’essentiel des touristes venant du Canada ou de l’Union européenne, générant 2,1 milliards de dollars de revenus. La productivité cubaine demeure insuffisante et les performances de l’économie entravées par le manque de moyens de transport.

En avril 2005, Cuba et le Venezuela créent l’Alternative bolivarienne pour les Amériques (ALBA), organisation de coopération sociale, politique et économique. Celle-ci a depuis été rejointe par la Bolivie, le Nicaragua, la Dominique et le Honduras. En avril 2009, les pays membres approuvent l’idée de la création d’une monnaie commune, le « SUCRE » (Système Unique de Compensation Régionale) visant à réduire leur dépendance au dollar américain.

Sur la côte entre La Havane et Varadero, des pompes à pétrole rappellent que Cuba produit 4 millions de tonnes de brut par an. Le pays en importe aussi du Venezuela, « à prix d’ami ». Le régime, qui espère trouver des gisements offshore, a autorisé le géant pétrolier espagnol Repsol à prospecter au large de la capitale cubaine.

Les relations économiques

Malgré l’embargo américain, les USA sont le troisième fournisseur de Cuba avec 11 % des importations en 2004-2006. En 1998, le président américain Bill Clinton assouplit l’embargo. La même année, les vols directs avec Cuba purent reprendre. Depuis 2001, suite à l’allègement de l’embargo, les sociétés américaines peuvent vendre certains produits agroalimentaires et des médicaments à Cuba. La plupart des importations agroalimentaires à Cuba viennent des États-Unis. Le gouvernement américain a autorisé la mise en vente aux États-Unis de deux vaccins élaborés à Cuba, devenu un grand exportateur de médicaments génériques.

Les Cubains exilés en Floride envoyaient sur l’île des « Remesas », c’est-à-dire de l’argent sous forme de mandats. Pour contrer cette mesure, l’état cubain a décidé que les USD doivent être convertis en Peso Convertible Cubain (CUC) dans un bureau de change agréé. Le change des USD en CUC subissent une taxe de 10 % correspondant au taux d’amende américain. Lors de sa visite à Cuba, le pape Jean-Paul II avait bien fait comprendre qu’il était contre cet embargo. Obama s’est déclaré favorable à un allègement de l’embargo imposé à Cuba.

Les relations entre Cuba et le Venezuela se sont beaucoup améliorées sous la présidence d’Hugo Chávez. Une caractéristique des échanges Cuba-Venezuela est que les biens sont peu coûteux pour le pays d’exportation, mais d’une grande importance pour le pays importateur.

La population

La démographie a évolué entre 1961 et 2003: Taux de natalité : 11 pour mille habitants; Taux de mortalité : 7 pour mille habitants; Taux de mortalité infantile : 6 pour mille; Espérance de vie des hommes : 75 ans; Espérance de vie des femmes : 79 ans; Taux d’alphabétisme des femmes : 99,7 %100; Taux d’alphabétisme des hommes : 99,7 %100. D’après le recensement de 2002, 65 % des Cubains sont blancs, 10 % sont noirs et 25 % métis.

Le taux de mortalité infantile est passé de 80,6 pour mille naissances vivantes en 1955 à 5,3 en 2010; l’espérance de vie s’est améliorée entre 1950 et 2012. En 2012, elle est de 80 ans à la naissance. Cuba dépasse les États-Unis qui sont à 78 ans. Évolution de l’Espérance de vie moyenne; 1950–1955 29,7 ‰ à 11,1 ‰ 59,5 ans; 2000–2005 11,7 ‰ à 17,2 ‰ 78 ans.

La crise que connaît Cuba depuis les années 1990 a entraîné une augmentation des inégalités sociales. Le salaire moyen mensuel d’un Cubain est actuellement de 15 dollars. La population la plus pauvre a recours au recyclage et au système D car le salaire ne suffit plus. Le marché noir, lié au rationnement de la nourriture, la prostitution et la criminalité sont des phénomènes qui se développent dans l’île. Le système repose en outre sur une corruption généralisée.

La jeunesse cubaine aime se retrouver le soir, sur le Malecon, l’avenue la plus célèbre de La Havane. La nouvelle génération n’a plus pour idée fixe de s’exiler aux États-Unis mais rêve d’un avenir meilleur, à Cuba. Raúl Castro incarne peut-être ce changement. En 2012, devant des militants communistes, il a appelé les Cubains à « changer de mentalité ».

Les photos de haut en bas: Monument à Jose Marti, famille cubaine sur la Malecon, bateaux de pêcheurs, chemin à Cayo Coco, hôtel Nacional, plantation de tabac à Pinar Del Rio, rransport d’enfants de maternelle.