les Messier St-Michel


Chronique familiale de l’ancêtre Michel MESSIER ST-MICHEL

Cette généalogie a été préparée en collaboration avec le généalogiste Jean-Jacques LEBEAU.

Maurice MERCURE, Lorraine JOLIN MERCURE ont fourni des informations pertinentes pour compléter ce travail.

L’histoire de Michel et de ses descendants a été établie sur 11 générations.

Le père de Michel Messier dit Saint-Michel est de David Messier, fils de Jehan Messier et Françoise Baudricourt, né à Rouen en Normandie en 1615 et décédé le 27 décembre 1687. Vers 1635, David Messier épousa Marguerite Jambard dit Barc, née à Rouen en 1619 en la paroisse St-Denis-le-Thiboult, département de Seine-Maritime, en Normandie. Tous les deux seraient probablement nés à St-Denis-le-Thiboult, David vers 1612 et Marguerite vers 1615. Cette dernière décède le 25 mars 1676 à St-Denis-le-Thiboult et est inhumée le lendemain. Quant au décès de David, nous ne pouvons pas avancer une date.

MICHEL MESSIER, dit Saint-Michel,, lieutenant de milice, seigneur, traiteur, né en 1640 en la paroisse St-Martial à Vascoeuil, département de l’Eure, en Normandie, fils de David Messier et de Marguerite Jambard dite Barc.  Michel décède le 2 novembre 1725 à Varennes et est inhumé le lendemain à Sainte-Anne de Varennes.

Michel Messier semble être passé en Nouvelle-France en 1649  avec son oncle Jacques Messier, sa tante Martine Messier*, épouse d’Antoine Primot, et sa cousine, Catherine Thierry, fille de Guillaume et d’Élisabeth Messier de Saint-Denis-le-Thiboult, adoptée par les époux Primot. Le 12 août 1651, il et parrain d’un Indien à l’église Notre-dame de Montréal. Le 10 décembre 1653, il signe comme témoin à la promesse de mariage entre Charles Le Moyne* de Longueuil et de Châteauguay et sa cousine, Catherine Thierry.

Avec une nouvelle recrue (levée de 120 soldats pour remplacer ceux qui manquent) darriva à Ville-Marie au milieu de novembre 1653), la crainte de devoir abandonner Ville-Marie, en butte aux violentes et fréquentes attaques iroquoises, se trouvait désormais écartée. Les colons quittèrent le fort pour habiter leurs maisonnettes et les travaux des champs furent repris avec plus de vigueur. Les Iroquois, toutefois, continuaient de harceler les colons, les tuant et les capturant à l’occasion. C’est ainsi qu’à l’automne de 1654 le jeune Michel Messier fut capturé ; il fut libéré l’été suivant et conduit à Ville-Marie par un capitaine Agnier nommé « La Grande Armée » au moment où des capitaines iroquois, détenus au fort, furent échangés contre tous les prisonniers français. Michel Messier fut officier, lieutenant et capitaine des milices de Varennes.

Par la suite, Michel Messier s’intéressa au défrichement et, le 4 novembre 1657, alors âgé de 17 ans, il acheta de Charles Le Moyne une terre de 30 arpents dite « la provençale » au prix de 900 livres. Le 18 février 1658, devant le notaire Bénigne Basset*, il signa son contrat de mariage avec Anne Le Moyne, sœur de Charles, en présence des notables de la ville. Le 25 suivant, le mariage fut célébré dans la chapelle de l’Hôtel-Dieu. De cette union naquirent huit filles et quatre garçons.

En 1661, les incursions iroquoises reprirent à Ville-Marie, après une brève interruption due à l’exploit de Dollard* Des Ormeaux au Long-Sault. Le 24 mars, Michel Messier fut de nouveau capturé avec quelques colons. Le 22 juin, des Iroquois venus à Montréal affirmèrent que Messier avait été brûlé par les Onontagués et qu’ils ignoraient si ce dernier était encore vivant. Mais, à la fin de 1663, Messier était de retour dans sa famille après s’être évadé.

Le 26 novembre 1665, les Sulpiciens lui cédèrent une terre de 30 arpents, près du terrain qu’il possédait déjà. Dans l’acte de concession, il est appelé Michel Messier, dit le grand Saint-Michel. Le recensement de 1677 indique qu’il a sept bêtes à cornes et 30 arpents en valeur. Le 14 mai 1668, Messier et son beau-frère Jacques Le Moyne de Sainte-Marie reçurent conjointement le fief du Cap-de-la-Trinité qu’ils se partagèrent le 1er août 1676 ; la partie de Le Moyne s’appela Notre-Dame ou Cap-de-la-Trinité, et celle de Messier, Cap-Saint-Michel. Le 5 août 1678, Messier, lieutenant de milice à Ville-Marie, témoigna dans l’enquête de Buade* de Frontenac, visant à connaître la façon dont étaient accordés les emplacements sur lesquels s’élevaient les baraques temporaires, dites « boutiques volantes », lors de la foire des fourrures. Le 4 octobre suivant, Messier achetait le fief de La Guillaudière, ayant 30 arpents de long sur une lieue de profondeur, et étant adjacent au sien.

En 1684, Messier participa à l’expédition de Le Febvre* de La Barre contre les Iroquois. Le 14 août, lors de la revue de l’armée faite au fort Frontenac, il est inscrit comme commandant de la barque la Générale. À son retour, Michel Messier reçut du gouverneur un congé de traite pour le pays des Outaouais. Il s’y rendit l’année suivante, après avoir fait son testament le 25 mai. En 1692, Frontenac lui accorda un autre congé et, le 2 mai, avant son départ, Messier donna une procuration à sa femme devant le notaire Bénigne Basset. Au cours de ce voyage, Messier courut de graves dangers. Michel Messier fut fait prisonnier par des Onnontagués une troisième fois dans la région du Long-Sault. On le déclare même décédé le 6 octobre 1692 lors d’une réunion du Conseil Souverain. En juillet 1693, il s’évadera de leur village et sera de retour à Montréal en août. Il ne semble pas avoir obtenu d’autres congés. Depuis avoir quitté Montréal en 1970, Michel Messier vécu sur sa seigneurerie du Cap Saint-Michel à Varennes.

Le 3 novembre 1725, Michel Messier était inhumé à l’âge de 85 ans, dans la même paroisse de Varennes, suivant sa femme Anne Lemoyne de quelques mois. Le 4 janvier 1726, l’inventaire de ses biens fut dressé devant le notaire Marien Tailhandier, dit La Beaume. La Nouvelle-France perdait un de ses pionniers qui avait participé activement à la défense de la colonie, au défrichement de la terre et à la traite des fourrures.

Texte de Claude Perrault  (modifé par Jean-Jacques Messier).

AJM, Greffe de Bénigne Basset, 4 nov. 1657, 18 févr. 1658, 20 mars, 20 mai 1660, 17 sept. 1676, 2 mai 1692 ; Greffe d’Hilaire Bourgine, 25 mai 1685 ; Greffe de Lambert Closse, 10 déc. 1653 ; Greffe de Claude Maugue, 4 oct. 1678 ; Greffe de Marien Tailhandier, 4 janv. 1726 ; Registre d’état civil de Boucherville, 31 janv. 1679 ; Registre d’état civil de Notre-Dame de Montréal, 1658, 1661. — Archives judiciaires de Richelieu, Registre d’état civil de Sainte-Anne de Varennes. — Dollier de Casson, Histoire du Montréal, 80, 111, 155, 241. — Ordonnances de Mr. Paul de Chomedey, sieur de Maisonneuve, premier gouverneur de Montréal, dans Mémoires et documents relatifs à l’histoire du Canada ( « MSHM », III, 1860), 142. — P.-G. Roy, Inv. concessions, II : 117s. — Tanguay, Dictionnaire, I : 427. — R.-J. Auger, La grande recrue de 1653 (Montréal, 1955), 29. — Sulte, Hist. des Can. fr., IV. — Matthieu-A. Bernard, Sainte-Anne de Varennes, BRH, IV (1898) : 129. © 2000 University of Toronto/Université Laval

 

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