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Une leçon de vie
Cuba est la destination préférée d’un très grand nombre de Canadiens de l’est du pays, particulièrement des Québécois. Ils y retrouvent le soleil, la mer, la plage, la chaleur, un endroit pittoresque mais surtout un peuple solidaire, bien instruit, plein de sourires et d’une gentillesse remarquable, même s’il vit dans un état de quasi-pauvreté. C’est pour les nordiques une leçon de vie !
Plusieurs des visiteurs s’installent dans un hôtel d’une des magnifiques plages du pays comme celle de Varadero, sans vraiment visiter le spectaculaire territoire de cette longue île. Depuis 2003, on peut louer une auto, comme je l’ai fait, et la parcourir, d’une extrémité à l’autre, des plantations de tabac de Pinar del Rio à Santiago de Cuba après les montagnes de la Sierra Maestra.
Cuba est un État insulaire des Caraïbes formé de l’île de Cuba (la plus grande île des grandes Antilles), de l’île de la Jeunesse et de quelques autres petites îles. Cuba est ainsi la deuxième île la plus peuplée des Caraïbes avec près de 12 000 000 habitants. Sa capitale est La Havane, sa langue officielle l’espagnol.
L’histoire
En 1492, Colomb a découvert Cuba lors de son premier voyage. Il la nomme Juanna. Le premier document qui comporte le nom de Cuba est la carte de Juan de la Cosa, dessinée dans la première moitié de l’année 1500.
Avant l’arrivée des conquistadors, Cuba était peuplée d’Amérindiens : les Ciboney et les Tainos. Les Ciboney étaient des chasseurs et des pêcheurs. Les Tainos vivaient de la culture et de la chasse et possédaient une forme primitive d’organisation sociale.
La monarchie catholique espagnole conquiert l’île le 28 octobre 1492 et l’intègre à son empire. La domination espagnole durera jusqu’à la signature du traité de Paris en 1898. De nouvelles villes verront le jour dont Santiago de Cuba (1514) et La Havane (1515). La population indienne sera pratiquement décimée en quelques années. Déçus par la faible productivité des mines d’or, les conquistadors créent de nouvelles activités : tabac, café et canne à sucre. Cette dernière activité nécessitant une main d’œuvre importante, ils font appel aux esclaves africains.
Pendant l’été 1762, la capitale est conquise par les Anglais. Ils y règnent pendant neuf mois. Les restrictions commerciales imposées par l’Espagne furent abolies, marquant le début des échanges avec les colonies anglaises d’Amérique du Nord. Le trafic des esclaves s’intensifia pour les plantations. À l’issue du traité de Paris, signé en 1763, Cuba est vendue à l’Espagne en échange de la Floride attribuée aux Britanniques.
Après une longue guerre qui dura de 1791 à 1803, contre les esclaves noirs, beaucoup de propriétaires blancs de Saint-Domingue fuient à Cuba. De 1792 à 1860, on introduit à Cuba plus de 720 000 nouveaux esclaves. Ensuite, les planteurs francophones viennent grossir le flot des réfugiés français de Saint-Domingue en Amérique.
360 000 esclaves furent débarqués entre 1820 et 1860 au port de La Havane. C’est en 1886 que fut entièrement supprimé l’esclavage, fondement de l’économie coloniale. Les luttes pour l’indépendance remontent au milieu du XIXe siècle avec la guerre des dix ans qui débuta en 1868 et fit 200 000 morts, 1/8 de la population. José Martí, homme politique, philosophe, penseur, journaliste et poète mena le combat avec son Parti Révolutionnaire Cubain. Âgé de 42 ans, José Marti est tué le 19 mai 1895,à la Bataille de Dos Rios, devenant un héros national, le plus grand martyr et l’apôtre de la lutte pour l’indépendance. Les Américains occupèrent l’île de 1898 à 1902, puis de 1905 à 1909. Ils poursuivirent une ingérence marquée jusqu’en 1934.
Le pouvoir à Fidel Castro
Fidel Castro prend la tête d’une armée rebelle et c’est le 15 novembre 1956 qu’il annonça que le temps est venu de se rendre à Cuba, alors que le pays connaît une période de prospérité. Les gangsters américains, sous la direction de leur penseur Meyer Lansky, ami de Batista, développent le jeu, le marché de la drogue et la prostitution (la ville est devenue un grand lupanar avec plus de 13,000 jeunes filles qui pratiquent le vieux métier). Lansky a des plans pour faire de La Havane un nouveau Las Vegas dans la section hors du centre-ville sur le boulevard El Malecon qui longe la mer. La capitale reçoit annuellement 300,000 touristes américains riches. La vie nocturne est frénétique. Les truands s’enrichissent. Le night-club Tropicana est toujours à guichet fermé. Les hôtels Hilton et Riviera sont en construction. L’industrie sucrière est en plein essor. Les investissements de capitaux américains sont nombreux.
Malheureusement, l’expansion économique augmente spectaculairement les inégalités entre les habitants de la capitale et la disparité entre les villes et la campagne. La Havane a un taux d’analphabétisme de 10% contre 43% à la campagne. L’activité culturelle est intense. Si on la compare à l’Amérique latine, la capitale a plus de salles de cinéma par habitant, est quatrième pour l’espérance de vie, deuxième pour le nombre de téléphones par habitant et première pour le nombre de téléviseurs par habitant. Cuba a une presse nombreuse qui comprend 58 quotidiens et 129 magazines. Son PIB est comparable avec celui des pays pauvres de l’Europe, tels l’Italie, l’Espagne ou la Grèce. Il y a un lit d’hôpital par 300 habitants contre un pour 875 au Mexique mais 65% sont dans la capitale alors que celle-ci n’a que 22% de la population. Enfin, le taux de mortalité infantile est de 32 par mille habitants et Cuba est en 13ième position dans le monde… devant la France. Par contre, si on les compare au Canada et aux USA dont Cuba est si près, les statistiques n’ont rien à voir.
Fidel Castro renverse le dictateur Fulgencio Batista le 1er janvier 1959.
L’année 2009 marque le cinquantième anniversaire de la révolution, célébrée par des festivités à Santiago le 1er janvier.
Trois mois après son entrée à la Havane, le 26 avril 1959, Fidel Castro répond à l’invitation de Claude Dupras, président de la Chambre de Commerce des Jeunes du district de Montréal, à l’occasion de la campagne de jouets pour les enfants de Cuba et vient à Montréal pour deux jours. (Photos à la conférence de presse ry à l’hôpital Ste-Justine de Montréal, récit de la visite :).
Les États-Unis sont, en 1959, l’une des premières nations à reconnaître diplomatiquement le nouveau gouvernement, mais les rapports entre les deux pays se gâtent dès le mois de mai de la même année, lors de la nationalisation des avoirs étrangers, dont ceux de United Fruit Co., à Cuba.
La baie des Cochons
Du 17 au 19 avril 1961, les USA organisèrent via la CIA un débarquement à la baie des Cochons qui se solda par un échec. Les États-Unis mirent alors en place un embargo économique en 1962 et renoncèrent à toute invasion de Cuba. Le pays fut longtemps soutenu par l’URSS qui lui accordait une aide (4 à 6 milliards de dollars américains par an jusqu’en 1990) en échange de son alignement sur sa politique. Cuba qui avait sa propre logique tiers-mondiste et une population noire envoya des soldats en Angola en novembre 1975 soutenir le MPLA quand les troupes sud-africaines envahirent l’ancienne colonie portugaise. L’URSS aida les Cubains. À l’automne 1981, les Russes quittèrent et Cuba fit face à une grave crise économique depuis.
La géographie
Cuba se trouve à proximité du tropique du Cancer, à 77 km d’Haïti à l’est ; à 140 km de la Jamaïque, au sud-sud-est ; à 180 km des États-Unis, au nord ; et à 210 km du Mexique, dont elle est séparée à l’ouest par le canal du Yucatán. La République comprend les îles mais l’entrée de la baie de Guantanamo est occupée depuis 1898 (officiellement loué depuis 1903) par les États-Unis qui y ont installé une importante base navale.
Le climat
L’île a un climat tropical qui est presque partout rendu agréable par les alizés. La moyenne de température s’élève à 25,5 °C. L’air ambiant est très humide. La saison sèche va de novembre à avril. Le mois d’août est le plus pluvieux. Mais il ne pleut jamais plus de quarante-huit heures consécutives. Cuba est régulièrement frappée par des cyclones pendant l’été et l’automne. Face à des situations de crises régulières que causent les ouragans, le peuple cubain et l’État ont acquis une certaine expérience et mis en place une logistique permettant de protéger les personnes et les biens des vents sauvages assez fréquents dans l’île.
Les provinces et villes
Le pays est divisé en 15 provinces : Holguín, Santiago de Cuba, Villa Clara, Granma, Pinar del Rio, Matanzas, Guantanamo, Las Tunas, Sancti Spíritus, Ciego de Avilla, Camagüey, Cienfuegos, La Havane et depuis le 1er janvier 2011, Artemisa et Mayabeque (découpage de l’ancienne province de La Havane), plus la municipalité spéciale de Île de la Jeunesse.
Les principales villes du pays sont : La Habana (capitale), Pinar del Río, Varadero, Holguín, Banes, Guantánamo, Palma Soriano, Trinidad, Ciego de Avila, Santiago de Cuba, Santa Clara, Camagüey, Baracoa, Cienfuegos, Bayamo, Sancti Spíritus, Las Tunas, Nueva Gerona et Matanzas.
La politique
Cuba se présente comme un pays socialiste où le Parti communiste est le seul parti politique reconnu par la Constitution. Toutefois, ce dernier n’a pas le pouvoir de désigner lui-même des candidats aux élections. Les personnes autorisées à se présenter aux scrutins sont sélectionnées par la Commission nationale de candidature.
Fidel Castro fut premier ministre de 1959 à 1976, puis, à l’abolition de cette charge, président du conseil d’État de 1976 à 2008. Il est devenu en 1965 premier secrétaire du Parti Communiste de Cuba et en 1976 représentant à l’Assemblée nationale de la municipalité de Santiago de Cuba. Raúl Castro a été investi par l’Assemblée nationale à la tête de l’État en juillet 2008, succédant à son frère Fidel Castro. Il lui a succédé en 2011 à la tête du parti.
Le parlement cubain est l’Assemblée nationale. C’est l’organe suprême du pouvoir de l’État, doté des droits de voter les lois et de modifier la Constitution. Ses 614 membres sont élus pour cinq ans au scrutin uninominal majoritaire à deux tours. L’Assemblée nationale élit en son sein le Conseil d’État et son président (le chef d’État et de gouvernement, actuellement Raúl Castro) par un vote à bulletin secret. Selon la Constitution, les députés doivent rendre des comptes régulièrement à leurs électeurs et sont révocables par ceux-ci.
Les relations avec les États-Unis
Les relations entre Cuba et les États-Unis se sont fortement détériorées avec la Révolution. Les USA ont tenté d’assassiner Fidel Castro plusieurs fois. L’embargo des États-Unis sur Cuba est économique, commercial et financier et mis en place le 7 février 1962. Aujourd’hui, il est toujours en place, faisant de lui le plus long embargo commercial de l’histoire moderne. L’embargo a été assoupli sous l’administration d’Obama. En mars 2009, le Congrès autorise les citoyens américains d’origine cubaine à se rendre à Cuba une fois par an.
L’embargo ne concerne pas les médicaments, sous réserve qu’ils obtiennent une licence ni les matériels de télécommunications et les produits agro-alimentaires. Les USA sont le premier exportateur pour l’économie cubaine, particulièrement dans le secteur alimentaire, soit 500 millions de dollars par an. Ils sont devenus les premiers fournisseurs de nourriture de l’île. Mais les restrictions sur l’importation des aliments et médicaments empêchent l’île de subvenir totalement aux besoins de la population.
La « Commission for Assistance to a Free Cuba », créée en 2003 par le président Bush, a proposé de dégager tous les deux ans une somme de 80 millions de dollars destinée à financer activement « l’opposition démocratique cubaine » avec pour but « d’aider la société civile cubaine à réaliser la transition démocratique » et un « gouvernement de transition » reconnu par les USA.
L’émigration
1,7 millions de Cubains soit 15 % de la population totale vivent à l’étranger. Le comté de Miami-Dade est le principal foyer d’exilés cubains dans le monde. Kennedy fit adopter une disposition en 1963 qui donnait le statut de réfugié à toute personne cubaine en provenance directe de l’île. La loi d’Ajustement Cubain, adoptée par le président Johnson le 2 novembre 1966, établit que tout étranger né à Cuba ou au bénéfice de la nationalité cubaine pourra bénéficier du statut de résident permanent.
L’armée cubaine
L’armée cubaine, appelée « Forces armées révolutionnaires », a été très développée durant la guerre froide avec l’aide massive de l’URSS, et compta 162 000 hommes en 1985. Elle est en forte régression depuis 1990, son effectif était de 105 000 militaires en 1995 et de 49 000 soldats en 2004. Le gouvernement cubain s’appuie également sur plusieurs forces paramilitaires et milices tels l' »armée des jeunes travailleurs », les milices territoriales et les comités de défense de la révolution sous contrôle du ministère de l’Intérieur. L’armée a été massivement engagée dans plusieurs pays d’Afrique dès les années 1960. Elle a notamment participé à la bataille de Cuito Cuanavale.
Les photos de haut en bas: Hôtel Nacional, hommage à Jose Marti, conférence de presse Fidel Castro Montréal, Castro à l’hôpital Ste Justine de montréal, Fidel Castro et Claude Dupras, plage de Varadero, La Habana, Cienfugos, auto américaine du temps passé, capitole cubain, drapeau de Cuba.
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